« Le combat pour la justice et la vérité autour de l’assassinat d’Yvan Colonna doit donc se poursuivre sans relâche »

(Corsicainfurmazione.org, Unità Naziunale, Publié le 14 octobre 2025) Par courrier transmis à l’Assemblee Nationale, le procureur de Tarascon fait part de sa décision de classement sans suite de l’enquête que nous avions sollicitée, Laurent Marcangeli (rapporteur) et moi-même (Président) le 5 juillet 2023 sur la base de l’article 40 du code de procédure pénale, sur un possible effacement volontaire de données importantes dans le logiciel de renseignement de l’administration pénitentiaire et sur des éléments concourant au délit de non assistance à personne en danger, suite au témoignage d’une agent de l’administration pénitentiaire et des échanges recueillis au sein des auditions de la commission d’enquête parlementaire.

Suite à ce courrier, quelques remarques centrales:
1. Sur la forme et les délais, deux ans et trois mois pour rédiger une lettre de classement sans suite dont le contenu est flou et nettement insuffisant quant aux justifications avancées, c’est donner le sentiment que l’on ne veut pas enquêter comme il se doit, que l’on cherche à enterrer l’affaire.
2. Le procureur subordonne le fait d’enquêter sur la non assistance à personne en danger aux investigations informatiques qu’il clôture trop rapidement par ailleurs, alors que le constat que nous faisions reposait sur un témoignage oral et écrit d’une agent sur le terme entendu possiblement employé par l’assassin, « je vais le tuer « , témoignage transmis uniquement à l’oral à ses supérieurs hiérarchiques, confirmé par ecrit par la suite. Les investigations idoines sur ce point nécessitent donc des auditions des personnes citées en commission d’enquête parlementaire, auditions qui, de manière très nette à la lecture de la lettre, n’ont pas été réalisées.
3. Les investigations informatiques qui ont été réalisées sont visiblement très clairement insuffisantes, voire sommaires:
– la notion d’évaluation « à titre principal » du logiciel Genesis sans autres précisions, ne recoupe pas la nécessité de solder par des auditions les contradictions frontales apparues lors de la commission d’enquête parlementaire entre le renseignement pénitentiaire d’une part, et les agents interrogés de l’administration pénitentiaire d’autre part, sur le « vrai-faux onglet à part » censé enregistrer des données en sus du logiciel genesis pour les prisonniers dits dangereux, transmis très tardivement par la direction de l’administration pénitentiaire lors de la commission.
Pour rappel, sur le dit « onglet à part » des informations complémentaires étaient indiquées pour justifier à posteriori le fait que sur le logiciel genesis initial une absence peu compréhensible de données d’information avait été constatée de janvier au 2 Mars 2022, date de l’assassinat.
Premier problème, aucun agent de l’administration pénitentiaire interrogé, notamment parmi les représentants syndicaux, ne connaissait cet « onglet à part » alors que dans le même temps et de manière opposé, le renseignement pénitentiaire lui, justifiait précisément son existence récente pour l’amélioration de la récolte des informations par les dits agents de l’administration pénitentiaire…
Deuxième problème, et non des moindres, comme déjà évoqué, une agent de l’administration pénitentiaire a indiqué et réitéré en commission d’enquête parlementaire avoir inséré dans le logiciel le fait qu’Elong Abe changeait d’attitude de manière notable quelques semaines avant le drame, information ne figurant pas sur les éléments informatiques fournis à la commission. Des auditions ont-elles été menées sur ces points majeurs ? Visiblement non.
– les 3 niveaux d’administration technique du logiciel Genesis identifiés lors des témoignages en commission, non sans mal, ont-ils été interrogés ? (Centrale d’Arles; Direction Interregionale PACA; cabinet ministériel du garde des sceaux). Apparemment non.
Nous voulons pour preuve de manque de volonté d’aboutir la phrase: « …classement sans suite de l’enquête au motif qu’elle n’avait pas permis de caractériser les infractions retenues… ».
Dans une affaire de verification de sequençage informatique, s’il n’y a pas eu effacement, la conclusion aurait dû être plus catégorique. Or elle ne l’est pas.
J’ajoute que la demande d’enquête par le biais de l’article 40 ne concerne que certains dysfonctionnements majeurs mais ne recoupe pas l’ensemble de la problématique des dysfonctionnements constatés donnant le tournis dans cette affaire d’assassinat tellement ils sont nombreux et graves : vidéosurveillance, parcours sur mesure d’Elong Abe, renseignement….etc…
Le combat pour la justice et la vérité autour de l’assassinat d’Yvan Colonna doit donc se poursuivre sans relâche, sur ces points, comme sur toutes les autres contradictions majeures révélées lors de la commission d’enquête parlementaire. Nous lui devons. Nous le devons à sa famille. Nous le devons à la Corse et à son peuple.
Je m’emploierai modestement mais avec détermination à participer à faire emerger la vérité aux côtés de la famille et de ses conseils.
« Il n’y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l’on exerce à l’ombre des lois et avec les couleurs de la justice »
Montesquieu
Per Yvan Colonna,
Ghjustizia è Vérità.
Jean Félix Acquaviva

. . A l'accorta annant'à Google Infurmazione For Latest Updates Follow us on Google News Nos dernière informations sur Google Actus

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