« Vous n’êtes pas, et vous ne serez jamais seuls »

(Corsicainfurmazione.org, Unità Naziunale, Lutte de masse, Publié le 22 septembre 2025) Prima di tuttu vogliu dì chì ghjè un piacè di vedevvi cusi numerosi quì, per sustene u nostru amicu Ghjuvan’ Lucca è a so famiglia.

Pour ceux qui me connaissent j’ai plusieurs casquettes et aujourd’hui je vais m’exprimer à plusieurs titres : en tant que Présidente d’Aiutu Patriotticu et au nom de Patriotti in Lotta car Jean-Luc est un ancien prisonnier politique, en tant que paisana, perchè quì sò i me lochi, en tant que militante nationaliste, chacun sait que je suis militante Core in Fronte mais le mouvement aura l’occasion de s’exprimer par la voix de Paul-Félix et enfin en tant qu’amie, car Jean-Luc et sa famille me sont chers.
Il y a des parcours de vie qui forcent le respect et celui de Jean-Luc et sa famille en fait partie.

Il a assumé, sans entraîner personne avec lui, des années de prison avec courage et dignité, avec le soutien et l’amour inconditionnels de sa chère et si forte Virginie. Virginie qui pendant ce temps a assumé seule sa survie et les premiers pas dans la vie de Laurina, qui n’avait qu’un papa-parloir mais un papa aimé, et qui l’aimait. Elles auront été, pendant ces années d’enfermement, sa plus grande force et sans aucun doute, sa plus grande source de souffrance. Ensemble, ils ont survécu à l’épreuve et là où tant d’autres familles implosent ils en sont sortis plus forts et soudés que jamais. Prêt à agrandir la famille et à démarrer une nouvelle vie.
Car Jean-Luc avait décidé de faire le métier dont son père ne voulait pas pour lui. Le sien. Diventà capraghju. Hè l’ha fattu. Contre vents et marées, malgré les obstacles, les condamnations financières, les difficultés administratives, de manque de moyens, le dos fracassé de Jean-Luc, ils ont construit leur exploitation. Ils ont appris, amélioré, perfectionné, enracinés qu’ils sont dans cette terre de leurs ancêtres et petit à petit ils ont réussi à en vivre. Petitement. D’ailleurs Jean-Luc le dit souvent. Il n’est pas agriculteur. Il est paysan.
Parallèlement, Jean-Luc a poursuivi son combat au travers du syndicalisme et de Mossa Paisana dont il est l’un des fondateurs, pour une agriculture nourricière et extensive, respectueuse de la nature et des bêtes. Pour ce pastoralisme aménageur des montagnes dont d’aucun feignent de redécouvrir aujourd’hui les vertus après tant d’errance. Trop tard peut-être, l’histoire le dira, mais c’est un autre débat.

