(Corsicainfurfmazione.org, Lutte de masse, Unità Naziunale, Publié le 11 septembre 2025) A l’occasion de cette rentrée sociale, nous réaffirmons nos priorités syndicales, sociales et économiques, celles que nous défendons en faveur des travailleurs corses, des sans-emplois et des retraités.
Da custru un awene degnu per stu paese è per stu populu, a nostra indiatura será sempre schietta è sana : SIMU DI STU PAESE È Cl VULEMU CAMPÀ !
La corsisation des emplois est l’essence de notre combat !
Tout d’abord, face à une politique de recrutement toujours plus coloniale, notre combat contre la décorsisation des emplois devient une nécessité quotidienne. C’est essentiel pour notre peuple, pour les travailleurs, pour nos jeunes et pour l’avenir de ce pays. Hè più chè ora ch’ellu pianti u fattu culuniale !
La Corse fait face à une pression démographique sans précédent. Chaque année, environ 5000 personnes arrivent sur notre terre, soit l’équivalent d’une ville comme Corti tous les 5 ans. Ce solde positif démographique bouleverse la sociologie de la Corse entraînant des difficultés de logement, d’emploi voire un changement de valeurs.
Les conséquences sont lourdes :
• Des loyers exorbitants : +40 % par rapport à la moyenne nationale, avec des prix dépassant 4 500 €/m2 dans certaines communes, alors que les revenus des Corses sont inférieurs de 20 % à ceux du continent.
• Un chômage massif chez les jeunes : 30 % des moins de 25 ans sont sans emploi, soit le double du taux national.
• L’exode des jeunes diplômés : faute de perspectives, des centaines quittent l’île chaque année.
Faute de perspectives solides sur notre île, de trop nombreux jeunes sont contraints à l’exil. Afin d’éviter l’exclusion de nos jeunes sur leur terre, nous restons plus que jamais attentifs aux recrutements venant de l’extérieur !
En effet, les emplois créés en Corse échappent trop souvent à ceux qui y sont nés. Cette situation est injuste et insupportable. Le STC exige que l’emploi à compétences suffisantes soit prioritairement réservé aux corses. Aucune société ne peut prospérer en condamnant sa jeunesse à l’exil.
Une extension et l’élargissement de l’ICFT (Indemnité Compensatoire de Frais de
Transport) pour compenser un coût de la vie insoutenable.
Vivre en Corse coûte 10 à 20 % plus cher qu’ailleurs. Le logement, les transports, le carburant, les déchets, les assurances et l’alimentation alourdissent la FACTURE DES CORSES ! Les dépenses pèsent lourdement sur les ménages :
• L’alimentation : +14 % en moyenne, à cause des surcoûts logistiques.
• Les transports maritimes : jusqu’à 400 € pour un aller-retour vers le continent en haute saison – un budget insupportable pour les familles modestes.
• Le logement : des loyers 20 à 30 % plus élevés qu’en province.
• Le carburant : 15 à 20 centimes plus cher qu’en PACA, avec des pics à plus de 2,20 €/litre en été.
Ces surcoûts ne sont pas temporaires, ils sont structurels et liés à notre insularité. Les Corses n’ont plus aucune marge de manoeuvre.
En 2023, l’INSEE confirmait que la Corse est la 2e région la plus chère du territoire Français, avec un coût de la vie 7 % plus élevé en général et + 14 % sur l’alimentation.
Par conséquent, nous exigeons l’indexation de l’ICFT (Indemnité Compensatoire de Frais de Transport) ainsi que son extension et son élargissement à tous les travailleurs et aux retraités. Rappelons que 25 % de nos retraités vivent sous le seuil de pauvreté, avec une pension de retraite en moyenne de 1 100 €, soit 300 € de moins que sur le continent français. Le gel des retraites les précipiterait encore plus dans la pauvreté.
Des accords de branche adaptés à la réalité corse.
Les conventions collectives nationales, conçues sans tenir compte de nos spécificités, s’imposent à notre économie. D’ailleurs :
• Nos TPE et PME familiales ne peuvent appliquer des règles pensées et établies pour de grands groupes français et autres multinationales.
• Nos secteurs clés (tourisme, agriculture, transports maritimes) nécessitent des solutions sur mesure.
• Nos contraintes géographiques (insularité, saisonnalité, dépendance énergétique) sont ignorées.
Pour ces raisons, le STC a toujours défendu la négociation pour la mise en place d’accords collectifs correspondant à la réalité économique, sociologique, géographique des entreprises en Corse. La possibilité de négocier des accords de branche directement en Corse, avec les acteurs locaux. L’objectif est d’allier : protection sociale et adaptation économique, plutôt que de subir un cadre rigide et inadapté.
En 2009, nous avons obtenu la mise en place de l’ITRC, depuis renégociée et élargie à tous. Aujourd’hui, nous voulons aller plus loin avec des Conventions Collectives Régionales, adaptées à notre tissu économique composé à 95 % de TPE, à l’instar de celles des CCN du BTP ou des CFC.
Les projets des premiers ministres successifs sont ébranlés par l’instabilité politique
française
Ces projets, portés à grands renforts de discours creux, ont été secoués par l’instabilité politique française. Et c’est une bonne chose, car derrière les beaux mots, se cache une série d’attaques frontales contre le monde du travail :
• une année blanche pour voler nos droits,
• une réforme des retraites pour nous faire trimer jusqu’à l’usure,
• le doublement de la franchise médicale pour taxer la maladie,
• le non-remplacement des fonctionnaires pour détruire nos services publics et abandonner les territoires.
Voilà ce que Paris appelle une « réforme démocratique » qui pour le STC est clairement un démantèlement social au profit des grandes fortunes et des lobbies. Nous ne laisserons pas sacrifier les travailleurs, les familles et notre peuple sur l’autel de calculs politiciens en tout genre.
Si un nouveau projet devait voir le jour, il devra être aux antipodes de cette mascarade et ainsi protéger, renforcer et élargir nos droits, absolument pas les piétiner… !
Face à ces menaces, le STC réaffirme son engagement à défendre les travailleurs corses, sans compromis, protéger les familles, quelles que soient les pressions et construire un avenir serein pour nos enfants.
Nous devons rester mobilisés et solidaires. Le STC le sera et défendra toujours le maintien des acquis sociaux en refusant l’austérité imposée par l’État français. Nous attendons les annonces du nouveau gouvernement, mais une chose est sûre, le STC ne cédera jamais sur l’essentiel et sur les fondamentaux qui ont toujours fait ce que nous sommes, un peuple déterminé à combattre face aux injustices et au mépris !
Evviva a Lotta di Liberazione Naziunale
Evviva a Lotta di Liberazione Suciale
Sindicatu di i Travagliadori Corsi
 
 
				 
		

