#Corse – Texte fondateur Collectif « Per u drittu à a salute in Piaghja Urientale »

« Comme tous les droits de l’homme, le droit à la santé impose des obligations aux Etats Parties, dont la principale est: Respecter, c’est-à-dire ne pas entraver l’exercice du droit à la santé…» (Extrait du site officiel de l’Organisation Mondiale de la Santé).

L’ARS (Agence Régionale de Santé) établit actuellement le Schéma Régional de l’Organisation Sanitaire (SROS) qui est censé répondre aux besoins sanitaires de la population pour la période 2012-2016.

Le SROS qui sera validé en décembre 2011 sera ainsi le document de référence sur lequel s’appuiera l’ARS en ce qui concerne les infrastructures publiques et privées qui devront donc répondre aux besoins de santé de la population.

La Plaine Orientale est le seul territoire de l’île à ne disposer que d’un SMUR (et seulement à titre provisoire) pour la couverture de l’urgence et de très peu d’équipements sanitaires pour le traitement de la population sur place.

Lorsque l’on sait que les professionnels de santé (notamment les médecins) de ce vaste territoire, dont la population est en constante augmentation, sont pour beaucoup proches de la retraite, il serait grand temps que l’Etat (via l’ARS) se préoccupe du problème sanitaire de la région !

En effet, si la situation reste dans l’état actuel, le territoire risque de devenir un véritable désert médical dans les années à venir !

En outre l’action de l’ARS de Corse depuis sa création ne nous incite pas à l’optimisme.

La seule réponse qu’apporte l’Etat aux problèmes de santé publique est la mise en avant des projets de Maison de Santé Pluridisciplinaire.

Cette proposition ne pouvant être pertinente que dans le cas où de nouveaux professionnels de santé (médecins, infirmiers…) souhaiteraient s’installer dans la région.

Mais comment la Plaine Orientale pourrait-elle être attractive aux yeux de jeunes professionnels de santé alors qu’elle ne dispose d’aucun équipement structurant, aussi bien publique que privé ?

En effet, la Plaine Orientale est le seul territoire insulaire à ne disposer que d’un SMUR (provisoire) pour le traitement de l’Urgence, qui, de surcroît, fait bien plus d’interventions que la plupart des autres SMUR de Corse. Toutes les autres régions disposant d’hôpitaux ou d’antennes médicales.

La Plaine Orientale mérite aussi de bénéficier d’une couverture sanitaire digne de ce nom qui doit se composer :

– d’un SMUR renforcé et définitif pour le traitement de l’urgence en extérieur ;

– d’une Antenne Médicale avec salle de déchoquage pour accueillir les urgences, avec une dizaine de lits pour les hospitalisations de courte durée (par exemple pour les personnes qui devraient être surveillées médicalement de façon constante pendant 48h, ce qui ferait notamment économiser à l’Etat  le coût du transport de ces personnes vers les structures des autres régions).

Une salle de déchoquage permettrait de disposer 24h/24 d’un outil pour les patients en situation de détresse vitale, mais aussi de conditionner une victime quelques heures si aucun moyen d’évacuation ne pouvait être disponible dans l’immédiat.

D’autant plus que, rappelons-le, la population de la région est en constante augmentation !

La mise en place de ces équipements structurants rendrait beaucoup plus attractif le territoire de la Plaine Orientale pour des professionnels de santé qui souhaiteraient s’y installer.

Le manque d’attractivité de la Plaine Orientale résulte également d’un déficit criant d’équipements sanitaires pour le traitement de l’urgence notamment un scanner ou une salle de déchoquage.

Un scanner améliore la prise en charge des victimes, évite les transferts abusifs et coûteux et valorise le travail de la médecine d’urgence.

En effet, ce moyen permettrait de disposer en Plaine Orientale d’une plateforme de diagnostics pour les AVC et les traumatismes crâniens mais aussi, même si cela n’est pas du domaine de l’urgence, d’avoir un outil de lutte active contre le cancer en optimisant le dépistage et le suivi des affections cancéreuses sur le territoire.

