#Corse Edito Radio Paese « Je n’aime pas la police de ce pays (et des autres) »

« En soutien à Maxime, 22 ans, à qui la police a volé un œil.

En 2012, Maurice Rajsfus, historien de la répression, fondateur de l’Observatoire des libertés publiques, publiait son ouvrage Je n’aime pas la police de mon pays. Il y racontait l’aventure du bulletin Que fait la police ?, publié depuis 1994 dans lequel sont recensés les faits et méfaits des forces de l’ordre (capitaliste) françaises.

Il y racontait aussi, en introduction, sa première rencontre avec la police, le 16 juillet 1942, alors qu’il était âgé de 14 ans : « A l’aube de cette belle journée d’été, des hommes en uniforme de la police française avaient violemment frappé à notre porte, avant de m’arrêter avec mes parents et ma sœur. C’est un véritable concours de circonstance qui m’a fait manquer le train de la déportation vers Nuit et brouillard. »

Malheureusement, les événements ayant suivi le match Reims-Bastia du samedi 13 février 2016 n’étaient pas la première rencontre de la jeunesse corse avec la police française. Depuis longtemps, depuis 1768 en fait, le peuple corse est habitué à se confronter à l’appareil répressif de l’Etat.

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Bien évidemment, il ne s’agit pas, ici, de comparer 1942 et 2016. Les deux périodes sont tout simplement incomparables sur de nombreux points. Mais il existe un continuum : la police, ce regroupement de fonctionnaires dociles, formatés, lobotomisés, bras armé de l’Etat et du capital, persuadés de trouver dans leur droit à user de la violence un sens à leur vie qu’ils sont incapables de conquérir ailleurs.

Il faut ajouter à ce palmarès le racisme, plus que moins exprimé. En réalité, il ne s’agit là que de la pointe la plus saillante du racisme d’Etat. Les propos rapportés par les supporters bastiais samedi dernier, fruits de la bêtise crasse des bas-du-front en uniforme, en sont un bel exemple : « Ici, on ne va libérer personne », « La prochaine fois, votre président fera son discours en français ».

La bêtise crasse de ceux qui n’ont rien à libérer, la bêtise crasse de ceux qui jalousent les détenteurs de cultures riches.

Alors, on nous rétorquera que la police n’est pas que ça, qu’elle s’occupe aussi de la petite vieille qui se fait voler son sac, qu’elle intervient sur les accidents routiers, qu’elle arrête le violeur. Certes. Il existe probablement, dans le tas, des individus persuadés de défendre la veuve et l’orphelin, d’être utiles à la société.

Mais cela ne résiste pas à l’épreuve des faits. Qui est en première ligne pour déloger des ouvriers protégeant leur outil de travail ? La police. Qui est en première ligne pour traquer les pauvres ? La police. Qui est en première ligne pour débarquer à 6h du matin dans une maison, pointant de leur arme les enfants ? La police, encore !

La police n’est pas là pour protéger la société, elle est là pour l’encadrer, au sens propre. La faire entrer dans le cadre voulu par le pouvoir, à coups de poings, de crosse ou de flashball s’il le faut. La police est au service du pouvoir.

Je n’aime pas le pouvoir. Je n’aime pas la police, de ce pays et des autres. »

RADIO PAESE (source)

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