Le 26 février, à Corte, les anciens de Corsica Nazione on repris le leadership du mouvement. Récit d’un conflit interne qui s’est joué ailleurs que dans une assemblée générale.
Les leaders nationalistes venus de Corsica Nazione ont repris la main à Corsica Libera puisque les leaders issus du Rinovu et de l’ANC ne participeront plus à l’exécutif du mouvement.
Ces péripéties politiciennes semblent, pour l’instant, avoir évité la rupture annoncée un peu trop vite entre les différents courants de Corsica Libera, puisque les ex-Rinovu, s’ils sont devenus effectivement minoritaires et ne participeront plus à l’Exécutif, ne quittent pas le mouvement. Cependant, ces débats publics ne reflètent qu’imparfaitement les véritables problèmes qui sont à l’origine des tensions internes à Corsica Libera. En effet, si personne n’a abordé le sujet au cours de la réunion, c’est l’assassinat, en juin, de Philippe Paoli, dirigeant de Corsica Libera et du FLNC, et la riposte dudit FLNC, qui a revendiqué, en novembre, « l’exécution », en octobre, de Christian Leoni, qui est à l’origine de la crise. Certains dirigeants de Corsica Libera venus de Corsica Nazione, et non des moindres, estiment qu’un groupe de nationalistes proches de l’ex-Rinovu porte une part de responsabilité dans l’assassinat de Philippe Paoli puisque ce sont eux qui auraient plastiqué le complexe Melody dans lequel il avait investi. L’inscription FLNC avait été retrouvée sur place, ce qui avait entraîné un démenti des clandestins lors de la conférence de presse qu’ils avaient tenue, en juillet, en hommage à Philippe Paoli. Par ailleurs, auparavant, lors de la conférence de presse qu’avaient tenue, à Corte, les leaders de Corsica Libera après la mort de Philippe Paoli, aucun membre de l’Exécutif venu du Rinovu ne s’était déplacé (ils auraient été présents lors d’une première conférence). Ce qui a été interprété comme un manque de solidarité, voire comme une sorte de défiance affichée à l’écart de Paoli. Un point de vue qui a été renforcé lorsque Paul-Félix Benedetti, l’ex-patron du Rinovu, qui s’exprimait au nom de Corsica Libera, en janvier, dans Corsica, tout en confirmant que le mouvement avait décidé de s’abstenir de commenter la revendication du FLNC, lâchait tout de même : « A titre personnel, j’en pense bien des choses ». Ce qui a été interprété comme « je n’en pense pas du bien » ; Et ce qui, là encore, a été interprété comme un signe de défiance, non seulement à l’égard du FLNC mais aussi, par contre coup, à l’égard de ses collègues de Corsica Libera. Donc comme une sorte de trahison dont il fallait tenir compte. D’où la motion de Jean-Guy Talamoni, de Pierre Paoli et de François Sargentini, destinée à entériner, par un vote, la mise en minorité des anciens du Rinovu. C’est fait, même si Paul-Félix Benedetti reste membre de droit de l’Exécutif puisqu’il est élu territorial de Corsica Libera.
Lors de l’assemblée générale, ce dernier, refusant d’entrer dans une stratégie d’affrontement (les ex-Rinovu n’avaient pas mobilisé tous leurs militants pour tenter d’inverser la tendance), a tenu des propos conciliants alors qu’un de ses proches, Paul-Antoine Susini, tout en dénonçant la précipitation avec laquelle avait été convoquée la réunion et la volonté de « revenir à des pratiques anciennes consistant à fixer des majorités et des minorités superficielles de circonstance » a dénoncé « une démarche destructrice pour l’entreprise refondatrice initiée en mai 2008 et fortement préjudiciable pour la construction nationale ». Mais les jeux étaient faits et désormais les anciens du Rinovu, tout en acceptant leur défaite, vont faire le dos rond et continuer « à jouer le jeu » en continuant à travailler. Notamment pour élargir leur influence à l’intérieur de Corsica Libera. La suite au prochain épisode.
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