7 janvier 1973 – A CHJAMA DI U CASTELLARE « Le Peuple #Corse, lui aussi, a droit à la parole »

(Unità Naziunale – archives – 7 janvier 1973) En pleine tempête politique des « Boues rouges » les choses bougent au sein du « mouvement national ». De la simple revendication corsiste, puis régionaliste, en passant par l’autonomie de gestion, l’autodétermination, jusqu’au rejet de la france coloniale et impérialiste (les IFF fleurissent la corse), la structuration de la revendication du peuple corse évolue de mois en mois.

En janvier 1973 le Front Régionaliste Corse de Charles Santoni et de Jean Mannarini, le Partitu di u Populu Corsu (PPC)  de Dominique Alfonsi, et Terra Corsa de Gisèle Poli se fédère en Unione per a Pàtria et, avec la participation de l’ARC, rédigent la Charte de A Chjama di u Castellare qui demande l’autonomie pour la Corse. Un texte qui restera un manifeste nationaliste.

A cette époque là, Charles Santoni, José Stromboni, Gisèle Poli et Dominique Alfonsi ne partagent plus la stratégie de l’ARC.

Ils sont huit participants ce 7 janvier 1973 (Jean Mannarini, Charles Santoni, Dumenicu Alfonsi, Gisèle Poli, …) : L’adoption puis la diffusion de ce texte sous forme d’appel adressé au peuple corse ont été fondateurs. Ceux qui l’on fait leur sont passés de la demande d’un pouvoir régional octroyé par l’État à l’exigence d’une autonomie fondée sur l’affirmation des droits historiques et nationaux d’un peuple. En effet, A Chjama a situé l’autonomie en tant que choix devant résulter d’une autodétermination, c’est-à-dire droit du peuple corse à choisir librement son destin :

« le peuple corse a reçu de la nature et de l’histoire le droit inaliénable d’être maître de son destin et de son sol, l’île de Corse. Ce droit qui est le nôtre demeure intact alors même que de longue date une nation étrangère se l’est arrogé. Bien que vaincue et soumise, la nation corse […] existe encore aujourd’hui. Elle ne peut disparaître que par la destruction de son peuple. C’est de cela précisément qu’il s’agit aujourd’hui. Nous accusons l’impérialisme français de tenter de détruire le peuple corse, en le chassant de chez lui par des moyens détournés, afin d’en faire une population dispersée de quémandeurs. »

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A CHJAMA DI U CASTELLARE

U populu Corsu, anch’ellu, ha dirittu a parla.
In nome di tante generazione scorse, chi fecenu a tradizione naziunale di a CORSICA, noi parlemu per a Patria.

  • Dimu, u périculu chi ùn si po tace, e speranza chi ùn si deve perde.
  • DICHJAREMU chi u Populu Corsu tene da a so Natura e da a Storia U dirittu chi nimu li po leva, a esse patrone di a so sorte e di i so loghi :

L’ISULA DI CORSICA.

Stu dirittu nustrale ferma sanu è sputicu, ancu si da un pezzu una nazione furestera u s’ha scunviatu.

Puru disfatta, puru sottumessa, esiste sempre a nazione Corsa ch’e stata cumpita e gluriosa cun Pasquale PAOLI.
Un’ po more che da’ distruzzione di u populu.

E’ di quessa ch’ellu si tratta oghje.

  • ACCUSEMU l’imperialisimu francese di pruva di distrughje u populu Corsu scacciendulu da Corsica a tradimentu, per fanne una populazione spapersa e circataghja.
  • CHIAMEMU ad adunissi in’Unione di a Patria i patriotti Corsi per scunghjura sta minaccia.
  • E VENUTA L’ORA di falla finita cun dui seculi di CULUNIALISIMU e di pretessa assimilazione, chi impediscenu ogni prugressu puliticu, economicu, suciale è culturale in Corsica.
  • E VENUTA L’ORA di piglia in manu da per noi, i mezzi di pruduce, di vende, e di cumprà, per pudé svilupà quant’ellu si po,  e nostre capacità, in lu nostru rugnjone, e per avé stantapane e struzzione in lu nostru paese.

