Aujourd’hui, 8 avril 2015, j’entame ma 26° année de détention. En effet, j’ai été condamné à la RCP (Réclusion Criminelle à Perpétuité) et pour espérer sortir de prison, il faudra qu’une juridiction daigne un jour m’octroyer un aménagement de peine.

Evidemment, vous êtes en droit de vous questionner pour savoir s’il y a ou s’il n’y a pas d’incohérence, puisque c’est une façon d’appliquer la loi, aussi injuste soit-elle.
Et bien alors, je vous l’explique ! En fait, j’ai été condamné à la Réclusion Criminelle à Perpétuité dans l’Etat français pour des faits commis dans l’Etat espagnol. Vu que je suis (par imposition) de nationalité française, l’Etat français n’a pas pu m’extrader, car madame la France a la bonté de protéger ses ressortissants (ne riez pas, c’est sérieux !). Depuis, d’ailleurs, elle a revu sa copie, puisque pour remédier à cela, ils nous ont pondu la loi nommée « mandat d’arrêt européen ». J’ai donc été condamné dans l’hexagone par les Assises Spéciales de la Cour d’Appel de Paris. Là où il me semble que le bât blesse, c’est que pour les faits qu’il m’était reproché d’avoir commis dans l’Etat espagnol, si j’avais été condmné là-bas, je l’aurais été bien moins sévèrement qu’ici. Comment ça ? Tout simplement parce que j’aurais été condamné à une peine de 30 ans de prison, puisque c’était, à ce moment-là, la peine maximale dans l’Etat espagnol. Ça veut juste dire qu’avec les remises de peine normales, je serais actuellement dehors et libre. Même pas sous bracelet électronique, ni en liberté conditionnelle, pas plus que déporté et assigné à résidence, mais libre !!!

