Sous ce titre ambigu qui hésite entre point d’exclamation et d’interrogation, l’historien Stéphane Audoin-Rouzeau, Président du Centre international de recherche de L’Historial de la Grande Guerre, nous propose, en marge de ses remarquables travaux sur cette tragédie, un « récit de filiation », qui court de 1914 à 2014 !
– Ce petit livre pénétrant analyse les traumatismes physiques et psychologiques causés par la Grande Guerre dans la propre famille de l’auteur. On pourrait le croire « à part » : il reste, de façon originale, dans le droit fil des recherches de l’historien qui, cette fois, prend pour objet d’étude l’intime. Au moment où l’on se prépare à « célébrer » dans une avalanche de manifestations mémorielles l’anniversaire de cette monstrueuse hécatombe, ce « récit de filiation », dense et poignant, arrive à son heure. À partir des lettres envoyées du front, des documents de famille, de toutes ces « traces » qu’une subtile et rigoureuse analyse lui permet de décrypter, Audoin-Rouzeau décrit une tragédie familiale. Mais « quelle histoire »… Ce n’est pas du fatum antique qu’il s’agit, d’une malédiction qui frapperait particulièrement certains plutôt que d’autres. La brutalité sournoise de la Grande Guerre, pour la première fois, mondiale, n’a épargné personne. Même les survivants sont des morts. Ainsi, « la montée en première ligne » ouvre une « faille » qui va « broyer » le moral d’un tout jeune artilleur de vingt ans, le grand-père paternel, Robert. Il ne pourra plus jamais « reprendre pied ».
Article publié le 31 mars 2014, à lire ci dessous :
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Revue de Presse et suite de l’article :
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