« Le STC ONF met également en garde la CdC et le Président de l’Exécutif qui se prétend garant du patrimoine matériel et immatériel des corses »

(Corsicainfurmazione.org, publié le 18 septembre 2025) Le STC ONF monte au créneau : Risposta à u sindicatu di i prufeziunali di a furesta.

Le STC ONF souhaite réagir aux déclarations sur la gestion de la forêt corse, formulées par un syndicat d’exploitants forestiers et scieurs récemment créé.
L’ONF est chargé de la gestion des forêts publiques sur la base d’aménagements forestiers validés et votés par les propriétaires, notamment la Collectivité de Corse et les communes forestières. Lors d’une offre par un exploitant sur une coupe, le propriétaire décide de vendre ou pas au prix proposé. Depuis des années maintenant les prix de vente sont très bas. Descendre encore à un niveau inférieur reviendrait pour les propriétaires à brader et dilapider leur patrimoine boisé. Les difficultés de la filière ne se situent certainement pas à ce niveau, sauf à faire preuve de malhonnêteté intellectuelle.
Cette gestion durable de l’ONF prend en compte la multifonctionnalité de la forêt corse, en intégrant les enjeux environnementaux, y compris le dérèglement climatique. La pratique de la futaie irrégulière favorisant la résilience et la diversité des peuplements forestiers, va clairement dans ce sens. L’aspect économique est également une préoccupation majeure. Mais il est important de savoir que la gestion forestière a pour objectif de travailler au profit des peuplements. En cascade découlera éventuellement une production de bois qui permettra, selon les enjeux, d’alimenter une économie. Mais cela ne peut être l’inverse avec une économie qui viendrait dicter les orientations forestières.
En 2025, la réalité des forêts publiques corses est marquée par des massifs qui nécessitent une sylviculture adaptée, notamment dans les forêts communales (100 000 ha) où les interventions sont en carence depuis des décennies par manque de moyens financiers des municipalités.
Les futaies adultes dans les forêts publiques, incluant celles appartenant à la Collectivité de Corse (50 000ha) requièrent une dynamique économique que les décideurs publics doivent impulser en adaptant la filière à ce contexte sylvicole. La CdC étant à la fois propriétaire et cheffe de file de la politique forestière.
Il appartient aux professionnels d’ajuster la vision de leurs structures à cette réalité telle qu’elle s’impose à tous. Les gestionnaires de l’ONF désignent et commercialisent ce que la forêt est en situation de produire et en fonction de différentes contraintes et paramètres techniques.
La profession du bois doit jouer son rôle avec pragmatisme, en abandonnant les fantasmes d’une exploitation forestière basée sur des coupes à gros diamètre et fort volume comme à une certaine époque désormais révolue. Certes cela pouvait être plus rentable sur du court terme, mais pas si l’on veut s’inscrire sur le temps long tel que l’impose une productivité forestière pérenne.
Le mode de gestion en futaie régulière avec des coupes définitives, ne correspondant plus aux enjeux environnementaux et sociétaux souhaitables en Corse et ailleurs.
La futaie irrégulière est un atout économique car cette sylviculture permet une diversité de produits à transformer, mais à la condition d’avoir une filière organisée en conséquence et non pas structurée comme si l’on pouvait sortir des forêts corses en 2025 le même type de bois qu’il y a 40 ans.
Il est nécessaire de ne pas se tromper de cible, si des responsabilités doivent être pointées, c’est clairement celles de la Collectivité de Corse. Les assises de la forêt en octobre 2023 ont donné lieu à des promesses sans lendemain. Comme l’avait prédit le cullettivu per a furesta corsa, il s’avère que cette grande messe aura été un échec cuisant que vient accréditer la création de ce syndicat de professionnels. Des assises où l’exécutif territorial avait annoncé à grand renfort de communication, 8 millions d’euros d’investissement par an soit 40 millions d’euros sur un programme de 5 ans. À ce jour la forêt corse n’en a pas vu la couleur !
Par ailleurs, il est nécessaire de savoir que la CdC effectue un volume très limité de travaux dans ses propres forêts malgré les programmations annuelles et préconisations de l’ONF.
La problématique récurrente de l’accessibilité à la desserte reste entière malgré quelques artifices et opérations symboliques. Que dire de la commande publique avec des constructions ou infrastructures sous maîtrise d’ouvrage CdC et ses offices où du matériau bois d’importation a été utilisé, y compris après les assises de la forêt.
Nous l’avons déjà évoqué à maintes reprises, la clé de la relance de la filière bois repose sur la valorisation du bois de moyenne ou de moindre qualité afin de permettre aux cycles de la sylviculture de s’opérer. Pour schématiser prélever le mauvais bois pour favoriser les tiges d’avenir et inverser la tendance actuelle. Ce travail sylvo- -économique passe par de l’innovation et de nouveaux modes de transformation afin d’ouvrir d’autres perspectives en termes de débouchés. D’autre part pour le bois de qualité très inférieur, la SEM dédiée Corse Bois Energie, dont la CdC est actionnaire majoritaire, doit jouer son rôle en absorbant systématiquement le bois issu de forêts publiques.
Qu’en est-il également de la forêt privée, qui représente 350 000 hectares sur les 500 000 hectares de surface forestière insulaire et pour laquelle la Collectivité de Corse ne prévoit aucune action pour sortir des difficultés qui la paralyse. Cette question n’était même pas un sujet dans le cadre du processus de Beauvau alors que son développement présente également un enjeu d’aménagement du territoire et de prévention incendie. Une filière bois ne pourra se développer uniquement à partir de la forêt publique, chacun doit l’intégrer. Notamment les porteurs de projets qui envisageraient d’édifier des centrales de production électrique à partir de la biomasse.
Au travers de cette clarification du STC ONF, il est impératif de comprendre que nous ne tolérerons aucune attaque contre nos personnels, qui depuis des décennies ont fait de la gestion forestière leur métier. Nous ne sommes ni dans l’improvisation ni dans l’opportunité professionnelle dans notre engagement au service de la forêt corse. Nous comprenons bien que certains rencontrent des difficultés à pointer du doigt la CdC, qui laisse entrevoir des mirages ou donne quelques avantages par accointances politiques, mais nous ne serons pas les boucs émissaires de ses défaillances et de son incapacité chronique à traiter ce dossier.
Le STC ONF met également en garde la CdC et le Président de l’Exécutif qui se prétend garant du patrimoine matériel et immatériel des corses, contre toute tentative visant à mettre à mal la gestion forestière et notre travail dans les semaines et mois à venir. Tout cela pour répondre dans l’urgence, à un cri d’alarme d’une filière que nous défendons également depuis toujours, mais dont le déclin est le résultat d’une absence de politique forestière territoriale.
Più chè mai furesta nostra ! furesta corsa ! furesta viva !
STC ONF

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