(www.unita-naziunale.org) : Les Corses devront s’y résoudre : ils ne sont pas la préoccupation majeure de l’État, bien moins encore celle de l’opinion publique « continentale » ! Tout au plus peuvent-ils éprouver le sentiment diffus de servir de bouc émissaire, autrement dit celui qui doit payer parce qu’il est l’image même de la perte de la vertu républicaine. Tous les Corses, sans exception, découvrent que cette identité qu’ils vivaient depuis Emmanuel Arène comme une double appartenance, à la fois confortable et folklorisée n’était au mieux qu’une illusion, au pire une imposture…
Tout comme les Juifs français de 1942, les Corses savent désormais qu’ils doivent disparaître en tant que tels pour sauver une identité nationale qui n’a jamais existé ailleurs que dans les élucubrations de l’école des Annales. La nostalgie maurrassienne infecte plus que jamais les structures politiques françaises alors que la France n’est plus un des piliers de la construction européenne mais plutôt son « homme malade ». Le nationalisme français est attisé par les tribuns démagogiques qui prolifèrent dans les périodes de crise, mais plus encore par des gouvernements impuissants qui y cherchent le moyen de pallier leurs mortelles insuffisances .
Ainsi que l’avait annoncé Antoine Sanguinetti, les Etats-Unis se tournent désormais vers le monde Pacifique. A l’Europe de se construire et de jouer son rôle dans son environnement international.Reste à convaincre les « grands » états souverains à consentir cette dévolution de souveraineté, question fondamentalement politique qui dépasse la simple exigence budgétaire.

Que dit le clan pendant ce temps ? Comme d’habitude le clan dit tout et son contraire…La langue maternelle du clan, c’est le double langage, celui que l’on tient à Paris et celui que l’on tient en Corse. Mais le clan, c’est vous et moi, c’est la société corse « en mosaïque » comme l’a justement observé Gérard Lenclud. Mettre l’intérêt de la Corse au-dessus du maquis des liens familiaux et personnels exige de changer la pensée politique corse et de cesser de s’interroger sur ce que veut Paris alors que les Corses n’ont pas encore dit ce qu’ils voulaient ! A 70%, paraît-il, ils aimeraient parler de développement économique. Mais ils savent aussi, que tant que l’on permettra à un mirrachjolu de négocier sa poignée d’électeurs pour s’aménager un séjour à vie sous les ors du palais de Marie de Médicis, on plombera tout autant la vie politique que le développement économique. La Corse n’est ni à gauche ni à droite, elle est seulement une société figée dans le malheur du sous développement , de la surreprésentation élective et de la non gouvernance. Certains élus corses ont compris dans quel abîme de contradictions , d’enchevêtrement d’intérêts et d’empilement de structures, se trouve le monde de la politique dans la Corse contemporaine…Et que défendre à la fois les intérêts du Peuple Corse et ceux de l’État pouvait se révéler contradictoire, surtout quand le même élu assume les deux charges . Il serait sain de l’admettre enfin. L’ aggiornamento de notre fonctionnement politique constitue la clé indispensable de notre avenir euro-méditerranéen
Ghjacumu Petru pour Corsica Infurmazione

