(Revue de presse – Corsicainfurmazione.org – Publié le 21 juillet 2025) Nazione a présenté, ce lundi, son programme pour la 43ème édition des Ghjurnate Internaziunale, les 2 et 3 août prochains à Corte.

(Alta Frequenza) Autre sujet, les municipales, pour lesquelles des militants indépendantistes sardes vont venir exposer les stratégies adaptées à des mouvements de type indépendantiste dans ces élections.

(FR3Corse) La 43ème édition des Ghjurnate Internaziunale di Corti, organisée par le mouvement indépendantiste, se tiendra les 2 et 3 août prochain, en présence, comme chaque année, de délégations internationales.

(Corse Matin) Un accord qui, pour le parti, est aux antipodes du projet d’accord de Bougival dans les Yvelines,  signé le 12 juillet 2025, qui fait référence à la « reconnaissance d’un État de Nouvelle-Calédonie » et d’une « nationalité calédonienne ».

(Corse Net Infos) Dans le même temps, le mouvement réaffirme son opposition totale à l’accord dit de Beauvau, un texte qui, selon ses militants, nie l’existence même du peuple corse et empêche toute avancée significative. 

(RcfM) Un comité qui se tiendra sans Josepha Giacometti qui estime que le projet issu du processus de Beauvau est largement insuffisant.

(Stampa Paese)

(Journal de la Corse)

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Conférence de presse du 21 juillet 2025

La 43e édition des Ghjurnate Internaziunale di Corti se tiendra les 2 et 3 août prochains sur le site de la citadelle. Cet évènement incontournable de la vie politique corse sera l’occasion de revenir sur une année d’engagement militant du courant indépendantiste, incarné par Nazione, et de tracer les nécessaires perspectives de lutte pour les mois à venir. Alors que l’édition précédente s’était clôturée sur un appel à la mobilisation, Nazione a multiplié les actions de terrain tout au long des douze mois passés avec un fil conducteur clair :

Le refus de la colonisation de peuplement et du processus de dépossession généralisée qu’elle induit (terre, langue, culture, lien social, emplois, entreprises…). C’est dans ce cadre que Nazione s’est mobilisé contre la décorsisation systématique des emplois (actions Leroy Merlin et « France Travail »), contre la spéculation immobilière pratiquée par de riches investisseurs français fortunés (action Erbalonga) ou encore contre le pillage de nos ressources naturelles (actions contre le projet d’extraction de nickel à Albu et Nonza, à Nonza et à la DREAL de Bastia). • Le combat pour la reconnaissance des droits nationaux du peuple corse A l’automne dernier, Nazione a posé, une première fois, le débat devant l’Assemblée de Corse d’une reconnaissance internationale des droits du peuple corse par l’inscription de la Corse comme « territoires non autonomes » à décoloniser de l’ONU. Malgré l’opposition des partis autonomistes, cette démarche se structure et se poursuit. Cette initiative s’est accompagnée de la réaffirmation de notre hostilité au contenu des Accords dits de Beauvau, validés par le reste des organisations se revendiquant du mouvement national, ce texte constituant une régression pour le combat national corse.

La dénonciation des stratégies de manipulation et d’intoxication de la part de l’Etat français. Comme dans tous les pays sous domination coloniale, et à toutes les époques, l’Etat français a choisi d’intensifier sa stratégie de criminalisation de la lutte politique de ceux qui contestent toujours sa légitimité sur la terre de Corse. Nazione a entrepris de répondre publiquement et offensivement à ces entreprises de calomnie et de déstabilisation menées par l’appareil d’Etat.

