#Corse Dr. @EdmondSimeoni « Paul Giacobbi : un comptable avisé… »

L’actualité des blogs politiques, Dr. Edmond Simeoni « Paul Giacobbi : un comptable avisé… »

« J’ai toujours été impressionné, et même admiratif il y a 50 ans, par la capacité des hommes de clan à prévoir les résultats électoraux, à l’unité près. Quelle science !!! Quel art !!! Du pointage dans la politique qui est tout sauf une science exacte.

Puis j’ai découvert, il y a 40 ans, dans un canton rural de Haute Corse où je m’étais présenté, avec le résultat minimaliste et peu glorieux de un suffrage,- prévu et annoncé à l’avance par la vigie locale avancée du clanisme, le clanisme de droite ayant gagné avec un score massif et remarquable – que l’explication était simple ; tous les électeurs sûrs étaient connus, répertoriés, cume e pecure, ( comme les brebis) ; il était facile pour le système de prévoir le résultat avec une certitude glaçante car la démocratie était mort-née, garrottée. Aucun combat d’idées, aucune incertitude électorale. L’élection était un rite concocté, cuisiné dans les officines clanistes honteuses de l’antidémocrate, sous l’œil bienveillant de l’Etat, assuré de la docilité, de la servilité du système de clientèle qui a toujours appliqué sa politique fidèlement

Plus inquiétante a été mon analyse à Bastia ou j’ai conduit une liste progressiste « Réhabiliter Bastia » dans les années 70 ; la veille du scrutin, un agrégé en fraude, de la gauche communiste, mieux un Nobel en la matière, connu, reconnu, respecté, craint mais… jamais inquiété, m’a annoncé que nous aurions 1700 suffrages – si ma mémoire est exacte- ; à quelques voix près, le résultat fut conforme à l’annonce. A grande échelle, le système prévisionnel, rodé, méticuleux, fonctionnait très bien !!!

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La démonstration est claire ; clans de droite et de gauche – les Rocca Serra, les Giacobbi, les Zuccarelli et leurs comparses et alliés- ont assassiné la démocratie : jamais de sanction pénale ; jamais d’inéligibilité malgré des listes insincères, des fraudes démentielles, chroniques ; malgré la production industrielle et falsifiée de votes par correspondance puis ensuite par procuration ; malgré une refonte des listes, méritoire et diligentée par Pierre Joxe mais ensuite pervertie par le système. L’Etat a trahi délibérément la démocratie et asservi le peuple corse, trop souvent consentant hélas !!

Paul Giacobbi : un comptable avisé… Paul Giacobbi : un comptable avisé…

Cette attitude, typiquement coloniale, a fait le lit, inévitablement, de la révolte puis de l’anti-France dans la jeunesse corse. A l’époque, les clanistes, tous en chœur, nous incitaient à affronter le suffrage universel ; ils se gaussaient de nos piètres résultats. Puis, quand nous poursuivions la lutte de l’émancipation sur d’autres terrains, ils nous taxaient de fascistes car nous refusions, selon eux, les sanctions d’un suffrage universel qui nous accablait, nous désavouait. C’était pour nous une provocation, consciente, délibérée, intolérable, dans un système local qui se prévalait de la démocratie et du progressisme et dans un Etat qui plaçait le suffrage universel – reconnu et louangé- au rang des fondamentaux de la RF.
Aujourd’hui, les clans -de droite et de gauche- poursuivent exactement la même politique néfaste mais ils l’ont modulée ; ils s’emparent, par le clientélisme, des rouages institutionnels (CTC? Départements etc) et donc de la maîtrise de l’argent public ; par ce moyen, par leurs circuits, ils privilégient leurs amis, créent de nouveaux obligés, contraignent de rares récalcitrants, pénalisent les encore plus rares contestataires. Les cibles sont les maires et les conseillers départementaux. Maillage encore trop souvent et trop largement au service du clanisme.

In fine, Paul Giacobbi annonce triomphalement dans Corse Matin du 13 Novembre 2015, benoîtement, avec modestie et gourmandise  » je ferai aux élections territoriales entre 25 et 28.000 suffrages ». Sous-entendu, je les gagnerai. Naturellement, ils les attribue à son bilan, à son intelligence qui est grande, à son travail – il en a fait- mais en aucun cas à son système de corruption démocratique, qui permet, à l’avance, de comptabiliser les clients, les obligés, système dont il nie avec force et sans aucune crédibilité populaire, l’existence. Il compte les électeurs comme le berger compte les brebis…
Dans un scrutin démocratique où l’Etat jouerait son rôle d’arbitre, de gardien de l’application de la Loi, Paul Giacobbi et ses homologues clanistes seraient balayés en une semaine … depuis très longtemps. Ils n’ont dû leur survie, leur enracinement, leur longévité séculaire, leur main-basse sur la démocratie qu’à la complicité institutionnelle, honteuse,de la France. Pas à leur talent ; pas à leur intégrité ; pas à leur efficacité car la Corse, après cent ans de clanisme, est dans un état de délabrement physique et moral préoccupant.
Désormais, nous invitons le clan au débat public, ou il veut, quand il veut, avec des arbitres impartiaux, sur les sujets politiques de son choix. Is en sortiraient nus… sans appel et sans retour. S’il déserte le débat d’idées, – certes un terrain inhabituel pour lui- nous ferons le débat sans lui avec les femmes et les hommes de notre Pays, épris de démocratie, de justice sociale.

Notre devoir est de mettre sur la place publique, en débat, la réalité de la situation de la Corse, de situer les responsabilités, de comparer les démarches, de jauger la dimension éthique, technique des postulants aux responsabilités. La voie est tracée ; les Corses -d’origine ou d’adoption-, d’ici et de la diaspora, les démocrates doivent défaire, sans aucune violence et définitivement, le clanisme pour construire leur Pays, accéder à la responsabilité et à la Liberté. L’heure des échéances approche. Nous y serons présents et confiants en l’avenir. La Corse, conformément à l’Histoire, au Droit international, sera libre, développée. Et heureuse. »

Aiacciu le 20 Novembre 2015

Dr. EDMOND SIMEONI

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