Le 10 juillet, après trois procès aux Assises, la Cour de Cassation a validé la condamnation à perpétuité du berger de Cargèse. Ses defenseurs vont saisir la Cour européenne des Droits de l’Homme.
Fin de partie pour Yvan Colonna. Le 11 juillet dernier, la Cour de Cassation a validé l’arrêt de la Cour d’Assises du 20 juin 2011, et donc confirmé sa condamnation à la réclusion à perpétuité. Conformément aux réquisitions énoncées par le parquet général le 21 juin, les juges ont rejeté les arguments présentés par ses avocats. Me Spinozi avait plaidé six motifs de cassation en contestant notamment les conditions de garde-à-vue durant lesquelles les autres membres du commando et leurs épouses avaient mis en cause Yvan Colonna. L’avocat avait également contesté la décision de la Cour d’Assises spéciale de verser aux débats une lettre de menace qu’aurait envoyée Colonna a un membre du commando. Lettre qu’il contestait avoir rédigée. Me Spinosi avait par ailleurs mis en cause la décision de la Cour d’Assises de motiver son verdict, six mois avant l’entrée en vigueur de la loi qui a précisé cette nouvelle pratique.

Quant à son implication ou non dans l’assassinat, les avis restent partagés. Ou l’on croit que ce n’est pas un hasard si certains de ses co-inculpés l’ont désigné comme le tueur du groupe, ce qui fait de lui un coupable. Ou l’on énumère les nombreux points obscurs de l’affaire qui pourrait conduire à penser qu’il est innocent : ses premières protestations publiques alors que certains membres du commando l’avaient mis en cause avant qu’il ne se mette en cavale le lendemain, sa non-reconnaissance par l’ensemble des témoins des faits, sa taille qui ne correspondait pas, selon la balistique, à celle du tueur, les contradictions dans les témoignages des épouses des membres du commando qui l’avaient mis en cause, son alibi, le soir de l’attaque de la gendarmerie de Pietrosella, qui n’a pas été pris en compte, des écoutes téléphoniques innocentant Colonna qui ont disparu du dossier etc., etc. Sans parler des errances policières au début de l’enquête (piste agricole) et des pressions qu’ont faites les enquêteurs sur les témoins qui ne reconnaissaient pas Colonna et sur les membres du commando. Toutes choses qui ajoutent à une « ambiance » qui, dès le début, a présenté Colonna comme un coupable. Du « wanted assassin de Préfet » avec sa photo occupant la couverture de « France-Soir » aux propos accusateurs de Nicolas Sarkozy et ses collaborateurs. En tout cas une bien triste histoire. Que Colonna soit innocent ou non.
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