Les Ghjurnate Internaziunale 2025 permettront de prolonger ces différentes orientations.
• Droit à la terre, spéculation, colonisation de peuplement Le samedi 2 août un important débat sera consacré à la lutte du peuple corse pour le droit à la terre. En présence de maires issus du mouvement national ainsi que de représentants du monde agricole, il s’agira d’échanger sur les différents moyens à mobiliser pour faire barrage efficacement à la spéculation immobilière, à la colonisation de peuplement et plus largement aux logiques de marchandisation de notre terre. L’urgence d’une application effective et sans attendre du statut de résident, première étape vers une citoyenneté corse, y sera abordée comme un élément central de l’équation.
• Internationalisation de la question nationale corse et solidarité avec les peuples en lutte L’internationalisation de la question nationale corse et la solidarité avec l’ensemble des peuples en lutte demeure un marqueur fondamental des Ghjurnate. Il s’exprimera notamment cette année par la présentation du Front international de décolonisation (FID) qui regroupe les forces indépendantistes des dernières colonies sous tutelle française (seront présentes des délégations venues de Guyane, Martinique, Guadeloupe, Réunion, et bien entendu de Kanaky). Les expériences des indépendantistes catalans, basques et sardes au sein des municipalités qu’ils dirigent nourriront un débat dédié à la question de « l’enjeu du combat municipal au service de l’objectif d’indépendance ». Pour cela, nous pourrons compter sur la présence de Salvador Coll, maire de Cornellà de Terri et nouveau Président de l’Association des municipalités pour l’Indépendance (AMI, Catalogne, Junts) accompagné de Anna Torrentà, secrétaire de l’AMI, maire d’Ordis et députée au Parlement de Catalogne (Esquerra Republicana de Catalunya – ERC), de Gabriele Littera, maire de Serramanna et Président de l’association des élus municipaux indépendantistes sardes Corna de Logu, et d’Elena Beloki pour Euskal Herria Bildu, première force politique aux dernières élections municipales en Pays Basque Sud.
• De la soumission de l‘ « Accord de Beauvau » au projet d’accord « de Bougival » pour la Kanaky : deux textes aux antipodes Le projet d’accord dit « de Bougival » signé le 12 juillet dernier met en débat des perspectives nouvelles dans le cadre de la lutte du peuple kanak vers la souveraineté. S’il doit encore fait l’objet de débats et de validation par les forces indépendantistes, et si de nombreux points méritent d’être précisés, son contenu relance un processus totalement bloqué depuis les tentatives de passage en force du gouvernement français sur l’organisation du troisième référendum d’indépendance et le dégel du corps électoral. Il est la preuve que seul le rapport de force contribue à faire céder l’Etat français. Le projet de statut fait référence à la reconnaissance d’un « Etat de Nouvelle-Calédonie », d’une « nationalité calédonienne », ou encore du transfert des compétences régaliennes vers les institutions de Nouvelle-Calédonie (notamment les affaires étrangères). Pour nous éclairer sur les enjeux relatifs à ce projet d’accord, nous aurons le plaisir d’accueillir une délégation du FLNKS menée par son Président, Christian Tein.

Indépendamment de l’appréciation qui sera celle du FLNKS au regard de la situation propre à la Kanaky, ce projet d’Accord se situe aux antipodes de l’Accord dit de Beauvau qui, s’il venait à être adopté, figerait potentiellement pour plusieurs décennies, un statut qui nie l’existence des droits de notre peuple et fait obstacle à toutes les revendications portées majoritairement par les Corses depuis des années : statut de résident, co-officialité, pouvoir législatif, statut fiscal et social, mais également la corsisation des emplois ou la création d’un corps électoral spécifique.
L’avis du Conseil d’Etat – dont les principaux éléments ont déjà été dévoilés – sur le projet de loi constitutionnelle qui doit être examiné à l’automne par le Parlement confirme qu’il n’y a rien à attendre de cette parodie de processus qui ne nous considère pas comme un peuple à part entière, même plus comme une « communauté » mais comme une simple « population » condamnée à être submergée sous le flot démographique continue qu’elle subit.
Le débat du dimanche 3 août après-midi ainsi que le meeting de clôture seront l’occasion d’approfondir notre analyse à ce sujet.
Les Ghjurnate seront donc un moment fort pour réaffirmer notre opposition totale à un tel processus qui est néfaste pour les intérêts de la Corse et des Corses. Face à ce cela, les Ghjurnate doivent être le rendez-vous de ceux qui souhaitent bâtir une alternative politique réelle aux forces qui, à Paris comme en Corse, condamnent le peuple corse en l’orientant sciemment vers une voie sans issue.
23 d’aostu, tutt’in Corti per un populu vivu !

 

Samedi 2 août

10h30 : ouverture des ghjurnate et de la foire artisanale

11 heures : conférence de presse d’ouverture en présence des délégations internationales

12h : animation musicale

15h : Front international de décolonisation (FID) : Défense internationale du droit des peuples, en finir avec le colonialisme

17 h 30 : Droit à la terre, spéculation, colonisation de peuplement Débat sur le foncier en présence des maires du mouvement national et de représentants du monde agricole

21h : soirée culturelle avec I Voci di a Gravona

Dimanche 3 août

11 heures : table ronde sur les problématiques sanitaires : « CHU, organisation de la santé : quel modèle pour une Corse souveraine ? »

12 h 30 : Anination musicale avec les élèves de Spartimusica

15h : Di mane è di voce : Canti, disegni, street è pop art

16 heures : L’enjeu du combat municipal au service de l’objectif d’indépendance : regards sur les expériences catalanes, basque et sarde

17h – Corsica Kanaky : Deux nations sous domination française à décoloniser : évolution statutaire, répression d’État, reconnaissance internationale

18h : Meeting Nazione

21h : Serata Culturale cù L’intrecciu / L’Arcusgi