Si n’hè andatu Charles Santoni, militantu corsu di a prima trinca – #Corse

(Unità Naziunale – Dolu – Publié le 10 novembre 2023En 1960, Charles Santoni, crée, à Paris, l’Union Corse, un mouvement étudiant. Il cumule les diplomes pendant sa jeunesse (Etudes supérieures de Droits, de Sciences politiques, d’histoire et de géographie).

Historien, pamphlétaire, il n’hésite pas à plonger loin dans le passé pour y tirer les enseignement du futur. Gros travailleur, il a deux violons d’Ingres : les livres corses et la menuiserie. Considéré comme le doctrinaire de l’autonomisme et l’un des principaux promoteurs de cette tendance politique. Il sera à l’origine du rapprochement entre le parti socialiste et les autonomistes.

1966

Dès 1966, il est membre du Front Régionaliste Corse (FRC) avant de devenir, en 1973, dirigeant du Partitu Populare Corsu (PPC).

1973

En pleine tempête politique des « Boues rouges » les choses bougent au sein du « mouvement national ». De la simple revendication corsiste en passant par l’autonomie de gestion, l’autodétermination, jusqu’au rejet de la france coloniale (IFF fleurissent la corse), la structuration revendicative évolue de mois en mois.

En janvier 1973 le Front Régionaliste Corse de Charles Santoni, le Partitu di u Populu Corsu (PPC)  de Dominique Alfonsi, et Terra Corsa de Gisèle Poli se fédèrent en Unione per a Pàtria et, avec la participation de l’ARC, rédigent la Charte de A Chjama di u Castellare qui demande l’autonomie pour la Corse. Un texte qui restera un manifeste nationaliste. Cet appel recevra en peu de temps des centaines de signatures, il représente l’espoir et le renouveau corse.

A cette époque là, Charles Santoni, José Stromboni, Gisèle Poli et Dominique Alfonsi ne partagent plus la stratégie de l’ARC. Le combat régionaliste ne permettant plus de concrétiser le combat anticolonial du peuple Corse.  (Voir A Chjama di u Castellare)

By 1973, the Corsican political resistance had already gone through several internal fissions. A new manifest A Chjama di u Castellare ‘ The Castellare Calf proclaimed a common goal of internal autonomy, to be pursued legally, in order to do away with the negative effects of “French imperialism” on linguistic, economic and social progress on the island.

Ils sont huit participants ce 7 janvier 1973 (Jean Mannarini, Charles Santoni, Dumenicu Alfonsi, Gisèle Poli, Jean Ponteri, José Stromboni, Gérard Serpentini et Edmond Simeoni …) : L’adoption puis la diffusion de ce texte sous forme d’appel adressé au peuple corse ont été fondateurs. Ceux qui l’on fait leur sont passés de la demande d’un pouvoir régional octroyé par l’État à l’exigence d’une autonomie fondée sur l’affirmation des droits historiques et nationaux d’un peuple. En effet, A Chjama a situé l’autonomie en tant que choix devant résulter d’une autodétermination, c’est-à-dire droit du peuple corse à choisir librement son destin :

« le peuple corse a reçu de la nature et de l’histoire le droit inaliénable d’être maître de son destin et de son sol, l’île de Corse. Ce droit qui est le nôtre demeure intact alors même que de longue date une nation étrangère se l’est arrogé. Bien que vaincue et soumise, la nation corse […] existe encore aujourd’hui. Elle ne peut disparaître que par la destruction de son peuple. C’est de cela précisément qu’il s’agit aujourd’hui. Nous accusons l’impérialisme français de tenter de détruire le peuple corse, en le chassant de chez lui par des moyens détournés, afin d’en faire une population dispersée de quémandeurs. »

“Principiemu oghje un azzione legale, accurdata a e dispusizione di a custituzione francese, per piglia AUTONOMIA INTERNA…” Affiche placardée dans toute la Corse.

7 janvier 1973 – A CHJAMA DI U CASTELLARE « Le Peuple #Corse, lui aussi, a droit à la parole »

 

1974

27 juillet 1974 : Création du Partitu di u Populu Corsu per l’Autonomia (PPCA) dont le secrétaire général est Dominique Alfonsi.

