#Corse – La « pacification de la paix » ?

(18 février 2017 – www.unita-naziunale.org -14h30) Au lendemain de la victoire du mouvement national aux élections territoriales, la France, assistée de ses sbires répressifs et de ses relais locaux, commença une lente pacification du processus de paix.

« Un processus de paix porté structurellement par un triptyque qui occupait tous les terrains »

La Lutte de Libération Nationale portée par la Lutte armée, relayée par la lutte de masse et institutionnelle exhortaient dans les années 80 et 90, les progressistes à soutenir une démarche d’émancipation du Peuple Corse et de ses droits nationaux, en vain.

Après plusieurs tentatives infructueuses de processus (Matignon le dernier en date) les idées du mouvement national gagnaient du terrain dans toutes les couches de la population en Corse; constatant l’arrivée massive de colons, l’accaparement de la terre, la disparition progressive de notre langue, et la perte de nos acquis fiscaux… Soutenant crescendo au quotidien la campagne de rapprochement des prisonniers politiques portée notamment par Sulidarità.

« La Pacification se fait à coup de matraque, la Paix à coup de décisions politiques »

En 2014, après des années de préparation d’un processus de paix, des annonces quasi annuelle, « d’événement historique », le FLNC Union des Combattants avait annoncée « sans préalable et sans équivoque » son intention de déposer les armes et de sortir « progressivement de la clandestinité », rejoint par le FLNC du 22 octobre quelques mois plus tard.

A cet instant précis, après 40 années de lutte, la donne politique changeait en Corse, les progressistes de gauche comme de droite, qui aux « Ghjurnate di Corti », étaient montés pour confirmer qu’il était possible de dialoguer tous ensemble dans l’intérêt de la Corse et de son peuple, pouvaient accompagner cette demande de paix. De juin 2014 à décembre 2015, le processus de paix initié en Corse faisait son lent chemin politique.

Personne à cet instant précis n’avait anticipé la victoire du mouvement national de décembre 2015, y compris les nationalistes eux-mêmes.

 « Les moyens qu’ils utilisent pour nous pacifier sont nombreux… »

Si processus de paix il y avait eu…que dans un sens…, avec des votes à l’Assemblée de Corse, sous la Présidence Giacobbi-Bucchini, allant dans le sens des droits nationaux du Peuple Corse, il a laissé sa place dès décembre 2015, à une pacification lente et sournoise de la part de l’Etat Colonial, d’une part, de son officine répressive et de ses relais Corse Français et Républicains d’autre part.

Mais pas que, y compris au sein d’une gauche et d’une droite progressiste qui reprenaient leurs « billes » en attendant les prochaines échéances électorales.

En dehors de quelques avancées politiques majeures, les principales revendications portées par la Lutte de Libération Nationale depuis des années, pour lesquelles la lutte armée s’est mis en sommeil, n’ont pas abouties; comme le Statut de Résident, l’Amnistie, la Coofficialité… qui ont été balayées d’une main, par un gouvernement de Gauche qui parlait d’une large autonomie avant d’être élu en 2012.

Afin d’enlever toutes velléités de résistance en Corse, après la mise en sommeil des adultes à tous les niveaux, la pacification s’attaque à la jeunesse corse sous toutes ses formes : politique, sportive, et politico-sportive.

Une pacification de la paix qui s’accélère et s’installe durablement dans le jeu politique insulaire. Oui mais jusqu’à quand ?

I Scrianzati

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