#Corse – @VCarlotti « ET MAINTENANT , ON CONTINUE ? »

Comment s’étonner que Manuel Valls réponde sur la question de la coofficialité des langues corse et française, sur le statut de résident, sur l’inscription de la Corse dans la constitution, autrement de ce qu’il avait répondu il y a quelques mois ?

Quand bien même aurait il changé d’opinion sur ces trois questions qui ont fait l’objet de délibérations lors de la précédente mandature tout le monde sait bien que les conditions ne sont pas réunies, c’est le moins que l’on puisse dire, à quelques mois des élections présidentielles pour que l’une quelconque de ces questions reçoive une réponse positive c’est à dire les 3/5 des voix de l’assemblée nationale et du sénat réunis en congrès !

Cela ne devrait pas l’empêcher, et pour le moment il n’en prend pas le chemin, de faire l’effort d’écouter , et surtout de comprendre, ce que les corses ont à lui dire, au lieu d’adopter une attitude et un ton qui ne sont pas, je le dis ici franchement, à la mesure de la situation.

Les nouveaux dirigeants de la Corse ont tenu leur engagement en évoquant fermement ces questions devant le premier ministre, et personne n’imagine qu’ils pourraient y renoncer dans l’avenir : dont acte. Faudrait il à présent passer les deux ans qui viennent à reproduire les discussions qui ont duré cinq ans avec le succès que l’on sait ?

L’opposition, par la voix de José Rossi, qui est pourtant acquis à l’idée d’un vrai statut d’autonomie pour la Corse a commencé à réagir, et sa réaction sonne comme un premier avertissement pour Gilles Siméoni , Jean Guy Talamoni et la nouvelle majorité.

vincent Carlotti gauche autonimiste corse

Elle a certes été élue grâce à une formidable mobilisation de électeurs nationalistes , et il faut que cette victoire, historique faut il le rappeler, obtienne un jour ou l’autre une réponse à la hauteur des enjeux et à la mesure des années de lutte comme l’ont rappelé l’un et l’autre de nos nouveaux dirigeants.

J’ai suivi la campagne de Femu a Corsica, et j’ai entendu à plusieurs reprises Gilles Siméoni, avec la franchise et l’honnêteté qui le caractérise, déclarer : nous allons peut être gagner, mais n’oublions pas que s’il y a environ un tiers de voix pour les nationalistes il y a aussi un tiers de voix pour la gauche et un tiers pour la droite, et qu’aucun de ces trois groupes ne peut ni ne doit imposer seul sa volonté aux deux autres.

Un discours prémonitoires autant qu’éclairé: : même si la liste arrivée en seconde position s’est retrouvée écrasée, à plus de 10 000 voix de la liste de la coalition nationaliste, celle ci n’est pas pas majoritaire en voix et de loin, et malgré un mode de scrutin qui accorde 9 voix supplémentaires à la liste arrivée en tête, disposition que les nationalistes avaient d’ailleurs combattu, elle ne dispose pas de la majorité des sièges à l’assemblée de Corse.

Si j’avais aujourd’hui un conseil amical à donner à nos dirigeants il tiendrait en quelques mots: moins de dogmatisme, plus de pragmatisme, et de l’audace, toujours. J’aurai bien entendu l’occasion d’y revenir.J’ajouterais, en toute amitié, moins de déclarations à une presse nationale qui n’en a rien, mais vraiment rien à battre de la Corse, et qui est à l’affût de tout ce qui peut faire monter l’audience , de la moindre petite phrase.

J’ai eu la curiosité de consulter ce matin les trois principaux quotidiens parisiens: Libération, Le Monde, Le Parisien: pas la moindre allusion à la rencontre de Matignon! juste un entrefilet concernant ” a cachiata di Jean Guy “, la France ce pays ami !

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