(Corsicainfurmazione.org, Unità Naziunale, Publié le 1er octobre 2025) Une nouvelle fois, une problématique essentielle – que l’on peut qualifier de grand défi du XXIᵉ siècle pour notre île – est traitée de manière réductrice et électoraliste.
Ramener la question hydraulique à des considérations partisanes est indigne et démagogique.
La petite musique, selon laquelle le Sud se résumerait aux résidences secondaires, au tourisme et aux prédateurs continue de faire rage, entretenant une caricature stérile.
Certains accusent aujourd’hui la mairie de Portivechju d’avoir « tardivement réagi ». Faut-il rappeler que la commune n’est pas responsable de la politique de l’eau?
Depuis la loi du 22 janvier 2002, c’est la Collectivité de Corse qui détient cette compétence.
Ce n’est donc ni Portivechju, ni Bonifaziu, ni Figari qui ont choisi de vider le barrage de l’Ospedale en pleine sécheresse.
Or, pendant que l’Exécutif minimisait les signaux pourtant évidents d’une crise annoncée, il était plus commode de désigner les populations locales comme boucs émissaires.
Prendre pour cible les habitants, diviser à coups de raccourcis mensongers mais galvanisateurs, n’est pas à la hauteur de ce que la politique devrait engager.
La réalité est claire : chaque été, nombre de communes en Corse subissent des restrictions.
La problématique hydraulique dépasse largement l’Extrême Sud, les piscines ou la population touristique.
Dès 2018, le PBACC avait posé une stratégie d’adaptation au changement climatique et en 2020 l’Assemblée de Corse a voté à l’unanimité le plan Acqua Nostra 2050.
Mais ces plans ambitieux sont restés largement lettre morte.
Il est pourtant urgent de reconsidérer partout la politique de l’eau : gestion, usages, assainissement, stockage.
Le PTGE, voté en 2019, n’a été engagé que dans le Cap Corse. Face à une Méditerranée frappée de plein fouet par le changement climatique, le pragmatisme doit remplacer les effets de tribune.
Notre pays, qui n’a construit aucune retenue depuis la fin du XXᵉ siècle, doit rattraper son retard.
Viser l’autonomie hydraulique, sécuriser l’accès à l’eau pour tous, soutenir l’agriculture de production et l’activité économique, préserver biodiversité et identité : voilà le projet politique d’ampleur que la Corse attend.
PNC