C’est la fusion du Partitu di u Populu Corsu (PPC) de Charles Santoni, Jacques-Antoine Martini et du Parti Corse pour le Progrès (PCP) de Dominique Alfonsi et de Unione di a Patria.

1975

Interrogé par un journal sur l’horizon 85 il déclare « Je vois une Corse qui a repris conscience d’elle-même et qui a réussi à sauvegarder son originalité. Les jeunes corses ne sont plus obligés de partir, l’économie renait, il y a d’avantage de justice sociale, les clans ont disparu. »

1976

(…)« Le clan, c’est le grand fait politique corse. Il contrôle toute la vie de la cité. Bien autre chose qu’une simple clientèle électorale, comme le serait celle d’un Gaston Deferre à Marseille, par exemple, bien davantage qu’un syndicat d’intérêts ou qu’une machine électorale, bien plus aussi qu’un agrégat de familles, le clan est une forme d’organisation politique tentaculaire. C’est un groupe de pression assurant son emprise sur les gens par les mille liens matériels qui conditionnent l existence et, mieux encore, par le consentement des esprits à un système de pensée implicite, typiquement corse, véritable idéologie du clan omniprésente, quoique informulée. Un système de pensée dont la règle première est d’en dissimuler, ou d’en nier l’existence. » (…)

(…)«Ainsi depuis deux siècles, au mépris de l’évolution économique, le clan résiste, persiste et se maintient. Sa permanence nous interpelle. Pourquoi cet anachronisme ? Certes, la réponse doit faire référence aux structures coloniales de l’île, qui montrent sous un jour particulier l’alliance nouée par le capitalisme français avec les classes parasitaires corses. ( … ) Le clan est, à sa façon, une expression de l’identité corse. Ceci pourrait bien expliquer sa pérennité (. .. ) Le clan qui parlait corse, qui pensait corse, faisait tampon, s’interposait entre les pouvoirs publics et les gouvernés pour bloquer, dénaturer, miner tout ce qui était contraire au style de vie, aux coutumes de la population» (…)

(…)« Et pour ceci, il faut d’abord faire tomber les masques du discours politique. Mais les autonomistes, s’ils mènent aujourd’hui une action de dévoilement très positive, mettant à jour les contradictions de la vieille société corse en voie de pourrissement avancé, peuvent demain se retrouver eux-mêmes prisonniers du système de pensée qu’ils combattent aujourd’hui. »(…)

(…)« Deux pièges les guettent en effet. Celui d’un traditionalisme et d’un conservatisme résurgents. Bien des démarches autonomistes demeurent ambiguës à ce sujet, et il n’est pas certain que le culte du chef, l’exaltation de la force, la pratique de la , double vérité, bref l’usage du masque, soient près de disparaître. Le clan se perpétuerait sous un autre nom. L’autre piège, est celui de la substitution d’un nationalisme, quel qu’il soit, au patriotisme populaire. Car le nationalisme serait un néoclanisme, voulant figer l’histoire à nouveau à travers une expression d’un prétendu être corse, passéiste et stérile. Le mouvement populaire corse devra se méfier de ces constructions idéologiques abstraites, qui aboutissent toujours à enfermer la réalité dans les masques et les ruses du discours, à reformer, à reproduire des rapports de domination et d’exploitation »(…)

Charles Santoni, « Les masques du discours politique corse » (Les Temps Modernes, avril 1976).

1979

Lors du procès du FLNC, Mathieu Filidori, dans son discours, déclare  » Le FRC apporte alors une contribution théorique importante dans l’analyse du mécanisme colonial. « Arritti », « Populu Corsu », sont les journaux de lutte qui mettent en pièce la propagande des trusts français de l’information. En 1973, « A Chjama di u Castellare » annonce que rien ne va plus dans l’esprit des Corses. C’est maintenant l’autonomie interne que le PPC (successeur du FRC) réclame et que l’ARC adopte quelques mois plus tard. « Attention », dit-on dans les milieux officiels « l’autonomie, c’est l’antichambre de l’indépendance… »

Me Jean-Denis Bredin, Me Charles Santoni, tout comme Maitres Maggiani, Sollacaro Antoine, Stagnara Vincent, Stefanaggi, Cesari, Alfonsi, Martini, Lorenzi, Filippi, Nativi, Bellagamba, Cervoni, Guidicelli, Comiti  sont les avocats des militants du FLNC.

