(Corsicainfurmazione.org, Unità Naziunale, Publié le 23 novembre 2025 à 19h07) L’Assemblée de la Polynésie française et le Tavini Huira’atira mènent depuis 2024 une série d’actions politiques et judiciaires pour obliger l’État français à respecter les résolutions de l’ONU de 2013 et 2024, qui réinscrivent Mā’ohi Nui sur la liste des territoires non autonomes.
Après l’adoption par l’APF d’une délibération et d’une résolution demandant l’ouverture d’un dialogue de décolonisation sous l’égide de l’ONU, le Haut-commissaire a obtenu leur annulation en juin 2025.
En parallèle, l’absence de réponse du Président de la République à une demande officielle de dialogue a conduit l’APF et le Tavini à saisir le tribunal administratif de Papeete. Le 2 décembre 2025, ce tribunal doit rendre une décision importante susceptible de constituer une étape majeure dans la procédure visant à faire reconnaître le droit du peuple polynésien à l’autodétermination. Pour les partisans de cette démarche, le fait même d’avoir à passer par la justice illustre la persistance d’une relation coloniale.
Tuninu
Le communiqué avec prière d’insérer : Décolonisation : l’État doit dialoguer.
Le 2 décembre 2025, sera rendue la décision du Tribunal administratif de Papeete, relative au dialogue de décolonisation qu’il est demandé à l’État français de mener avec notre pays.
Cette procédure a été entamée afin de contraindre l’État français à respecter les décisions de l’ONU de 2013 et 2024 relatives à la réinscription de Mā’ohi Nui sur la liste des pays non autonomes, en entamant le dialogue de décolonisation avec les autorités locales.
Rappel des faits :
En décembre 2024, l’Assemblée de la Polynésie française a adopté une délibération « habilitant le Président de l’assemblée de la Polynésie française à déposer un recours préalable auprès de l’État et, au besoin, à ester en justice devant toutes les juridictions françaises et internationales et les organismes onusiens compétents, en vue de faire cesser la violation du droit du peuple Polynésien à l’autodétermination au sens de la Charte des Nations Unies ».
Le même jour, l’APF a adopté une résolution « appelant l’État à ouvrir le dialogue de décolonisation, sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies, avec la Polynésie française en vertu du paragraphe opérationnel n°12 de la dernière résolution de l’assemblée générale des Nations Unies relative à la “Question de la Polynésie française”. »
En juin 2025, le haut-commissaire ayant attaqué dès janvier la délibération de l’APF devant le tribunal administratif de Papeete, la délibération a été annulée par le TAP, conformément à l’avis du Conseil d’État qui avait été saisi dans ce dossier.
Cependant, en mai 2025, parallèlement à cette procédure judiciaire, le Président de l’Assemblée de la Polynésie française Antony Geros et le Tavini Huira’atira ont saisi par courrier officiel le Président de la République française Emmanuel Macron, en lui demandant également que l’État français respecte la réinscription onusienne de notre pays et entame le dialogue de décolonisation, conformément aux recommandations de l’ONU.
Son absence de réponse valant refus implicite au bout de 3 mois, l’APF et le Tavini Huira’atira ont alors porté l’affaire devant le tribunal administratif de Papeete, toujours pour contraindre l’État français à engager ce dialogue de décolonisation pacifique.
La décision attendue le 2 décembre 2025 constituera donc une avancée dans la procédure légale poursuivie par l’APF et le Tavini Huira’atira afin que soit enfin respectée la réinscription de notre fenua sur la liste des pays à décoloniser de l’ONU.
Car la simple nécessité de mener ces actions devant les tribunaux prouve déjà la relation coloniale entretenue par l’État français envers Mā’ohi Nui et son peuple, ce qui justifie d’autant plus d’ouvrir le dialogue de décolonisation.
Tāvini huiraʻatira nō te ao māʻohi
Tavini Huira’atira

