(Corsicainfurmazione.org, Unità Naziunale, Publié le 14 novembre 2025) À Ajaccio, les marins de la Méridionale et de Corsica Linea (STC et SAMMM) se dressent de nouveau contre la Corsica Ferries, immobilisant son navire venu de Toulon.
Ils dénoncent une ligne “triangulaire” imposée sans transparence, qui contourne la DSP et fragilise les travailleurs locaux. Pour eux, cette rotation hivernale n’est qu’un cadeau fait à une compagnie qui n’emploie pas de marins corses. Derrière cette manœuvre, ils voient la disparition programmée du modèle social corse et de leur métier. Les passagers débarqués, le blocage tient bon : les marins défendent leur outil de travail et refusent d’être sacrifiés.
1. Un conflit social autour du contrôle des lignes maritimes
Le blocage du ferry de la Corsica Ferries à Ajaccio s’inscrit dans une lutte plus large entre compagnies maritimes opérant en Corse. Les marins de la Méridionale et de Corsica Linea défendent leur position sur les lignes relevant de la délégation de service public (DSP), considérant que l’arrivée d’une rotation Toulon–Ajaccio–Propriano fragilise l’équilibre établi.
2. Un enjeu central : le modèle social et l’emploi local
Les syndicats mettent en avant le risque de voir diminuer l’emploi des marins corses. Ils reprochent à la Corsica Ferries une politique d’emploi moins ancrée localement et craignent que sa présence sur cette ligne ne remette en cause le modèle social associé à la DSP (emploi local, conditions encadrées, continuité territoriale).
3. Une question de transparence et de légitimité
Le point de crispation majeur porte sur la validation même de cette ligne. Les syndicats affirment ne pas savoir si la rotation a été autorisée en direct ou en “triangulaire”. Ce manque de clarté alimente un sentiment de contournement des règles et d’injustice.
4. Une tension exacerbée par le contexte hivernal
Les marins dénoncent l’incohérence : on leur demande de réduire des rotations publiques faute de demande hivernale, alors qu’on autoriserait une nouvelle rotation privée sur la même période. Cela nourrit le sentiment d’une concurrence jugée déloyale.
5. Un conflit qui dépasse la seule opération maritime
Derrière ce blocage spectaculaire, se joue une bataille symbolique : celle du contrôle de l’économie maritime corse et de la protection d’un secteur perçu comme identitaire. Le discours syndical s’appuie sur l’idée d’une “profession menacée” pour légitimer l’action directe.
Tuninu
Crédit photo Marinaru Aiaccinu
(Corse Matin) (Corse Net Infos) (France 3 Corse)