1982

Porte-parole du Muvimentu Corsu  u Sucialismu, Charles Santoni est élu entre 1982 et 1984 à la première Assemblée de Corse. (Election du 8 aout 1982 sous la liste « Liste socialiste pour le vrai changement »)

1984

Charles Santoni se présente de nouveau aux élections régionales sur la liste commune qui regroupe le MCS, Mouvement Corse pour le Socialisme, (Charles Santoni), le Partitu Populare Corsu, PPC, avec Dominique Alfonsi et L’Unione di u Populu Corsu Sud et Diaspora avec Jean-François Ferrandi (ex-Unione di u Populu Corsu, UPC).

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REVUE DE PRESSE

(Alta Frequenza)

(FR3Corse) Charles Santoni participe également à l’élaboration du Dictionnaire historique de la Corse, sous la direction du Professeur Antoine-Laurent Serpentini, paru en 2006.

(Corse Matin) Jusqu’à sa retraite, en 2007, Charles Santoni reste un professionnel engagé. Il défend des prisonniers politiques et intervient dans la lutte contre le racisme aux côtés de l’association Avà Basta.

(Corse Net Infos) Charles Santoni était né en 1931 à l’Isulacciu di Fiumorbu. Avocat et ancien bâtonnier du barreau de Bastia (1991-1993), écrivain, professeur à l’université de Corse et homme politique.

(RcfM)

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Les hommages

Omagiu di u Partitu di a Nazione Corsa à Carlu Santoni, militente antivistu di a Causa d’un Populu. Si n’hè andatu à l’eternu Carlu Santoni, avucatu, professore è militente puliticu. Di stu Fiumurbacciu arradicatu à a so terra ribella firmerà u passu tremendu di st’indiatura storica à prò di stu paese è di stu populu. A so strada pulitica s’hè principiata più di 60 anni fà in Parigi, cù a fundazione di « l’union Corse »di i studienti spatriati, è passerà per u FRC (Front Régionaliste Corse) poch’anni dopu. In lu 1971, serà di i coredattori di « main basse sur une île », in tempu di e prime mosse maiò, po, dui anni dopu, cù una manata di patriotti participerà à u manifestu storicu di « a chjama di u Castellà ». Elettu di a prima assemblea di Corsica, à l’iniziu di u statutu particulare da l’82 à l’84, Carlu Santoni era dinò autore, scrittore, è publicherà opere in lingua corsa. Salutemu cù emuzione sulenne a partenza d’un omu corsu, attore maestru d’una vita cunsacrata à st’ideale di ghjustizia, di pace è di libertà. À ellu dinò l’abbracciu di a nostra terra è a Corsica Regina !

Jean-Charles Orsucci : J’ai appris avec beaucoup de tristesse la mort de Charles SANTONI qui fût mon professeur de droit pénal à Corte. Et quel professeur ! A ses côtés, j’avais eu le privilège et l’honneur de participer au concours « René Cassin » pour représenter l’Université de Corse. J’en garde un souvenir inoubliable où nous avions découvert un homme convivial, fin, cultivé, empathique et un conteur extraordinaire. C’était aussi un autenthique homme de gauche, militant socialiste, un grand humaniste, père du régionalisme corse.

Gilles Simeoni : Si n’hè andatu Charles Santoni. Théoricien de l’autonomisme et du nationalisme de gauche, humaniste, ancien Bâtonnier et figure estimée du Barreau, il reposera dans son Fium’Orbu tant aimé. Cunduglianze afflitte à i soii.

