A LA UNE : [Billet d’Humeur] « Quand le juge Thiel interprète la raison d’Etat » par Ghjacumu Petru

Dans une interview accordée à « L’Alsace.fr. » et publiée le 18 novembre, le juge Thiel livre son sentiment sur la situation en Corse : « banditisme et nationalisme, l’Etat n’a jamais su mener cette double lutte de front ». Et de poursuivre sur le mode que nous connaissons, au rythme de sa névrose obsessionnelle anti corse et de l’angoisse de voir s’approcher une retraite qui le priverait du prestige de la fonction.

Elle lui ôterait, de surcroît, l’immense privilège de parler à longueur de colonnes à la place des ministres qui ont la charge de combler l’immense retard de la Corse, seule réponse adaptée à la situation.

Notons deux contre-vérités grossières : « après la mort d’Erignac on a tout mis sur le terrorisme et on a résolu l’affaire. Mais déjà la criminalité organisée se développait, et on lui a laissé, faute de moyens, un espace…. ». C’est son interprétation, la nôtre c’est que l’Etat a essayé en vain de se servir, bien avant 1998, des voyous contre les politiques, bonne vieille méthode qui avait fait ses preuves au bon temps du SAC ; elle avait évité aux politiques de se salir les mains, et aux flics et bandits qui le composaient de se faire des situations confortables et même de faire des carrières politiques en Corse. Ce n’est donc pas une question de moyens, mais une question de stratégie, Mr Thiel le sait parfaitement ; la situation échappe au contrôle mais aucun des nombreux décideurs ne veut l’assumer.

Ce constat répond dans le même temps à une seconde contre-vérité : la porosité supposée entre tous  ces bandits, droit-commun et politiques. La porosité en question, c’est en réalité celle qui existe entre les services de l’Etat qui ont sciemment « joué » les voyous contre les nationalistes, leur distribuant des auchweiss officiels, leur permettant de s’armer, levant les interdictions de séjour, annulant les condamnations, retirant des fiches criminelles des fichiers de la police, les laissant prospérer financièrement sans aucun contrôle. C’est cela que nous aimerions entendre dans la bouche des faiseurs d’opinion, mais apparemment ce n’est pas dans l’air du temps.

Ghjacumu Petru

Corsica Infurmazione, L’information Corse

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