Corsica Libera demande la libération de « Matteu, Niculaiu, Ghjisè, Battì, Liunellu, Ghjacumu è Carlu » – Mobilisations Bastia Portivechju – #Corse

(Unità Naziunale – lutte de masse – Publié le 7 décembre 2022) Le rendez-vous était donné à 17h devant les grilles du palais de justice de Bastia. Militants de Corsica Libera, familles des gardés à vue, et sympathisants avaient fait le déplacement en masse pour demander la libération de Matteu, Nicolaiu, Ghjisè, Battì, Ghjacumu et Carlu.

A 17h les militants du parti indépendantiste s’étaient donnés rendez-vous au rond point des 4 chemins à Portivechju pour procéder à un tractage, puis ont tenté de rejoindre la gendarmerie peu après. Gendarmerie dont l’accès était gardé par des cordons de gardes mobiles rendant l’accès difficile.

Voici le texte de la conférence de presse : 

Alors que le mouvement national a créé en Corse depuis des années les conditions d’une solution politique et l’avènement d’une paix réelle, l’Etat français n’a eu de cesse d’opposer le déni de démocratie et la négation des droits de notre peuple à décider de son avenir sur sa propre terre.

Ces derniers jours, l’appareil d’Etat passe à l’offensive et révèle clairement ses intentions quant au traitement de la question nationale corse en réactivant une logique de conflit et de répression politique que les Corses pensaient, à bon droit, appartenir définitivement au passé.

La séparation des pouvoirs et l’indépendance de la justice derrière lesquels s’abrite le gouvernement français pour s’exonérer de sa responsabilité dans la situation présente, et plus largement dans les affaires corses, sont des fictions utiles. La Cour européenne des droits de l’Homme avait d’ailleurs clairement signifié, il y a quelques années, qu’en France le parquet n’était pas une autorité judiciaire du fait de l’absence de garanties d’indépendance à l’égard du pouvoir politique. Cette affirmation est d’autant plus vraie pour le parquet national dit antiterroriste qui est une autorité sous influence politique.

En guise du « processus à vocation historique » pourtant annoncé à grands renforts de communication, c’est donc le retour des opérations de police politique, dignes du temps des dragonnades, avec son lot d’exactions et de méthodes indignes que chacun a pu constater.

En effet, depuis lundi matin, nous rappelons que 7 militants de Corsica Libera ont été transférés à Paris dans le cadre d’une commission rogatoire alibi diligentée par le parquet dit « antiterroriste ».

Il s’agit de militants politiques de la cause nationale corse. Parmi eux se trouvent de très jeunes militants —l’un d’eux a à peine 18 ans — des responsables du nouvel organe exécutif de Corsica Libera et des militants historiques.

Ces opérations font suite à des interpellations menées sur Aiacciu la semaine précédente.

Les policiers de la SDAT ont également perquisitionné un local de notre parti, révélant un peu plus encore la volonté de l’appareil d’Etat de museler un combat politique par ceux qui se prétendent les garants de la « démocratie », de l’ « Etat de droit » et des « droits de l’Homme ».

Corsica Libera entend dénoncer aujourd’hui publiquement les manœuvres de l’Etat français visant à criminaliser une lutte politique légitime, celle du droit du peuple corse à la souveraineté.

Corsica Libera rejette avec force le traitement de ses militants dans le cadre de logiques et procédures « antiterroristes », qu’il s’agisse des interpellations de ses militants par les hommes de la SDAT ou de leur fichage dans le cadre de l’indigne Fijait.

Corsica Libera dénonce les déclarations honteuses de Gérald Darmanin qui, au micro de France Info, assimilait hier les interpellations en cours au combat contre la « criminalité organisée » que celui-ci prétend mener en Corse. Ces amalgames, dans le climat délétère que connaît notre pays, relèvent de la manipulation et d’une tentative de déstabilisation de la société corse. Elles ouvrent la porte à tous les amalgames, à tous les coups tordus.

Les militants de Corsica Libera sont des militants politiques dont le combat et le projet se situent aux antipodes des logiques affairistes et criminelles que nous rejetons pour notre pays. Nos propositions dans des secteurs sensibles comme celui du foncier et de l’immobilier, par exemple, sont même la meilleure garantie contre ce type de dérives que l’Etat français a pour sa part couvert et favorisé depuis des décennies.

Face à ces manoeuvres et ces tentatives d’intimidations, Paris se confrontera à deux écueils. D’une part, nous allons faire face. D’autre part, les Corses savent faire preuve du plus grand discernement face à ces manoeuvres et tentatives d’intimidation. Ils ne sont pas dupes : ils nous connaissent et savent la sincérité de notre engagement.

