Corse – « Cette autonomie dont on reparle » Interview de Jean Christophe Angelini et Stephanie Grimaldi

Nous avons sollicités deux personnalités dominantes de la vie politique insulaire dont on peut imaginer, compte tenu de leur rang et de leur âge, qu’elles sont appelées à jouer un rôle majeur dans les années à venir : Stéphanie Grimaldi, conseillère territorial, présidente de la Fédération UMP de Haute-Corse et Jean-Christophe Angelini, conseiller territorial, conseiller général et leader du PNC.

Dans les années soixante-dix, l’autonomie était revendiquée par les… autonomistes, qui fonderont l’Action Régionaliste Corse (ARC) sous la houlette d’un certain Edmond Simeoni. La population, qui alors ne faisait guère de différence entre autonomie et indépendance, se divisera en deux camps : celui qui réclamait l’autonomie et celui qui « voulait rester français ». C’était il y a quarante ans. Depuis, les esprits ont évolué. Au point que les partisans de l’autonomie, s’ils restent majoritairement dans la mouvance nationaliste, se trouvent aussi dans la plupart des courants politiques. Et qu’il n’y a plus de réelle hostilité à cette idée de l’autonomie.

Cependant, le concept d’autonomie est sujet à débat. En tout cas à questionnement : l’autonomie est-elle nécessaire ? Est-elle une priorité ? Ne constitue-t-elle pas un premier pas vers l’indépendance ?, etc. D’autant que certains, politiques ou idéologues, considèrent que la réforme territoriale de 2014 est le prétexte objectif d’une nouvelle évolution institutionnelle pour la Corse. Pour en débattre, nous avons sollicités deux personnalités dominantes de la vie politique insulaire dont on peut imaginer, compte tenu de leur rang et de leur âge, qu’elles sont appelées à jouer un rôle majeur dans les années à venir : Stéphanie Grimaldi, conseillère territorial, présidente de la Fédération UMP de Haute-Corse et Jean-Christophe Angelini, conseiller territorial, conseiller général et leader du PNC.

Enfin, ce débat n’a d’autre ambition que celle de mettre en lumière les zones d’ombre d’un concept que d’aucuns considèrent comme un vieux serpent de mer. Mais de discerner, aussi, ce qui, sur ce point, rassemble et oppose les uns et les autres.

Qu’entendez-vous par autonomie ?

Jean-Christophe Angelini

Les implications sont assurément diverses mais l’autonomie signifie avant toute chose le droit pour le peuple et les élus corses de décider eux-mêmes des voies du développement de leur territoire. La Corse pâtit considérablement des normes législatives et réglementaires nationales, qui sont très souvent inadaptées à sa situation. Voudrait-on taxer plus lourdement les plus-values immobilières ? Cela nous est quasiment impossible. Voudrait-on, dans des sites naturels particulièrement remarquables, élargir la bande littorale des 100 mètres à 200 mètres ? Cela nous est impossible. Voudrait-on, afin de contenir l’explosion des prix et la dévastation du territoire, que l’achat de certains biens fonciers et immobiliers soit réservé aux titulaires d’un statut de résident ? Cela nous est impossible… Les exemples sont légion. Pour un territoire aussi spécifique que le nôtre, disposer d’un pouvoir législatif et réglementaire n’est ni un luxe ni un caprice. C’est un impératif parfaitement rationnel.

Stéphanie Grimaldi

La théorie classique de la philosophie politique définit l’« autonomie » comme la situation dans laquelle une collectivité locale dispose de manière exclusive de pouvoirs concrets et puissants, l’État conservant quant à lui ses compétences dites régaliennes de police, justice et défense. D’une manière générale, l’autonomie consiste pour une collectivité à gérer ses propres affaires grâce à des compétences élargies telles que le pouvoir de légiférer sur son propre sol. Ce qui, à l’inverse du statut particulier qui est le nôtre et qui permet seulement d’adapter une norme, permettrait au contraire de l’élaborer.

Source et suite de l’interview : http://info.club-corsica.com/poli_141_007.html

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