« Opposition au projet de statut Beauvau, lutte contre la dépossession foncière et définition d’un corps électoral Corse »

(Corsicainfurmazione.org, Unità Naziunale, Publié le 29 septembre 2025Peu avant midi, le mouvement indépendantiste Nazione, tenait sa conférence de presse de rentrée.

Trois axes prioritaires devraient occuper le terrain ces prochains mois.

Voici le texte de la Conférence de presse : 

Cet été, à l’occasion des Ghjurnate Internaziunale, Nazione a fixé les grandes orientations de son cadre d’action politique pour les semaines à venir.

Trois axes principaux ont été affirmés :
• L’opposition au projet de statut de Beauvau ;
• La lutte contre la dépossession foncière ;
• La définition d’un corps électoral corse légitime.

Cette conférence de presse de rentrée a pour objectif de mettre en œuvre de façon concrète ces trois orientations qui sont étroitement liées.
La question de la dépossession foncière et celle du corps électoral répondent à une problématique commune : celle d’un peuple corse de plus en plus minoritaire sur sa terre. Les effets conjugués de la spéculation immobilière et de la colonisation de peuplement ont pour conséquence de priver les Corses de leurs droits les plus élémentaires dans leur propre pays : y vivre dignement et pouvoir décider librement de leur avenir.

Sur l’accès à la terre :
Le débat organisé durant les Ghjurnate, et auquel ont participé des représentants de toute tendance politique, a permis de mettre en lumière combien le sentiment de dépossession était partagé ainsi que l’urgente nécessité d’agir politiquement. Qu’ils soient de droite, de gauche, autonomiste ou indépendantiste, aucun Corse ne peut se résoudre à ce que ses enfants soient, demain, étrangers dans le pays qui est le leur.
Plusieurs propositions, de différents niveaux, ont été avancées dans ce débat. Elles méritent d’être mises en commun et d’être soutenues. Dès lors qu’elles vont dans le bon sens, nous y engageons, y compris pour celles qui ne proviennent pas de nos rangs car il en va de l’intérêt supérieur de notre peuple.

Pour notre part, nous avons versé au débat l’idée d’appliquer, sans plus attendre, au sein de nos communes le statut de résident comme le fait depuis plusieurs années la commune d’Alzi et son maire, Simon Venturini, militant de Nazione. Ce statut de résident, qui n’a jamais été contesté juridiquement, a déjà permis de bloquer l’acquisition de biens par des non Corses. Cette démarche doit maintenant être amplifiée.

Enfin, pour terminer, nous évoquions, en début de conférence de presse, le projet de statut dit de Beauvau. Malgré les turbulences propres à la vie politique française qui pourraient en retarder la date du débat parlementaire, le projet de loi constitutionnelle qui entérine l’Accord de Beauvau a été déposé par le Sénat français et est donc officiellement inscrit dans le circuit institutionnel.

Les deux thèmes que nous avons évoqués précédemment illustrent combien ce projet de statut est néfaste pour les intérêts de la Corse puisqu’il constitue un verrou constitutionnel face à toute revendication visant à reconnaître des droits spécifiques au peuple corse, et ce, potentiellement, pour plusieurs décennies. Le ministre démissionnaire François Rebsamen l’avait d’ailleurs rappelé de façon très claire au mois de juillet dernier. C’est le cas pour le statut de résident, le corps électoral, la co-officialité de la langue, mais encore de la corsisation des emplois.

Nous appelons donc tous les maires qui partagent ces préoccupations à reproduire l’exemple d’Alzi et à proposer à leurs conseils municipaux de délibérer dans les mêmes termes. C’est-à-dire de décider d‘ « appliquer sans délai » le statut de résident tel qu’adopté par l’Assemblée de Corse il y a maintenant dix ans et de « mettre en œuvre l’ensemble des moyens dont ils disposent pour s’opposer dans toute la mesure du possible à l’acquisition ou à la construction de biens immobiliers sur le territoire de la commune par des personnes » qui ne répondent pas au statut de résident.
Pour notre part, nous mettons à la disposition des maires intéressés, l’ensemble des éléments techniques dans l’objectif d’aboutir à une mobilisation générale, transcendant les étiquettes politiques.

Sur la question du corps électoral :
Les dernières élections législatives ont permis, à tous, de constater combien les effets de la colonisation de peuplement pesait sur la composition du corps électoral et, donc, sur les choix qui concernent directement l’avenir de la Corse.
Cet épisode avait au moins eu le mérite de remettre au cœur du débat la question de la définition d’un corps électoral corse légitime. Si depuis un an, Nazione s’est exprimé à de nombreuses reprises sur le sujet, il est regrettable que, par ailleurs, la question ait disparu des radars politiques.
Pourtant, cette question est d’autant plus prégnante que dans quelques mois auront des élections municipales et, peut-être, un référendum sur la question du statut de la Corse.
En conséquence, nous posons ces quelques questions simples : lors de ces scrutins, qui a la légitimité de décider de l’avenir de la Corse ?

Acceptons nous que prochainement, dans une logique communautariste, soient élus les premiers conseils municipaux et les premiers maires issus de la colonisation de peuplement au détriment des Corses ?

Acceptons nous que sur la question du statut de la Corse, l’avis des 5.000 nouveaux arrivants qui s’installent en Corse chaque année s’impose à celui des Corses ?

Pour Nazione, la réponse est évidemment négative et nous savons que ce point de vue traverse très largement toutes les composantes de notre peuple et même, publiquement ou tacitement, de la classe politique corse.
C’est la raison pour laquelle Nazione demande solennellement à ce que cette question fasse l’objet d’un débat à l’Assemblée de Corse dans les semaines qui viennent.

Nous y contribuerons activement et y verserons nos propositions à travers, notamment, deux principes :

• La nécessité d’une résidence de longue durée, de l’ordre de 10 ans, afin d’accéder aux listes électorales.
• L’intégration des Corses vivant hors de l’île à travers le mécanisme juridique du centre des intérêts matériels et moraux (CIMM).

Les forces les plus rétrogrades. qu’il s’agisse du RN ou d’une partie de la droite, qui s’est exprimée cet été sur cette question par la voie de Xavier Bertrand, ont dit leur hostilité à cette revendication assumant ainsi que les électeurs français fraichement installés en Corse, ou les propriétaires de résidences secondaires, avaient sur notre terre la même légitimité que le peuple corse pour déterminer l’avenir de notre pays. Il appartient désormais à tous les Corses conscients des dangers de la situation de marginaliser politiquement ces positions.

Sur ce dernier point, la récente mobilisation sociale du 18 septembre a été l’occasion de rappeler cette revendication et, plus largement, l’inclusion d’un indispensable volet social à tout projet d’évolution du statut de la Corse, ce qui n’est pas le cas à ce jour.

Notre opposition ferme et définitive à ce texte est donc motivée par la défense des droits du peuple corse. Nous continuerons de le démontrer dans le débat public, par l’action militante, dans les urnes et même à l’international. C’est en ce sens que Josepha Giacometti-Piredda nous représentait la semaine passée, à New- York, au siège de l’ONU pour continuer de plaider la cause de l’inscription de la Corse sur la liste des territoires « non- autonomes » à décoloniser.

Nazione

Crédit photos – Laetitia Leca

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