
L’Etat, s’estimant bafoué, laissa la Corse devenir le champ clos du non-droit, de la stigmatisation de son peuple, ce qui suscita une poussée de racisme anti-corse. Puis vint le temps des arrestations du « Commando Erignac » et là ce fut le déchainement patriotique.
Quand quatre ans plus tard, Yvan Colonna, -décrété coupable avant toute enquête et avait donc préféré s’enfuir, en attendant le temps de la sérénité retrouvée-, fut interpelé, nous eûmes droit à une affirmation martiale « la police française (???)- vient d’arrêter l’assassin du Préfet Erignac », dans un climat d’euphorie, de congratulations.
Malheureusement, la Justice française devait donner dans cette affaire l’image dégradée d’une grande institution, négligée par tous les gouvernements, dépourvue de moyens, d’efficacité, de crédibilité, de confiance en elle-même et en sa mission. Les Juridictions d’exception sont, comme sous toutes les latitudes, dans leurs expressions diverses- enquête, instruction, jugement- la caricature de la véritable Justice, le lieu de l’arbitraire, du mensonge, de l’inéquité ; elles sont consubstantiellement antinomiques de la véritable Justice et de la démocratie.
Aujourd’hui, Les évolutions judiciaires (nécessité de motiver désormais un jugement et impossibilité d’utiliser les résultats des gardes à vue, réalisées hors la présence d’un avocat) sont un apport majeur pour la défense d’Yvan Colonna ; en effet, il faudrait expliquer sur quelles preuves, on le condamnerait ; de plus, chacun sait que l’Accusation repose exclusivement sur les aveux en garde à vue, rétractés devant le juge). Le dossier de l’accusation est vide et ceci ouvre la porte à un acquittement que nous attendons avec confiance.
Christine Colonna
Porte parole du Comité de soutien
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