#Corse « Xylella Fastidiosa, Le Prefèt l’a fait! » Par @F_Alfonsi

Coup de théâtre dans le dossier xylella fastidiosa : le Préfet a pris un arrêté d’interdiction d’importation des plants à risques avec des mesures fortes saluées par tous. C’est une victoire pour la Corse, et il nous faut souligner, une fois n’est pas coutume, le courage de cette décision prise en totale autonomie par le préfet Mirmand !

Un des temps forts du débat avec José Bové lors de la Ghjurnata d’Arritti le 25 avril dernier à Bastia avait été la lecture commentée par Saveriu Luciani de la lettre adressée par le Préfet en réponse aux préoccupations du Collectif et de l’Office de Développement Rural de la Corse : un chef d’œuvre de langue de bois, où on vous explique à la fois que vous avez mille fois raison d’être inquiets, mais que l’administration, pour autant, a décidé de ne rien faire et qu’elle a toutes les meilleures raisons du monde d’agir ainsi.

En ayant entendu le témoignage désespéré d’Enzo Manni dont la terre natale subit les ravages de cette bactérie qu’on ne sait combattre, le public du théâtre de Bastia a réagi avec indignation à la lecture de ce courrier. Visiblement, le dossier ne pouvait rester en l’état et quelque chose devait se passer. Avec l’appui de José Bové et le relais assuré immédiatement après, lors d’un débat en séance publique, au Parlement européen, le dossier est sorti des limites de la Corse, avec de répercussions dans la presse nationale et européenne. Les services de l’Etat savaient qu’ils seraient tenus pour responsables si la catastrophe écologique annoncée atteignait la Corse, et que l’opprobre les atteindrait bien au-delà de la Corse elle-même.

La pression de la mobilisation commencée cet automne, qui est allé crescendo ces derniers mois, et dont l’initiative d’Arritti a été le dernier temps fort, est donc à l’origine de la décision du Préfet de Corse. Ce qui n’enlève rien à ses mérites. Du coup le Ministère est amené à admettre la « spécificité corse » et à introduire une demande de reconnaissance de l’île en tant que « zone protégée » pour justifier que l’on y applique les mesures renforcées qui sont permises par l’insularité. Une mécanique vertueuse se met en place, qui, si elle avait été mise en œuvre il y a quelques années, aurait préservé l’île contre le cynips qui a atteint la châtaigneraie. Espérons que nous sommes effectivement dans les temps et que la date du 11 mai à partir de laquelle ces mesures dissuasives d’importation des végétaux à risques deviendront effectives ne sera pas trop tardive. Car nous sommes en plein boum des travaux dans les jardins, les importations sont à leur pic annuel, et elles ont été très nombreuses ces dernières semaines. Beaucoup se sont inquiétés, au lendemain de l’annonce du Préfet, de voir des milliers de plants sortir des hangars, mis en vente aux enchères et soldés pour vider les stocks. Sommes-nous certains que cette frénésie avant que l’interdiction ne soit effective ne sera pas fatale ? Réponse dans quelques mois, même si, a priori, il est probable que la Corse, très éloignée de la première zone contaminée en Italie, soit encore épargnée à cette heure. Mais il n’y avait plus de temps à perdre !

Le pas en avant effectué par le Préfet dans la reconnaissance de la spécificité de la Corse en matière de protection des végétaux annonce-t-elle enfin une ouverture des esprits gouvernementaux à la prise en compte de l’ensemble des spécificités de la Corse ? Malheureusement, il faudra encore beaucoup de mobilisations et bien des processus de Matignon pour que les choses évoluent vraiment. Mais, ce que cette mobilisation a montré, c’est que la position qui avait été celle des premières réponses officielles était injustifiable, et qu’elle était intenable politiquement.

xyllelaFastidiosaA nous de provoquer les mêmes conditions politiques sur les autres questions que l’Assemblée de Corse a mis à l’agenda : co-officialité de la langue corse, reconnaissance constitutionnelle des spécificités de la Corse, statut de résident, Collectivité Unique, etc….

La grande manifestation décidée suite à la mobilisation des jeunes qui ont mené la grève de la faim à Corti sera la prochaine grande étape de ce combat politique pour l’avenir du peuple corse.

FRANCOIS ALFONSI

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