Sur la reconnaissance du peuple kanak, il n’est plus question dans le texte de Bougival que d’une « identité kanak »

(Corsicainfurmazione.org, Lutte internationale, Unità Naziunale, Publié le 21 juillet 2025) L’Union Calédonienne s’est réuni en Comité Directeur le Samedi 26 Juillet 2025 à la tribu de Gatope Commune de Vook en Région Hoot Ma Whaap.

Ce Comité directeur s’est tenu en présence plus de 300 personnes, responsables politiques ou institutionnel et militants qui ont répondu présents à la convocation du mouvement.

Ce Comité Directeur se plaçait dans la perspective de la prochaine instance du FLNKS, tel que mentionné dans le communiqué du Bureau Politique du FLNKS du 23 Juillet 2025.

La délégation a participé à la discussion pour pousser la négociation et disposer d’un texte écrit comme base de travail à présenter aux structures sur la base des discussions engagées à Déva et les positions publiques prises par le Ministre des Outre-mer dans sa déclaration du 8 mai 2025 au Haut-commissariat. C’est ce qui avait été décidé lors de la commission exécutive de l’UC du 26 juin 2025 avant la mission parisienne. Dès l’ouverture du Sommet, l’Etat par le biais du Président de la République a posé un nouveau cadre à la discussion. L’Union Calédonienne observe que la reprise en main des négociations par le Président de la République française conduit de nouveau le dialogue entre les partenaires de l’accord de Nouméa dans une nouvelle impasse et que la question de la contestation du 3ème référendum qui s’est déroulé en période de crise sanitaire, sans le Peuple Kanak, n’est toujours pas réglée.
Sur le projet d’Accord en lui-même, bien que des éléments d’une nation souveraine soient évoqués comme la dénomination d’un « Etat », une nationalité, une loi fondamentale avec la capacité d’auto-organisation, une reconnaissance internationale, ce document est ressenti comme un projet d’accord d’intégration à la France présenté sous l’apparence d’une décolonisation. Il s’agit de fait d’une décolonisation interne dans la France, par acceptation de la souveraineté française et prévalence du peuplement français. Or le FLNKS n’a jamais accepté un statut d’autonomie dans la France mais une décolonisation externe par accession à la pleine souveraineté. Cette accession à la souveraineté nous donne alors le droit de choisir nos interdépendances.
Le projet semble entériner le renoncement des Kanak à deux principes fondamentaux : leur reconnaissance en tant que peuple dans la Constitution française et leur droit propre à la décolonisation reconnue en droit international. Sur la reconnaissance du peuple kanak, il n’est plus question dans le texte de Bougival que d’une « identité kanak » diluée au sein d’un « peuple calédonien ». Or, Une identité kanak au sein du peuple calédonien paraît bien contraire à « un peuple kanak et des populations intéressées » selon les concepts du droit international. Le renvoi aux dispositions de l’Accord de Nouméa, est sujet à interprétations pour la suite.
Sur « le droit inné et actif » des Kanak à la décolonisation, le projet encadre les transferts de compétences régaliennes par un mécanisme initié par le Congrès. Ce mécanisme présente des incertitudes quant à l’effectivité de la poursuite de la trajectoire vers la pleine souveraineté :

• L’ouverture du corps électoral provincial pour tout habitant ayant quinze ans de résidence permet l’inscription de 18 000 nouveaux électeurs en 2026, 42 000 au bout de quinze ans et encore plus après. Accepter que des personnes issues de l’immigration vont influer via leurs élus du congrès d’attributs très structurant de notre nation en devenir est incompatible avec nos fondamentaux.
• Toute demande de transfert doit passer par l’adoption d’une résolution par le Congrès à une majorité de 64 %. Autrement dit, ce sont les non- indépendantistes qui auront le pouvoir de nous autoriser — ou non — à demander la souveraineté.
• Le référendum qui devra ensuite être organisé, ouvert à l’ensemble du « peuple calédonien », au sein duquel le peuple kanak est déjà minorisé nous laisse perplexe.
• L’autodétermination, dont l’exercice est proposé sous une autre forme parait biaisé d’avance.

Et au final, ce document n’est pas un équilibre des deux visions mais semble être un leurre de souveraineté permettant le maintien de la Nouvelle-Calédonie française. Le Comité directeur du 26 juillet à Gatope a donc rejeté formellement le projet d’accord de Bougival en l’état, puisque les fondamentaux de notre lutte et les principes de la décolonisation que l’on vient de décrire n’y figurent pas. Par conséquent, le mandat des signataires et de ses équipes tombe de fait.

Le Comité Directeur réaffirme que l’Accord de Nouméa demeure le plancher politique et juridique pour la poursuite du processus de discussion et des négociations, par le portage politique de l’Accord de Kanaky (présenté le 30 mai 2025 à l’État).

Cette proposition sera consolidée avec l’appui d’experts du droit à l’autodétermination et du droit international. L’Union Calédonienne continue d’être mobilisé pour aboutir un Accord politique qui prenne en compte l’aboutissement de la trajectoire vers la pleine souveraineté décidée lors notre dernier Congrès de Mia en Novembre 2024.

Par ailleurs, le Codir a engagé ses structures à maintenir la mobilisation sur le terrain et ses représentants politiques à poursuivre le travail de lobbying au niveau local, régional, national, et international.

L’objectif est de créer les conditions afin de faire respecter les décisions de l’Assemblée Générale de l’ONU. Dans sa dernière décision, l’AG a engagé vivement toutes les parties concernées, agissant dans l’intérêt des Néo-Calédoniens, à poursuivre leur dialogue, dans le cadre de l’Accord de Nouméa, dans un esprit d’harmonie et de respect mutuel afin de continuer de promouvoir une atmosphère propice à l’évolution pacifique du territoire vers un acte d’autodétermination.

En outre, parmi les objectifs atteints dernièrement, il est nécessaire de mettre en œuvre les conclusions de l’instance internationale pour le droit des peuples autochtones tout comme les recommandations des experts du conseil des droits de l’homme. Dans le même esprit, il est important de poursuivre le travail sur la base des rapports du comité contre la torture des Nations Unies et de l’observatoire internationale des prisons.

L’organisation d’un congrès extraordinaire du FLNKS est indispensable pour dégager des perspectives pour la poursuite du dialogue, en repositionnant les orientations politiques de la mouvance indépendantiste, travailler au renforcement de la cohésion et de l’unité du FLNKS ainsi que l’organisation du mouvement de libération pour la supervision de la suite des discussions.

La dernière réunion du Bureau Politique du FLNKS a acté que le Congrès Extraordinaire du Front se tiendra le Samedi 09 août 2025.

L’Union Calédonienne

 

. . A l'accorta annant'à Google Infurmazione For Latest Updates Follow us on Google News Nos dernière informations sur Google Actus

Produit CORSU E RIBELLU

bandeauribelluteeshirt (1)

Produits à partir de 13e

error: