Corse – « La loi du Buzz » par Laurent Marcangeli

Le débat public tel qu’il s’organise à l’approche de 2012 démontre chaque jour un peu plus que la loi du coup médiatique est certainement le premier commandement de tout bon candidat à une élection. Dernier exemple en date, la proposition de la candidate EELV Eva Joly de supprimer le défilé militaire du 14 juillet, n’hésitant pas à le comparer aux manifestations militaires de pays peu regardants sur les règles démocratiques. Je n’intenterai évidemment pas de procès en « francitude » à l’ancienne juge d’instruction mais je considère que sa sortie est une faute politique, pour au moins deux raisons. Tout d’abord la raison historique. L’armée française représente dans l’inconscient collectif une valeur refuge.

Elle entretien avec le pouvoir politique un rapport sain qui ne s’apparente en aucun cas aux dictatures évoquées par Eva Joly. Les militaires jurent fidélité aux institutions et ils sont soumis au pouvoir exercé par les représentants des autorités civiles. Depuis le Général de Gaulle, aucun militaire n’a exercé de responsabilité de premier plan et l’armée française est aujourd’hui composée de professionnels qui ont choisi leur destin. Le défilé militaire du 14 juillet est une fierté pour une grande majorité de français puisqu’il représente pour chacun l’évocation d’une histoire riche et tumultueuse au cours de laquelle l’armée a souvent joué un rôle déterminant.

La sortie de Madame Joly est une bourde puisqu’elle a aussi choisi d’ignorer que sept militaires français venaient de trouver la mort en Afghanistan alors qu’ils y étaient en mission au nom de la France. Que l’on soit anti ou pro militariste, que l’on accepte ou que l’on refuse la présence française dans ce pays, il existe des règles que l’on enfreint pas, même si un buzz éphémère en dépend. En devenant prétendante à la fonction présidentielle, Eva Joly n’ignore pas qu’elle deviendrait, en cas d’élection, chef des armées. Le respect dû aux sept soldats morts au combat ainsi que celui que mérite la fonction présidentielle dans sa dimension militaire devraient normalement nous éviter une telle polémique. C’était sans compter sur la loi du buzz. Sacha Guitry ne déclarait-il pas en son temps: « parlez en bien, parlez en mal, mais parlez de moi »…

Par Laurent Marcangeli

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