Une vie de labeur pour nourrir sa famille et pour le bien commun. Pas de grosse affaire, pas de place, pas de gros sous. Une vie droite, conforme à ses convictions, honorable.
Car droit Jean-Luc l’est. Certains diront à l’excès. L’extrême gentillesse, qu’il porte d’ailleurs sur son visage, n’a d’égal que les légendaires emportements dont il est capable quand il lui semble qu’on veut le faire aller là où ses valeurs ne sont pas. Alors il crie, il part, claque la porte, jure qu’on ne l’y reprendra plus. Jusqu’à ce que le bien commun soit dans la balance et là…
Alors peut-être des gens mal avisés, des « imbéciles dégueulasses » pour reprendre ses termes fleuris s’y sont-ils trompés… Peut-être ces voyous, ces maffiuselli parce que moi c’est ainsi que je vais les nommer parce que c’est ce qu’ils sont, se sont-ils dit « avà quessu hè solu. Hè debule. L’emu à fà ».
Je veux ici les détromper. Et j’espère qu’ils entendront bien.
Cette boutique n’est pas une « danseuse ». C’est le moyen qu’ont trouvé Virginie et Jean-Luc pour que ce dernier, travailleur handicapé dont le dos est tellement en morceaux que c’est un miracle qu’il arrive encore à faire son métier et à marcher, n’ait pas à effectuer des livraisons partout pour écouler la marchandise.
A l’échelle du territoire, et quì ghjè a paisana chì parla, c’est un commerce ouvert à l’année dans un secteur sinistré l’hiver, et qui permet, au-delà de sa production propre, de proposer les produits d’autres producteurs locaux. Des produits de qualité nustrale.
Cette boutique, c’est la leur, c’est la mienne, c’est la vôtre, c’est celle des nombreux autres anciens prisonniers politiques venus aujourd’hui soutenir leur frère d’arme. Et comme tout à l’heure nous ferons aussi au nom de l’Associu un premier versement issu de la cagnotte que nous avons lancée il y a 2 jours c’est un peu celle de tous ceux qui ont voulu participer à réparer cette injustice. Cette saloperie.
Alors Messieurs ou peut-être mesdames, ne soyons pas sexistes, les commanditaires des incendiaires à la petite semaine sachez-le : la boutique va être réparée. Elle va rouvrir. Et vous pourrez recommencer autant que vous voudrez. Elle le sera encore, et encore. Jusqu’au jour où le rat se fera attraper. Et ce jour-là, croyez bien que le chat ne va pas jouer. Et qu’il ne va composer ni le 17, ni le 15 ni le 18.
Non Jean-Luc n’est pas seul. Et personne ne doit l’être. On ne peut pas impunément s’attaquer à un honnête travailleur, à un homme de bien sans qu’il n’y ait des conséquences.
Mais sans doute êtes-vous trop mal habitués ? Toutes ces courbettes, ses sourires, ces regards qui cherchent le vôtre pour obtenir un vague salut ou, saint graal, une embrassade dans l’un de vos établissements machine à laver vous ont-ils laissé penser que la référence morale, la notabilité étaient désormais votre ? Que votre argent sale avait fait de vous des sgiò ? Mais vous n’êtes toujours que le produit méprisable d’une société qui a perdu tous ses repères et si l’Etat est incapable d’exercer ce pouvoir régalien auquel il tient tant il faudra bien que le peuple fasse ce qui est son pouvoir.
Et là c’est la militante nationaliste qui va parler et je le répète le mouvement lui s’exprimera en son temps.
Je ne sais pas s’il y a ici des représentants des comité anti-maffia dont je salue le combat mais dont je ne partage pas toutes les solutions. Pour une raison très simple, et je m’en suis déjà expliquée avec eux. Je n’ai aucune confiance en l’Etat français. Aucune. L’Etat sait. L’Etat voit. L’Etat n’agit pas parce qu’il ne le veut pas. Ou plus exactement il n’agit que quand ça l’arrange. Laisse passer celui-ci, garde celui-là pour plus tard, utilise tel autre contre celui-ci. Ça suffit ! Qu’on cesse de nous prendre pour des imbéciles ! On est capable de garder en prison à l’isolement un Stéphane Ori pour une simple détention d’arme depuis bientôt deux ans ! Sans date de procès, sans instruction, sans parloir !
Mais quel luxe de précaution quand il s’agit de taper les voyous là où tout le monde sait !
Quant au peuple, je suis heureuse de voir tant de monde ici pour un berger et sa famille mais réveillons-nous ! Les manifestations ne font pas peur aux voyous ! Elles sont nécessaires, salutaires, mais elles ne suffisent pas ! C’est au quotidien qu’il faut combattre ! Oh pas les armes à la main, n’ayez crainte ! Par l’attitude, le boycott, le mépris, le bannissement, l’éducation de nos enfants !
Et singulièrement les militants nationalistes ! Où est passé notre ADN ? N’avons-nous tiré aucune leçon de rien ? Tous les mouvements devraient être représentés aujourd’hui. TOUS !
A l’heure où je rédige ces lignes je ne sais pas si tous seront là. Je l’espère, du fond du cœur. Si ce n’est pas le cas, j’invite chaque militant à l’introspection et à se poser une seule question : qui suis-je, et qu’est-ce que je veux encore pour ce pays, après tant d’années de lutte ? Faudra-t-il attendre l’extinction pour dire, enfin « si j’avais su »… ?
Mes derniers mots seront pour Jean-Luc, Virginie et leur famille : vous êtes l’exemple vivant de ce que l’engagement militant vécu au quotidien peut porter de plus difficile, de plus âpre et de plus beau. Vous n’êtes pas, et vous ne serez jamais seuls.
Forti seremu perchè uniti semu !
Un cappieremu nunda ! ✊
Addunita di sustegnu a Ghjuvan’ Lucca Albertini u 21/09/2025.
Intervention d’Emmanuelle Dominici hier, in extenso.
AIUTU PATRIOTTICU / PATRIOTTI IN LOTTA
ADDUNITA DI SUSTEGNU A GHJUVAN’ LUCCA ALBERTINI
21/09/2025
SAONE