« Offensive clandestine et crise politique en Corse »

(Unità Naziunale, Corsicainfurmazione.org, Publié le 21 avril 1994) Dans le Ribombu du 21 avril 1994, la revendication du FLNC de l’action contre la Base 126 de Sulinzara en particulier et des gendarmeries, fait la une du journal de la Cuncolta et du FLNC canal historique.

« L’onde de choc de la bombe de Sulinzara a produit des effets bien au delà de l’enceinte de la base militaire. Tous ceux qui à Paris, et en Corse, s’étaient réjouis de la « divine surprise » de Sperone ont eu le souffle coupé.
La voie de la spéculation, politiquement immobilière, est en Italie grande ouverte. Une autre voie s’ouvre là encore, aux avocats marrons du club des fines idées, pour les trous de golf : s’associer, comme partenaire plus loyal, à la défense de l’appareil d’État, et rempart désormais naturel de leurs grenouillages. » U Ribombu.

Voici le communiqué publié dans le journal :

Revendiquons

  • Attentat Palais de Justice Aiacciu (09/04/94)
  • Mitraillage Gendarmerie Oletta (11/04/94)
  • Mitraillage Gendarmerie Luri (12/04/94)
  • Attentat Gendarmerie Prunelli di Fium’Orbu (15/04/94)
  • Grenade villa du Colonel Cogne, Commandant de la Base de Sulinzara (15/04/94)
  • Attentat Gendarmerie Pedicroce (17/04/94)
  • Attentat Poste de Commandement de la Base de Sulinzara (17/04/94)

Par l’intensité et la maîtrise de nos actions militaires, nous tenons par dessus tout à démontrer combien nous sommes soucieux d’imposer la mesure indispensable dans tout rapport de force avec l’État.

Nous n’avons pas la volonté de faire la guerre à l’État : la solution au problème corse ne sera que politique.

Les choix faits aujourd’hui par les quelques protecteurs de Sperone sont de nature à lever, s’il en restait, les dernières ambiguïtés. Quel que soit l’habillage politique qui le recouvre, leur intérêt à défendre des projets spéculatifs comme Sperone ou Tralicciu apparaît pour ce qu’il est : un développement conforme aux aspirations du Peuple corse.

Ces attitudes méprisables ne leurrent désormais plus aucun Corse.

C’est ainsi que le mouvement mettra rapidement en place les instruments nécessaires à son émancipation, et en tout premier lieu un code des Investissements, outil indispensable à la préservation de notre terre et de notre identité.

Fronte di Liberazione Naziunale di a Corsica

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Le+

Le contexte politique d’Avril 1994 – « Code des investissements »

Lors d’une visite officielle en Corse, le ministre de la Défense François Léotard réagit vivement à la série d’attentats qui secouent l’île. Deux explosions ont en effet touché la base aérienne 126 de Solenzara dans les jours précédant son déplacement, ravivant les tensions déjà fortes entre l’État et les mouvements clandestins nationalistes.

Dans ses déclarations, Léotard dénonce la « bêtise » de ces actions violentes. Selon lui, les auteurs ne poursuivent aucune véritable stratégie politique et se situent davantage dans une logique de délinquance pure que dans une démarche idéologique structurée. Il rappelle avec insistance que l’immense majorité des Corses ne soutient pas ces actes et aspire au calme.

Le ministre insiste sur le fait que la pose de bombes ne peut en aucun cas constituer une méthode pour faire avancer des revendications politiques : « On ne trouve pas de solution politique en mettant des bombes ». Cette position vise à réaffirmer l’autorité de l’État au moment où des infrastructures militaires viennent d’être visées.

Tout en condamnant la violence clandestine, il souligne que la réponse de la République restera ferme mais mesurée : il s’agit à la fois d’assurer la sécurité des installations militaires et de maintenir l’ordre sans provoquer une escalade. Léotard conclut sur l’idée que seul un dialogue démocratique peut permettre des avancées pour l’île, mais uniquement avec des interlocuteurs qui rejettent la violence.

Attentat à la base aérienne de Solenzara : une explosion précède la visite du ministre de la Défense

Quelques heures avant l’arrivée officielle de François Léotard en Corse, une violente explosion a frappé, dans la nuit du 16 au 17 avril, la base aérienne 126 de Solenzara. Une charge explosive de forte puissance, dissimulée dans la bouche de climatisation des bâtiments administratifs du commandement, a provoqué d’importants dégâts matériels ainsi qu’un incendie rapidement maîtrisé.

La gendarmerie de l’air a immédiatement ouvert une enquête pour déterminer les circonstances précises de l’attentat, qui n’avait encore fait l’objet d’aucune revendication au matin du 18 avril. Cette action s’inscrit dans un climat marqué par la reprise d’opérations clandestines, mettant fin à la « trêve » annoncée plusieurs mois plus tôt par les mouvements nationalistes.

Un contexte politique de forte tension

Depuis plusieurs semaines, la situation s’est envenimée entre les organisations nationalistes et les institutions locales. Le FLNC « canal historique » a officiellement rompu la trêve le 16 février, un geste suivi de plusieurs actions violentes, dont l’interpellation d’un commando de treize militants le 27 mars à Sperone, alors qu’ils s’apprêtaient à dynamiter des bâtiments du hameau de Piantarella.

Jean-Guy Talamoni, porte-parole de Corsica Nazione et figure de la Cuncolta, pointe la responsabilité de la majorité territoriale dans cette rupture. Selon lui, le refus de l’Assemblée de Corse d’adopter un amendement nationaliste sur le « code des investissements » aurait ravivé les tensions.

Ce code, soutenu par les mouvements nationalistes, vise à encadrer les relations entre investisseurs extérieurs et population corse afin de limiter une logique de profit jugée dommageable pour l’île. Si l’idée avait été retenue dans le plan de développement de septembre 1993, les élus territoriaux l’ont écartée lors du vote du 22 décembre suivant, au grand dam de Corsica Nazione.

Des divergences profondes entre l’État et les nationalistes

En février, lors de la présentation de l’avant-projet de statut fiscal à Ajaccio, le premier ministre Édouard Balladur avait lui-même exprimé ses réserves : selon lui, un code des investissements risquerait de restreindre excessivement la liberté d’établissement des entreprises. Il reconnaissait toutefois la nécessité d’un modèle de développement spécifique à la Corse, dont les grandes orientations doivent être prochainement soumises à l’Assemblée territoriale.

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Un pompier militaire, Jean-Luc Albertini, caporal-chef attaché à la base de Solenzara, en Corse-du-Sud, a été mis en examen, jeudi 6 avril 2000, par les juges d’instruction antiterroristes parisiens Laurence Le Vert et Gilbert Thiel, pour sa présumée participation à trois attentats entre 1994 et 1997. Les enquêteurs et les magistrats semblaient estimer que ce nationaliste, proche du mouvement A Cuncolta independentista, aurait notamment joué un rôle actif au cours de trois attentats ayant visé, au printemps 1994, dont le bureau d’un colonel de la base aérienne de Solenzara.

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