Partitu Femu a Corsica:  𝐒𝐢 𝐧’𝐡𝐞̀ 𝐚𝐧𝐝𝐚𝐭𝐮 𝐂𝐡𝐚𝐫𝐥𝐞𝐬 𝐒𝐚𝐧𝐭𝐨𝐧𝐢. Fundatori in u 1960 di u muvimentu studientinu in Parighji, « L’Union corse », è di u « Front Régionaliste Corse » (FRC) in u 1966, Charles Santoni fù un attori impurtanti di u svegliu di a cuscenza corsa indè l’anni 60/70. Co-auteur de l’ouvrage « 𝙈𝙖𝙞𝙣 𝙗𝙖𝙨𝙨𝙚 𝙨𝙪𝙧 𝙪𝙣𝙚 𝙞̂𝙡𝙚 » (1971) dénonçant le fait colonial en Corse, Charles Santoni est à l’initiative de « 𝘼 𝘾𝙝𝙟𝙖𝙢𝙖 𝙙𝙞 𝙪 𝘾𝙖𝙨𝙩𝙚𝙡𝙡𝙖𝙧𝙚 » (1973), un appel pour l’autonomie de la Corse fondée sur l’affirmation des droits historiques et nationaux du peuple corse. A Corsica tinarà vivu u ricordu di l’intellettuali, di u militanti, di l’Avucatu, di u Prufissori è di l’Umanistu. 50 anni dopu à A Chjama di u Castellare, custruimu l’#Autunumia di dumani ! #FemuACorsica manda i so cunduglianzi afflitti à a so famiglia è à i soii.

Pierre Poggioli : Hè partitu Carulu Santoni, avocat, écrivain, un des fondateurs/animateurs/inspirateurs de la revendication corse moderne depuis les années 60, un des hommes qui auront marqué le plus intellectuellement la jeunesse contestataire corse des années 60-80.. En 1960, il participe à la création à Paris, de l’Union Corse, (fusion notamment de l’UNEC, étudiants corses de Paris, avec Dumenicu Alfonsi, et de l’union corse l’avenir, association de Corses de Paris, avec Gisèle Poli notamment) il en est le Rédacteur en chef de son journal en 1961. Ses animateurs demandent les premiers la Réouverture de l’Università di Corti. Il crée ensuite le Front Régionaliste Corse (FRC) en 1966, qui se divisera avec le CEDIC puis l’ARC ( créée en 1967) de Max Simeoni. Il est le coauteur (avec Pasquale Marchetti entre-autres) de l’ouvrage référence dénonçant le fait colonial en Corse « Main basse sur une île », en 1971. Il est ensuite l’un des fondateurs du Partitu Populare Corsu (PPC) en 1973 (avec Dumenicu Alfonsi entre-autres). En 1973, Il est à l’initiative (avec « Terra Corsa » de Gisèle Poli) de la réunion à Castellare di Casinca, avec des membres du FRC et de l’ARC, qui élabore « A chjama di Castellare », Manifeste revendiquant officiellement l’autonomie interne de la Corse. Il sera durant ces années-là, un des défenseurs des nationalistes incarcérés avec Vincent Stagnara, ce qui lui vaudra d’être visé par les barbouzes. Il sera l’un des artisans du Statut particulier, (Gaston Deferre) avec Bastien Leccia ( Associations des Corses de Marseille.. et Laurent Croce dans l’île. il adhère au Parti Sicialiste, mais avec l’accession des Socialistes au pouvoir, il se retrouvera marginalisé par les ralliés de la 25eme heure et quittera ce parti. Il fondera alors le Mcs( mouvement corse pour le Socialisme) Élu à la 1ère assemblée de Corse en 1982.. mais non réélu en 1984, sur la liste à laquelle il participe (avec Dumenicu Alfonsi). Il se retirera peu à peu de l’action politique. C’était un grand humaniste, de convictions nettement marquées à gauche, intellectuel brillant, un corse culturellement et profondément attaché à l’île et à son peuple.. Je retiendrai pour ma part, alors que mon engagement était autre, une de ses citations du début des années 80 « en Corse, être réformiste, c’est être révolutionnaire ».. Duglianze afflitte à tutt’i soi Rip

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