« Furax de voir leurs terres dévaluées, les Valaisans vont-ils devenir les «Corses» du pays avec Oskar Freysinger comme porte-drapeau? »

«Génocide alpin»
Ulcérés par «le génocide alpin» que le reste de la Suisse perpétuerait en Valais, les électeurs se sont donc massivement rendus aux urnes et ils ont mené leur propre révolution intérieure. Ils ont brisé l’historique majorité absolue démocrate-chrétienne et propulsé le sulfureux Oskar Freysinger tout en haut du podium des papables pour le Conseil d’Etat.
Couchepin refuse de devenir la Corse de Suisse
Dans cette ambiance qui sent la poudre, on peut se demander jusqu’où les Valaisans oseront aller dans leur guerre ouverte avec le reste de la Suisse, avec Freysinger comme nouveau général en chef? Vont-ils devenir la Corse de la Suisse? L’ex-conseiller fédéral Pascal Couchepin sourit de la question et la balaye avec vigueur: «Il serait ridicule de rejouer la République des Alpes de 1800! Le Valais a besoin de la Suisse et la Suisse a besoin du Valais.» Pour expliquer les malheurs de son canton, le bon vieux minoritaire radical ne peut s’empêcher de pointer du doigt la déliquescence de la toute-puissante démocratie chrétienne valaisanne. «Plutôt que de tourner le dos à la Suisse, nous devons plus que jamais travailler à mieux représenter et défendre nos intérêts, explique Pascal Couchepin. Or, le PDC n’a malheureusement pas été à la hauteur de cet enjeu historique. Il n’est pas étonnant que ses élus soient ceux qui crient le plus fort aujourd’hui.»
Darbellay sauve les apparences
A entendre l’ancien conseiller fédéral, la virulence de la réaction des notables démocrates-chrétiens cherche à cacher ce qu’ils n’ont pas fait pour éviter une loi sur le territoire aussi défavorable au canton. Hier, en arrivant du Valais à Berne, le président du PDC Christophe Darbellay atténuait les appels à la désobéissance, voire à la résistance, proférés dans son propre camp. «Je n’ai senti ni mouvement de mauvaise humeur énorme, ni sécession ce week-end. Il n’y a pas un vrai climat insurrectionnel en Valais. Mais les gens sont très déçus et tristes.» Avant d’ajouter en bon démocrate: «Le résultat est là. Maintenant, nous allons nous battre pour défendre les intérêts du Valais jusqu’au bout et nous allons rappeler à Doris Leuthard les promesses qu’elle a faites!» A distance, la Verte libérale vaudoise Isabelle Chevalley ose une analyse plus frontale: «Moi, je l’ai toujours appelé la République autonome du Valais. Et avec Freysinger, ça n’arrangera rien.»
Promu hier soir en sauveur du siège libéral-radical après la déculottée infligée à Christian Varone, Léonard Bender estime que le nouveau roi UDC du canton a été porté par la vague de colère de ses compatriotes. «Le taux de participation et le score spectaculaire de Freysinger montrent qu’il a capitalisé sur le mécontentement généralisé», analyse le nouveau candidat libéral-radical au Conseil d’Etat. Il indique lui aussi que «le Valais n’a rien à gagner à vouloir jouer un match seul contre le reste de la Suisse. Le désamour ne serait pas digne. Nous devons nous faire respecter et obtenir des solutions adaptées à nos particularismes en tant que confédérés.» Léonard Bender est sur la même longueur d’onde que le conseiller national Jean Christophe Schwaab (PS/VD). «Je n’ai pas de conseil à donner aux Valaisans, mais il faut se méfier de ce sentiment de Calimero. La Suisse n’est pas contre le Valais!» Décidément, Valaisan ou extérieur au canton, chacun cherche à panser une plaie pourtant bien ouverte, comme le montre le coup de sonde effectué hier par «Le Matin» dans les rues du canton (lire ci-dessous).(Le Matin)
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