E VENUTA, L’ORA DI FA A CORSICA NOSTRA, A CORSICA CORSA.

A u populu francese, noi dimu chi u tenimu da fratellu, malgradu dui seculi di duminazione di i so guverni. Ellu ha acquistu a maiô rinomina in lu mondu cù a so immurtale « DECLARATION DES DROITS DE L’HOMME ». Ha stabilitu in lu so dirittu publicu i principj fundamentali di libéra dispusizione di i populi.

Intendimu simpliciamente fanne applicazione a u populu CORSU.

Questa ci dara a pussibilità di ritruvà in la nazione Corsa a nostra identità culturale, a nostra dignità, e i mezi di a nostra rinascita economica ;Di stabilisce una vera democrazia pulitica, di favuriza l’ameggiolarzione di a sorte di  i travagliadori, e u ritornu in terra corsa di i so figlioli spatriati.

Tandu si pudera spannà un mondu justu e sinceru.

Ancu noi e lecita chi no ci pretendimu.

In Corsica u 7 ghjenaghju 1973

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Le Peuple Corse, lui aussi, a droit à la parole.

Au nom de toutes les générations du passé, qui firent la tradition nationale de la CORSE, nous parlons pour notre Patrie.

Nous disons le danger, qu’on ne saurait taire, et l’espoir qu’on ne saurait perdre.

Nous déclarons que le Peuple Corse a reçu de la Nature et de l’Histoire le droit Inaliénable d’être maître de son destin et de son sol :

l’île de Corse.

Ce droit qui est le nôtre demeure Intact, alors même que de longue date une nation étrangère se l’est arrogé.

Bien que vaincue et soumise, la nation Corse, qui trouva avec Pasquale PAOLI son accomplissement et sa gloire, existe encore aujourd’hui. Elle ne peut disparaître que par la destruction de son peuple.

C’est de cela qu’il s’agit aujourd’hui..

NOUS ACCUSONS l’impérialisme français de tenter de détruire le peuple corse, en le chassant de chez lui par des moyens détournés, afin d’en faire une population dispersée de quémandeurs.

MOUS APPELONS tous les patriotes corses à se rassembler, dans une Union de la Patrie, afin de conjurer cette menace.

L’heure est venue d’en finir avec deux siècles de colonialisme et de prétendue assimilation, qui font obstacle à tout progrès politique, économique, social et culturel en CORSE.

L’heure est venue de prendre en main nous-même nos moyens de production et d’échanges, afin de parvenir au plein épanouissement de ces possibilités humaines dans le cadre de notre milieu naturel, ce qui signifie d’abord pouvoir gagner sa vie, s’éduquer dans notre pays.

L’heure est venue de faire la CORSE notre, la CORSE, corse.

Nous disons au peuple français qu’il est pour nous un peuple frère, en dépit des deux siècles de domination que nous ont imposés ses gouvernants. Il a acquis sa plus grande renommée dans le monde par son immortelle DECLARATION DES DROITS DE L’HOMME.

Il a Établi dans son Droit public les principes fondamentaux du droit des peuples A disposer d’eux-mêmes.

Nous entendons simplement faire application de ces principes au Peuple Corse.

Nous engageons aujourd’hui une action légale, conforme aux dispositions de la Constitution française, pour assurer L’AUTONOMIE INTERNE.

Celle-ci nous donnera la possibilité de retrouver, dans la nation corse, notre Identité culturelle, notre dignité et les moyens de notre renaissance économique, d’établir une véritable démocratie politique, de favoriser l’amélioration du sort des travailleurs, «le retour sur la terre corse de ses enfants expatriés.

Alors seulement pourra s’épanouir la société harmonieuse à laquelle nous aussi sommes en droit de prétendre.

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