Les périodes électorales sont propices aux annonces spectaculaires. Des âmes supposées altruistes distribuent des pochettes surprises renfermant les solutions pour la Corse. Ces Pères-Noël n’ont pas attendu les frimas des urnes pour multiplier les cadeaux.
Les emballages sont séduisants, mais le contenu fréquemment décevant. Revitaliser l’intérieur? Simple comme un colloque dans une commune rurale. Relancer l’agriculture ? Aussi facile que suivre le bœuf. En deux coups de cuiller à pot des spécialistes autoproclamés délivrent les remèdes salutaires. Mais c’est bien sûr ! Pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt ! Penauds et confus citoyens et élus seraient-ils à l’aube du mea culpa collectif ? Trêve de plaisanterie. Et si ces annonceurs de bonnes nouvelles cessaient de confondre possible et souhaitable ? Face à une crise insulaire majeure il est urgent de ranger les illusions dans le tiroir de l’oubli, d’où elles n’auraient jamais du sortir. Faire rêver, asséner des faux remèdes, verser dans l’utopie alors que le réel est tellement angoissant s’apparente à une curieuse alchimie. Celle qui voulait transformer l’or en plomb. La vérité est autre. Complexe, ardue, difficile. Elle conjugue des aspects économiques, sociaux et démographiques trop aisément oubliés par ceux qui délivrent le discours de la méthode. Dans des annonces aux tonalités de cours magistraux

Les citoyens en ont vraiment soupé de ces diseurs de bonne aventure qui au hasard des scrutins résolvent la quadrature du cercle ou percent le mystère de la poule et de l’œuf. Leurs annonces s’apparentent, parfois involontairement, à du populisme. Dont les effets pervers accentuent le climat délétère.
Bannir le y’a qu’a faut qu’on. Tourner le dos a ces pseudos génies qui ont la science infuse et la vérité révélée. Tel est le prélude à une reconstruction de la maison Corse qui menace ruines. Sans emprunter à Churchill et son illustre « du sang et des larmes », chacun doit s’imprégner d’une dualité fondamentale : la survie nécessitera un véritable plan de bataille. Elle sera collective ou ne sera pas. Tans pis pour les magiciens, qu’il convient de renvoyer à leurs chères études.

