Solidarité Nagorno-Karabakh au Parlement Européen Mise en place d’un soutien international – #Corse

(Unità Naziunale Publié le 5 novembre 2020) L’initiative est partie d’une réunion de l’ALE, conjointe au parti politique et au groupe parlementaire. Elle a pris la forme d’un meeting tenu en direct avec les autorités politiques de Stepanakert, en la personne d’Arminé Aleksanian, vice-ministre des affaires étrangères du gouvernement du Nagorno-Karabakh. S’est jointe à elle Artak Beglarian, médiateur aux Droits de l’Homme et David Melkumian, parlementaire du Parti Démocratique de l’Artzakh qui, depuis 2015 (Congrès d’Aiacciu), est membre de l’ALE.

Plusieurs députés se sont branchés sur cette réunion internet dont le confinement du printemps a vulgarisé l’usage au sein du Parlement Européen. Cela a permis, avec l’aide d’interprètes intervenant directement en ligne, de faire passer le message d’un appel à la solidarité internationale par le peuple arménien agressé militairement par les forces armées de la dictature azerbaïdjanaise, et menacé de « purification ethnique » sur leur territoire montagneux adossé au Petit Caucase où ils sont présents depuis plus d’un millénaire.

A l’issue de cette réunion, François Alfonsi (Verts-ALE), Peter Von Dalen (député hollandais du PPE) et Sylvie Guillaume (socialiste française) ont pris l’initiative d’un courrier au Haut Représentant de l’Union Européenne pour les Affaires Etrangères. Il est proposé à la signature d’autres députés jusqu’au 12 novembre prochain (une douzaine l’ont déjà fait au 31/10/2020).

L’enjeu est triple. D’abord en finir avec les lénifiants « appels au respect du cessez-le-feu » qui, en s’adressant indistinctement aux deux parties, ont pour but d’éviter de nommer l’Azerbaïdjan comme l’agresseur. Or, depuis le cessez-le-feu de 1994, la paix était revenue au Nagorno-Karabakh, et c’est la décision prise à Bakou de lancer les hostilités contre le peuple arménien qui a créé la situation actuelle.

Deuxième objectif, en relation avec l’implication directe de la Turquie qui donne aux agresseurs une suprématie de moyens : préserver le peuple arménien de l’épuration ethnique au Nagorno-Karabakh, afin d’éviter une menace du même ordre sur l’Arménie entière dont les trois millions d’habitants sont placés au cœur d’un ensemble turcophone de 100 millions d’habitants entre le Bosphore et la Mer Noire. Le souvenir du génocide de 1915 ne peut être oublié !

Troisième objectif : amener l’Europe à décider une mission humanitaire qui soit un bouclier pour protéger les populations civiles, et faire barrage à toute tentative « d’épuration ethnique » dans ce territoire peuplé depuis toujours par le peuple arménien. Pour cela, la reconnaissance officielle de la République d’Artzakh par la communauté internationale est la seule garantie possible pour les Arméniens qui refusent d’être englobés dans l’Azerbaidjan qui revendique le contrôle de leur territoire.

Convaincus d’être engagés dans une question de vie ou de mort, les Arméniens mènent une résistance acharnée sur les lignes de défense qu’ils avaient édifiées ces vingt dernières années. Pour l’instant elles n’ont pas cédé si ce n’est des postes avancés en zone de plaine beaucoup trop difficiles à défendre face aux drones et aux bombardements. Mais il faut que monte la protestation d’une solidarité internationale puissante pour amener les conditions d’un arrêt de l’agression azerbaïdjanaise. Au Parlement Européen, un mouvement est lancé.

Député François Alfonsi

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