(Corsicainfurmazione.org, Unità Naziunale, Lutte de masse, publié le 8 juillet 2025) Se tenait en fin de journée une conférence de presse à Aiacciu du mouvement indépendantiste Nazione. Les indépendantistes ont en profité pour réaffirmer la stratégie du mouvement et aussi pour dresser un constat politique face à l’état.
Le mouvement s’est notamment positionné suite aux publications médiatiques de la note Sirasco.
Il y avait beaucoup de monde pour cette conférence de presse en soutien aux militants mis en cause dans cette note.
Voici le texte de la conférence de presse :
La situation actuelle se caractérise avant tout par une extrême confusion savamment entretenue pour interdire aux Corses d’avoir une quelconque maîtrise de leur avenir dans leur propre pays.
Pourtant, aujourd’hui plus que jamais, une réponse collective, puisant dans ce que nous avons de meilleur en nous, en tant que peuple, devient indispensable, vitale: laisser nos choix dictés par la peur et la soumission à une tutelle étrangère que l’on présumerait assez bienveillante pour résoudre nos problèmes à notre place est une illusion plus que dangereuse, mortelle.
L’offre politique a été depuis quelques temps artificiellement francisée, sur fond de colonisation de peuplement galopante et de marginalisation des Corses sur leur propre terre dans tous les secteurs, allant de l’emploi au logement, en passant par toute l’activité économique. Pendant ce temps nous assistons à une valse surréaliste de positionnements opportunistes tous azimuts qui nous replongent dans la fange de la « pulitichella » que nous avons toujours combattue et qui a fait tant de mal à la Corse. Mais cette fois, cette résurgence néfaste emprunte également tous les discours importés, avec des polémiques caricaturales qui participent aussi à la francisation de l’espace public.
En fait, le fascisme rampant, le wokisme hystérique ou le repentisme bêlant sur fond d’autoflagellation permanente, sont les seuls choix « politiques » que nous offrent en définitive tous ceux qui veulent nous condamner à un destin français.
Il est grand temps pour le peuple corse de retrouver la voie d’un projet national qui lui ressemble et qui, puisant dans sa culture multi séculaire, lui permette de se projeter dans un avenir maîtrisé par les siens. Nos actions et positionnements les plus récents (corsisation des emplois auprès de grandes surfaces et France travail, accession au foncier avec un exemple d’application du statut de résident, lutte contre les projets néfastes pilleurs de ressources et destructeurs d’environnement comme à Albu-Nonza, etc…), ainsi que nos solidarités immuables, en attestent : nous continuerons contre vents et marées à porter ce projet.
C’est bien pour cela que nous dérangeons. C’est bien pour cela qu’une répression toujours plus arbitraire et démonstrative continue de s’abattre sur notre mouvement.
Alors que la Corse s’enfonce dans un climat de plus en plus délétère où se multiplient provocations et exactions en tout genre, une police politique qui pratique le home jacking et le rapt poursuit, quant à elle, sa sinistre besogne: portes défoncées au petit matin, intrusions violentes et gratuites dans des demeures paisibles, enfants traumatisés, militants embarqués dans des conditions volontairement choquantes et dégradantes de privation sensorielle contraires au droit international, déportations systématiques. S’ajoute à cela, depuis un certain temps déjà, une stratégie bien rodée, qui n’est d’ailleurs pas nouvelle, de criminalisation de la lutte nationale : – mise en cause de militants politiques intègres par des individus douteux aux activités troubles, sous influence, à qui l’on peut faire raconter tout ce qu’on veut;
– campagnes calomnieuses d’intoxication de l’opinion sur la base de rapports pseudo confidentiels, sources de tous les amalgames, même les plus absurdes (« plus c’est gros, plus ça passe »), qui « fuitent » systématiquement pour rendre plus acceptables de nouvelles vagues répressives dont le caractère politique ne peut échapper à personne…
Un nouveau palier semble avoir été franchi tout dernièrement par une mise en cause ubuesque, et qui prêterait à sourire si les intentions qu’elle sous tend n’étaient pas, elles, à proprement parler, criminelles : Petru Paoli, membre du bureau de Nazione, dont l’engagement au service de la cause nationale a toujours été salué par tous, dont l’activité, tant au plan professionnel, que social et dans le domaine sportif sont exemplaires, se retrouve, avec d’autres militants, cité dans un document complaisamment diffusé à des fins inavouables, mais que l’on peut d’ores et déjà situer dans la lignée de toutes les actions barbouzardes et de tous les coups tordus dont notre pays n’a déjà que trop souffert. Ce document du SIRASCO, est manifestement orienté et ses conclusions téléguidées. Mêlant les mensonges les plus venimeux à des faits avérés connus de tous, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une enième manipulation dont la société corse doit avoir connaissance.
Nous apporterons toujours un soutien sans faille aux victimes de ces manoeuvres qui n’ont d’autre but que de paralyser toutes les forces potentielles de résistance de notre nation. Nous saurons y répondre.
Aussi sournoises et violentes soient-elles, elles ne nous empêcheront pas de continuer à mener les combats qui ont toujours été les nôtres :
– Contre la propagation du fléau de la drogue favorisée depuis au moins cinq décennies par l’Etat français que ses gesticulations actuelles ne parviendront pas à dédouaner ; les trafiquants de drogue, quelles que soient leurs origines, sont des ennemis de notre peuple et les complices criminels de sa mise sous tutelle étrangère.
– Contre la colonisation de peuplement.
– Contre l’exclusion de plus en plus manifeste des Corses sur leur propre terre en terme d’accès au foncier, de logement, d’emploi, de maîtrise d’un développement durable qui assure l’avenir de leurs enfants.
– Contre le communautarisme artificiellement entretenu et développé dans notre pays par une politique coloniale qui nie les droits inaliénables de notre peuple.
– Pour un réel développement économique social et culturel (cohérence de nos propositions concernant la fiscalité, le soutien au secteur entrepreneurial, la justice sociale) au service d’un peuple enfin souverain sur sa terre.
La vérité est un chemin difficile, comme la libération d’un pays. Mais nous ferons en sorte que l’une et l’autre triomphent.
Nazione