Corsica Libera est aujourd’hui la cible d’un appareil d’Etat qui exploite la stratégie de division du mouvement national que nous avons, pour notre part, toujours rejetée et qui prévaut malheureusement depuis plus d’un an. Après avoir exigé et obtenu que le courant indépendantiste soit écarté des responsabilités institutionnelles et après avoir mené une campagne de dénigrement systématique à notre encontre, Paris est donc entré dans une nouvelle phase de répression aveugle visant à exclure Corsica Libera de l’espace politique en assimilant notre mouvement à des « bandes criminelles ». En revendiquant publiquement cette stratégie, Gérald Darmanin démontre que là où d’aucuns cherchent à distinguer les « faucons » et les « colombes » il y a, en fait, une approche homogène de la question corse à laquelle il s’agit d’apporter une réponse sans ambiguïtés.

Corsica Libera est aujourd’hui ciblée dans la mesure où notre organisation s’oppose clairement au processus mené par un Etat dont la « vocation historique » consiste en la dissolution d’une communauté multiséculaire singulière, le peuple corse, au sein d’une population totalement assimilée à l’ensemble politique et culturel français.

À travers Corsica Libera, ce sont donc tous les Corses qui refusent la disparition programmée de leur peuple sous les effets conjugués de la spéculation immobilière et d’une colonisation de peuplement effrénée qui sont visés. Ce sont tous les Corses qui dénoncent le cynisme de la parodie de discussions en cours, tous ceux qui entendent oeuvrer résolument pour une solution politique garante de leurs intérêts en tant que peuple.

À cet égard, Corsica Libera a été depuis de nombreux mois la seule force politique à affirmer clairement qu’il n’y avait actuellement aucun processus politique en cours, aucune volonté de la part de Paris de s’engager sincèrement dans une logique de résolution des causes du conflit que connaît la Corse depuis cinq décennies.

Les derniers événements viennent malheureusement confirmer cette analyse, Paris levant chaque semaine un peu plus le voile sur ses intentions réelles.

Ce constat ne nous réjouit pas. En tant que militants de la cause corse, jamais nous n’avons spéculé, et jamais nous ne spéculerons, sur l’échec d’une solution politique car c’est notre peuple qui, in fine, en paye le prix fort. C’est dans cet état d’esprit que nous avons d’ailleurs soumis au débat une proposition de résolution en dix points autour de la reconnaissance des droits du peuple corse, de la dévolution du pouvoir législatif, de l’instauration d’une citoyenneté corse qui conditionne l’accès au foncier, à l’emploi, et aux listes électorales, de la dévolution du pouvoir fiscal, de la justice sociale ou encore la libération des prisonniers politiques et de l’arrêt des poursuites. Cette proposition demeure soumise au débat en direction de l’ensemble des forces politiques de notre pays.

Par conséquent, dans le contexte actuel, nous nous adressons aux Corses et, en particulier aux forces se réclamant du mouvement national, notamment à celles qui gèrent aujourd’hui la Collectivité de Corse, afin d’envisager une sortie par le haut de cette situation d’impasse politique. Nous soumettons, en ce sens, à la réflexion trois questionnements.

1/ Quiconque peut-il encore considérer, à cette heure, qu’un « processus à vocation historique » est en cours avec Paris ?

2/ En conséquence de cette première question, les représentants de la Corse peuvent-ils continuer à accepter la logique des « lignes rouges », des « préalables » et des manoeuvres de déstabilisation promus depuis Paris sans opposer un rapport de force politique déterminé ?

3/ Enfin, est-il possible de continuer à accepter que des militants politiques soient de cette façon interpellés et transférés loin de leur terre sans opposer de réaction ? Est-il possible de continuer à accepter le jeu malsain du gouvernement français visant à criminaliser le combat politique de certaines organisations du mouvement national, d’un côté, en distribuant des certificats de respectabilité de l’autre ?

Pour notre part, notre conviction n’a pas variée. Nous demeurons prêts à la construction avec tous les Corses qui le souhaitent d’un projet national moderne, cela en ayant pleinement conscience que cet objectif passera nécessairement par la mobilisation et le rapport de force politique organisé.

Dans l’immédiat, Corsica Libera réitère son entière solidarité avec ses militants, exige leur libération immédiate et poursuit ses actions de soutien en appelant ce soir à un nouveau rassemblement à Bastia.

Libertà pè Matteu, Niculaiu, Ghjisè, Battì, Liunellu, Ghjacumu è Carlu !

Libertà pè tutti i patriotti !

Photos BASTIA

Photos Portivechju

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