Par exemple, lors d’un AVC hémorragique, un scanner effectué dans la région rendra possible un radiodiagnostic précoce qui permettra d’orienter rapidement la victime vers un centre de traitement adapté, augmentant ainsi les chances de survie tout en diminuant les séquelles consécutives à un diagnostic tardif.

Il faut savoir qu’une demande d’installation d’un scanner sur la commune de Prunelli di Fium’Orbu a été transmise au Directeur de l’ARS, qui a refusé d’instruire le dossier, ce qui est totalement illégal !

Les arguments avancés pour justifier ce refus sont infondés.

En réalité, ce refus est motivé par la pression exercée par des intérêts financiers privés d’autres régions de Corse, négligeant le besoin élémentaire de l’accès aux soins pour tous.

D’autant plus que ce projet d’implantation de scanner ne nécessite aucun investissement de la part de l’Etat car le financement est entièrement pris en charge par le porteur du projet !

Ces équipements sont un préalable indispensable pour pouvoir mettre en place une Permanence des Soins (PDS) .

Mais qu’est ce que la Permanence des soins ?

En France, la permanence des soins (PDS) est une organisation de l’offre de soins, libérale (sur la base du volontariat) et hospitalière, qui permet de maintenir la continuité et l’égalité de l’accès aux soins, notamment aux heures habituelles de fermeture des cabinets médicaux.

La PDS couvre les plages horaires comprises en dehors des heures d’ouverture des cabinets libéraux et des centres de santé, de 20 heures à 8 heures en semaine, les dimanches et les jours fériés.

La PDS consiste en une prise en charge de l’activité médicale (en dehors de l’urgence) après la fermeture des cabinets le soir ainsi que les dimanches et jours fériés.

La plupart des médecins du secteur sont proches de la retraite. De plus, les nombreux départs à la retraite des professionnels qui exerçaient sur la zone n’ont pas été remplacés par l’installation de nouveaux médecins.

Les journées de travail des médecins de la région commencent tôt le matin et se terminent, la majeure partie du temps, tard le soir par les visites à domicile.

De plus, avec une moyenne d’âge qui approche la soixantaine, nos médecins ne récupèrent plus aussi rapidement qu’avant.

La question est donc la suivante : Comment est-il possible de mettre en place une PDS sur le territoire de la Plaine Orientale ?

À l’évidence, la seule solution passe par l’installation de nouveaux médecins car la PDS ne peut pas être assumée par les professionnels en exercice qui ne sont, désormais, plus assez nombreux.

Encore faudrait-il que l’ARS mette en œuvre une politique sanitaire qui puisse permettre au secteur de la Plaine Orientale de gagner en attractivité, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui !

Et que dire de la réponse de l’Etat en ce qui concerne le projet de Centre de rééducation Fonctionnel (CRF).

Depuis 2006, il existe un projet de Centre de Rééducation Fonctionnel (CRF) sur la commune de Prunelli di Fium’Orbu qui permettrait la création de 55 emplois sans compter les emplois induits.

Ce centre disposerait de 10 lits de rééducation des personnes âgées, de 10 lits de rééducation des AVC et de 30 lits de rééducation orthopédique et traumatologique ainsi que de 10 places pour des soins ambulatoires (soins en journée ne nécessitant pas de maintien au CRF la nuit).

Ce projet a recueilli l’aval de toutes les composantes professionnelles de la santé, mais celles-ci sont consultées sans pouvoir décisionnel et les représentants de l’Etat refusent d’accorder l’autorisation de ce CRF en Plaine Orientale sous de faux prétextes.

L’Etat est donc en procès avec la société porteuse du projet depuis 2006.

Le Tribunal Administratif de Bastia et la Cour d’Appel de Marseille (21 juin 2011), ont donné raison à la société mais l’ARS refuse toujours pour l’instant d’accorder l’autorisation d’installation.

Encore une fois, l’Etat n’applique pas les décisions de justice alors qu’il en va de l’intérêt collectif et économique d’un territoire !

Nous sommes actuellement en période de crise financière internationale, ce qui conduit de nombreuses collectivités à réduire leur mode de fonctionnement.

