(Corsicainfurmazione.org, publié le 17 juin 2025) Le PNC répond à la FCPE2A : Nous avons pris connaissance ces derniers jours d’une curieuse lettre, signée par Monsieur Claude Perrin, président de la FCPE2A, et adressée à Mme Elisabeth Borne, ministre de l’Education Nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, avec copie à MM Filippini, Préfet de Corse, Paolini, Recteur d’Académie, Panunzi et Lacombe, respectivement sénateur et député de la Corse du Sud.
Son objet, intitulé « nouvelles orientations académiques pour l’Éducation Nationale en Corse » n’est autre qu’une attaque ignominieuse et inacceptable contre l’enseignement de la langue et de la culture corses.
Outre sa forme et la sélectivité des destinataires, ce document comporte des contre-vérités flagrantes à vocation polémique proprement insultantes pour la langue du peuple corse. Pire, il témoigne d’une parfaite méconnaissance, surprenante pour un représentant d’une fédération de parents d’élèves, du plan partenarial Scola 2030 à l’initiative du Recteur d’Académie.
Même si le projet ne répond pas encore aux attentes et aspirations portées par notre histoire, en termes de généralisation, il s’inscrit cependant dans une trajectoire dynamique intéressante ; en effet, tant au niveau de l’offre de carte scolaire, des dispositifs proposés que des objectifs et moyens pédagogiques mis en œuvre, force est de constater qu’un nouveau pas significatif vient d’être franchi pour améliorer et développer l’enseignement bilingue et immersif dans notre île.
Comment, en 2025, peut-on encore écrire de telles inepties jusqu’à un cabinet ministériel, lorsque l’on connait les dispositifs en vigueur en matière d’enseignement des langues ? Comment peut-on ignorer que dans les écoles dites « à double filière », point n’est besoin de réunir le conseil d’école pour devenir un site bilingue, l’avis du Conseil des Maîtres suffisant ?
Comment interpréter le propos fantaisiste et dangereux qui consiste à faire croire que les difficultés rencontrées en classe par les enfants atteints de troubles Dys seraient accentuées par l’apprentissage du Corse ?
La langue Corse serait-elle nocive pour ces mêmes enfants pourtant confrontés à l’apprentissage d’autres langues, étrangères, dès l’école élémentaire ? Parenu fole !
Nous pourrions évoquer ici sans peine la multitude d’exemples probants menés depuis fort longtemps sur tout notre territoire, confortés par les conseils d’écoles, conseils d’administration du secondaire, des conseils municipaux, l’assemblée de Corse et jusqu’aux instances de l’État.
Alors que plus de 90% des corses aspirent à l’avènement d’une société biplurilingue, nous considérons donc cette lettre à la ministre comme une gravissime remise en cause de l’existence même de la langue corse à l’école. Nous ne l’acceptons pas et nous la combattrons de toutes nos forces !
Tout en rappelant le sens historique de notre combat au service de la reconnaissance officielle de la langue vernaculaire et de son rôle majeur dans la construction de la Corse de demain, dans la transition, nous prenons acte favorablement du plan proposé par l’Académie de Corse.
Par là même, nous invitons donc M Perrin à quitter ses postures inutiles, rétrogrades et néfastes pour tous les élèves de ce pays, à l’aune où la Corse doit répondre aux enjeux des grands défis sociaux, culturels et économiques du monde.
In corte parolle, ùn accetteremu micca è ùn accetteremu più di sente simuli sprupositi. U corsu ferma un puntellu maiò di l’insignamentu, di a furmazione di l’omi è di a custruzzione di l’identità muderna di u nostru populu.
Hè a lingua di tutti, una lingua per tutti ! »
PNC