(Corsicainfurmazione.org, Unità Naziunale, Publié le 18 octobre 2025) Invité de l’émission PuliticaMente, sur les ondes de Frequenza Mora, le 14 octobre dernier, le maire de Portivechju a consacré une grande partie de son temps de parole à Femu a Corsica qu’il a mentionné à plus de dix reprises.
S’il est sain et naturel, dans le débat démocratique, que les oppositions s’opposent et s’il n’est pas dans notre culture politique de répondre à chaque mise en cause, nous ne pouvons néanmoins rester silencieux dans certaines situations.
Face à des propos excessifs, caricaturaux et insultants à certains égards, qui prêteraient à sourire s’ils ne venaient pas d’un responsable politique élu, Femu a Corsica tient à effectuer la mise au point suivante :
1. Au-delà de l’appartenance commune de nos deux formations respectives au mouvement national, nos projets de société et nos choix stratégiques sont radicalement différents.
Nous assumons de notre côté une vision opposée au libéralisme débridé et à ses effets néfastes sur le développement économique, social, culturel et sociétal de notre île.
Nous développons une vision équilibrée, centrée sur la régulation et orientée vers le développement durable de la Corse.
Sur le plan stratégique, notre approche d’un nationalisme profondément ancré dans notre histoire, et résolument ouvert aux forces de progrès sur la base d’un projet partagé, a notamment crée les conditions, lors des élections municipales de mars 2014, d’une victoire historique et fondatrice à Bastia qui en a entraîné tant d’autres par la suite.
À cet égard, nous l’affirmons sans équivoque : contrairement à ce qui est avancé par le maire de Portivechju et ses soutiens, l’attelage hétéroclite mené par Julien Morganti, et auquel prend part notamment le PNC, n’est en aucun point comparable avec la démarche fédératrice et victorieuse de 2014, pour au moins trois raisons.
Alors qu’en 2014, le rassemblement s’est opéré au second tour, derrière un nationaliste corse, en l’espèce Gilles Simeoni, en vue de faire tomber une citadelle dynastique et résolument anti-nationaliste, la démarche « Uniti », dont les nationalistes du PNC ne constituent qu’une partie marginale, est érigée dès le premier tour, pour battre des nationalistes sortants.
Nous incarnons donc deux visions de la Corse, deux projets de société et deux nationalismes différents.
2. Mais pour notre part, nous refusons que ces divergences soient traitées par le mépris, les caricatures et les insultes.
A-t-on le droit de penser différemment sans pour autant se faire taxer de médiocres ou sommes-nous condamnés à une forme de pensée unique ?
Vouloir remettre en cause et transformer en profondeur un modèle de développement reviendrait, selon Jean-Christophe Angelini, à « débiter des âneries » et « adorer la médiocrité ».
Nous le laissons responsable de ces mots que les Corses apprécieront, et qui appellent deux remarques :
• Premièrement, il est pour le moins cocasse que Jean-Christophe Angelini reproche, à ceux-là mêmes qu’il accuse de médiocres, la fin de la démarche commune de « Pè a Corsica » en 2021… sauf à considérer que l’on devient médiocres dès lors que l’on ne chemine plus ensemble.
• Deuxièmement, nous réaffirmons qu’il n’y a pas les tenants de la raison d’un côté et les partisans de la médiocrité de l’autre. Il existe des offres politiques différentes et il appartient à notre peuple de choisir parmi elles. En l’espèce, les Corses ont tranché, avec clarté, en juin 2021.
3. Les différences et les oppositions ne justifient néanmoins pas tout, encore moins les mises en cause personnelles.
En ce sens, Femu a Corsica apporte son total soutien à la Conseillère exécutive Vannina Chiarelli-Luzi, injustement et honteusement ciblée par le maire de Portivechju.
Coupable d’être la fille de sa mère, et comptable des engagements passés de certains de ses proches, Vannina Chiarelli-Luzi serait donc empêchée de penser par elle-même, et contrainte au silence ad vitam æternam.
Ces façons de concevoir la vie publique et de faire de la politique ne sont pas les nôtres.
Cette mise au point étant faite, nous laissons les Corses seuls juges.
Confronté aux difficultés du quotidien, aspirant à l’émancipation et au bien-être, notre peuple est en droit d’attendre autre chose de ses représentants élus.

