#Corse – Pierre Poggioli sera en dédicace ce 28 juin 2014 à #Ajaccio

Pierre Poggioli dédicacera ses deux derniers ouvrages IRA-ETA-FLNC : Trois mouvements armés en Europe Corse : Entre Néo-clanisme et Mafia ? Samedi 28 juin 2014 à partir de 15 heures Ajaccio-Librairie de Palmiers- (2 Place Foch-mairie)

couvpoggioli (1)IRA (Irlande) ETA (Pays basque) FLNC (Corse) : Trois Mouvements armés en Europe, nov 2012, Fiara éditions, Carbuccia, 993 p, 42 euros 

Au sein de l’espace européen, trois Etats – France, Espagne et Royau-me-Uni -, sont confrontés, au sein même de leurs frontières (Pays bas- que, Irlande du Nord, Corse) à une contestation de leurs prérogatives de souveraineté, s’exprimant par des moyens d’action politique publique, légale et «démocratique», mais aussi par des moyens d’action violente «dans le cadre d’une lutte clandestine armée». Les mouvements contestataires se réclamant de ces trois «Nations sans Etat», certains revendiquant pour leur peuple et leur nation une souveraineté propre sur leurs territoires respectifs, au nom du principe universel du «droit des peuples à la maîtrise de leur destin», accusent ces Etats, auxquels leurs peuples et leurs nations sont «rattachés» depuis des décennies, de les avoir «annexés» et de se comporter vis-à-vis d’eux en «puissances coloniales».

Ils leur contestent le droit de décider de leur avenir et de parler en leur nom. Ces luttes et les évènements dramatiques en découlant, posent «un problème politique» de fond à ces grands Etats-nations qui oscillent, dans leurs tentatives de règlement, entre répression et solution négociée. L’auteur analyse de manière comparative les trois «mouvements de contestation». dans ces territoires, et les rapports action violente/action politique, à travers l’histoire de leurs trois branches clandestines, utilisant la violence armée comme moyen d’expression et d’action politique et menant un combat «révolutionnaire de libération nationale», qui occupent une place et un rôle central en leur sein. Dans ces territoires, les situations y varient et évoluent en fonction de leur positionnement au sein de l’ensemble de la contestation, de leurs options «idéologiques» et de leurs choix de société, selon leurs moyens d’action (formes et type de violence) et les évolutions géopolitiques et stratégiques européennes et mondiales. Pour l’Irlande, avec les évolutions de l’Etat libre et celles au Nord, l’auteur traite de l’histoire de l’Armée Républicaine Irlandaise, IRA, jusqu’aux Accords de paix. Pour le Pays basque, les évolutions au Nord (Pays basque «français») et celles au Sud (Pays basque «espagnol») sont traitées en parallèle, avec l’histoire d’ETA (Euskadi Ta askatasuna) au Sud (et de l’organisation clandestine Iparretarrak, IK au Nord). Pour la Corse, il traite du Front de Libération Nationale Corse, FLNC (1976)

couvpoggioli (2)Corse : Entre Néo-clanisme et Mafia ? Juin 2013, Fiara éditions, Carbuccia, 103 p, 14 euros

La Corse connait depuis ces dernières années, une terrifiante montée en puissance de la Criminalité, ponctuée d’une litanie de meurtres dont le taux, eu égard à la population, est l’un des plus élevés d’Europe. Ce dramatique crescendo prend son origine dans une mutation du Banditisme, issu d’une histoire corse particulière et dont l’évolution actuelle est liée à de profonds bouleversements sur fond de Mondialisation et de Crise, internationale et locale.

Cette situation donne lieu dans les médias français et le discours dominant, à des analyses corsophobes sur les instincts… génétiquement meurtriers des Corses, et à des amalgames instrumentalisés, tendant à assimiler criminalité et violence de droit commun avec la revendication politique nationaliste. Ces thèses stigmatisantes empêchent d’établir un véritable diagnostic du fléau. Elles renforcent le fatalisme, accréditant chez les Corses eux-mêmes, l’idée d’une identité criminogène qui serait à l’origine de la situation actuelle et contre laquelle il serait donc impossible de lutter !

Le développement de la Criminalité a au contraire des causes socio-politiques très tangibles. Leur analyse ne peut être établie sans évoquer le système politique insulaire, marqué par le Clanisme, mais aussi les stratégies troubles de l’Etat vis-à-vis de la revendication nationaliste, de groupes criminels en recomposition ou d’une nébuleuse économico-politique émergente.. On assiste aujourd’hui la mise en place d’une criminalité organisée, qui va dans le sens d’une véritable « mafiosisation », le mot étant entendu comme l’établissement d’une mafia « made in Corsica » différente des modèles italiens, et qui n’a rien à voir avec les traditionnels clichés véhiculés sur l’île. Le système criminel insulaire est en effet lié à des sphères politico-économiques françaises historiquement proches du Pouvoir d’Etat depuis des décennies. Aujourd’hui le néo-banditisme, qui a pris forme après une redistribution des cartes, opérée à partir du milieu des années 90, est en passe de mettre la Corse en coupe réglée. Si une alternative n’est pas dégagée pour endiguer ce fléau, c’est l’avenir de l’île qui est hypothéqué.

Blog Pierre Poggioli

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