S’il peut paraître nécessaire de réduire les dépenses en période de crise, certains secteurs comme la Santé Publique ne devraient pas être concernés.

Le Conseil Général de Haute-Corse envisage de réduire les coûts quant à son fonctionnement, notamment en réorganisant le SDIS (Service Départemental d’Incendie et de Secours).

Une des pistes de cette réorganisation conduirait à une réduction des effectifs des sapeurs-pompiers de la caserne de Ghisonaccia, qui passerait de 9 à 6 sapeur-pompiers de garde.

Il faut savoir que le VSAB (ambulance des pompiers) nécessite quatre personnels pour pouvoir intervenir règlementairement.

Actuellement, les sapeurs-pompiers de Ghisonaccia, qui couvrent un secteur très vaste (du pont de Solenzara jusqu’à Vadina à savoir à mi-chemin entre Aleria et Ghisonaccia) peuvent assurer deux départs simultanés lorsque la situation l’exige.

Si l’on devait réduire les effectifs de garde à six personnels, les sapeurs-pompiers de Ghisonaccia ne pourront plus assurer qu’un seul départ, ce qui augmenterait considérablement les délais d’intervention des premiers secours dans les cas où il y  aurait deux interventions concomitantes, ce qui arrive assez fréquemment.

Les sapeurs-pompiers constituent le premier maillon de la chaîne dans le traitement de l’urgence.

Dans un territoire en manque de médecins et d’équipements structurants permettant une prise en charge rapide et efficiente de l’urgence, il semble tout à fait inconcevable, voire ubuesque, d’envisager de réduire un des seuls moyens actuels qui permette de répondre (à minima) aux besoins sanitaires de la population de la Plaine Orientale !

Devant le peu de volonté affichée par l’ARS pour résoudre les problèmes sanitaires à court et à long terme de la Plaine Orientale et sachant que ces problèmes vont s’amplifier si rien n’est fait très rapidement.

Dans un territoire rural avec des délais d’intervention sans commune mesure de celles des territoires urbains, il faut que l’Etat (via l’ARS) cesse de ne pas respecter le principe de l’égalité de la population face aux soins.

Pour que les intentions déclarées de développement des zones rurales et de revitalisation de l’intérieur ne restent pas à l’état de vœux pieux, il est nécessaire qu’elles bénéficient d’une couverture sanitaire digne de ce nom !

Nous avons décidé de créer un collectif «Per u drittu à a Salute », ouvert à tous, qui se donne comme objectif la prise en compte du droit à la Santé de la population de la Plaine Orientale, dont les principales revendications actuelles sont :

– La pérennisation d’une véritable structure SMUR et son renforcement ;

– La création d’une Antenne Médicale avec une salle de déchoquage et des lits d’hospitalisation de courte durée, qui sont l’unique solution afin de rendre attractive notre région pour que de nouveaux médecins s’y installent. Ce qui est également un préalable indispensable pour la mise en place d’une Permanence des Soins ;

– L’installation d’un Scanner et d’un Centre de Rééducation Fonctionnel ;

– Le maintien des effectifs des Sapeur-Pompiers de la caserne de Ghisonaccia.

Ce collectif regroupe des citoyens, des professionnels de santé, dont des médecins, des infirmiers, des kinés, des responsables politiques, des élus, des syndicats, des associations…

Le collectif organisera des réunions publiques où il informera la population sur la situation sanitaire du territoire et débattra des moyens d’actions qui pourront être mis en œuvre pour obliger l’Etat à respecter ses obligations.

Il se tient tout naturellement à disposition pour toute information et est ouvert à toute personne qui souhaiterait y participer.

Une demande de rencontre avec le Directeur de l’ARS et ses services va être envoyée pour tenter de débloquer la situation et permettre enfin à notre territoire d’avoir une couverture sanitaire digne de ce nom.

Nous invitons la population à une première réunion publique qui aura lieu à la salle des fêtes de Ghisonaccia le jeudi 03 novembre 2011 à partir de 18h00.

Contacts :

ghisonesi@gmail.com

06 20 84 68 00

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