« 13 mai – Notre appel à la responsabilité de l’État français pour l’éradication du colonialisme en Kanaky »

(Unità Naziunale, Corsicainfurmazione.org, Lutte Internationale, publié le 13 mai 2025) Le 13 mai 2024, la jeunesse des quartiers populaires de l’agglomération a fait entendre sa voix, et même si les choses dans l’absolu, n’auraient pas dû s’écrire ainsi, ce cri du cœur s’est élevé face à la déconsidération, à l’irrespect, et aux volontés profondes et chroniques des loyalistes et de l’Etat de porter atteinte aux aspirations à la dignité et à la liberté qui animent notre peuple depuis des générations.

Cette date, pour certains, résonne aussi comme un rappel de leurs propres peurs et incertitudes. Elle doit aussi mettre le Pays face à sa responsabilité collective. Un an après le 13 mai 2024, alors que la CCAT a largement contribué à la désescalade de la violence, aux côtés de Bichou, et après son infâme déportation, nous portons toujours le poids des lourdes conséquences de ces moments douloureux et de la période qui a suivi, marquée par la violence de la répression et l’injustice à tous les niveaux. Douze de nos frères et sœurs sont tombés, devenant des martyrs de notre lutte pour la reconnaissance et la liberté. Leur mémoire nous oblige, et nous ne les oublierons jamais. Hommage à eux! À ces pertes humaines tragiques s’ajoutent nos plus de 200 prisonniers politiques,incarcérés au camp-est et en France, déportés pour 6 d’entre eux, avec le Président du Front, arrachés à leurs familles et à leurs terres pour avoir défendu nos droits et notre dignité. Nombreux sont ceux qui portent encore les séquelles physiques et psychologiques des violences subies, des blessés dont les corps et les esprits gardent les cicatrices de ce jour. Nous pensons aussi à ceux qui. dans la tourmente, ont vu leur outil de travail détruit, leur source de subsistance anéantie, aggravant encore les inégalités et les souffrances de notre peuple. Face à ces réalités, nous appelons chacun à un effort d’humanité. Il est temps de sortir des logiques de confrontation pour reconnaître la douleur de l’autre et bâtir ensemble un chemin vers une paix véritable. Il est temps de reconnaître qu’il est fini, le temps indigne des colonies. La justice et la réconciliation ne peuvent se construire sur le déni et l’oubli. Et une vie vaut mille bâtiments ! Nous restons dans l’incompréhension face à l’entêtement des loyalistes à nier la légitimité du peuple kanak à demander son autodétermination, à vivre librement ses rituels culturels, et à revendiquer une place digne et équitable dans une société encore marquée par les injustices du système colonial. Comment accepter qu’en 2025, notre jeunesse, stigmatisée, héritière d’une culture millénaire, doive encore lutter pour être reconnue, pour espérer un avenir à la hauteur de ses rêves ? Elle ne l’acceptera plus, nous ne l’accepterons plus. Cette jeunesse, confrontée à des discriminations systémiques et à un manque cruel de perspectives, cherche simplement à trouver sa place dans une société qui ne peut plus ignorer sa présence et ses aspirations légitimes. Hors nous constatons que dans les initiatives portées par les collectivités aujourd’hui la Jeunesse est encore une fois laissée pour compte des politiques de réformes initiées. À ceux qui craignent le changement, nous disons que l’avenir ne peut être bâti sur l’exclusion d’un peuple et notamment de sa jeunesse. Nous tendons la main, nous l’avons fait depuis Nainville-les-roches, car nous savons que la paix ne se gagne pas par l’oppression, mais par la reconnaissance mutuelle et le respect des droits de chacun. Notre lutte est pacifique. Nous demandons le respect des engagements sur la décolonisation et l’émancipation stricto sensu.

Notre appel à la responsabilité de l’État français pour l’éradication du colonialisme en Kanaky À L’ÉTAT FRANÇAIS, NOUS LANÇONS UN APPEL SANS AMBIGUÏTÉ : IL EST TEMPS D’ASSUMER PLEINEMENT VOTRE RESPONSABILITÉ HISTORIQUE ENVERS LE PEUPLE KANAK. DEPUIS DES DÉCENNIES, VOUS VOUS ÉTÉS ENGAGÉS, PAR LA SIGNATURE DES ACCORDS DE MATIGNON ET DE NOUMÉA, À ACCOMPAGNER NOTRE MARCHE VERS L’ÉMANCIPATION ET LA SOUVERAINETÉ. CE N’EST PAS UNE FAVEUR. MAIS UN DEVOIR.

Nous refusons que l’instabilité politique française et la proximité avec les élections présidentielles servent de prétexte pour retarder ce processus de décolonisation. Les crises internes de l’Hexagone, l’agenda de l’Elal, ne peuvent être un obstacle de plus sur notre chemin vers la liberté.

 

Nous constatons à regret comment les loyalistes exploitent ce désordre pour saboter les discussions sur l’avenir institutionnel de notre pays. Ils espèrent figer notre destin dans un passé colonial révolu, refusant de reconnaître notre droit légitime à l’autodétermination et à la pleine maîtrise de notre avenir. Mais qu’ils se détrompent : Kanaky n’attendra pas. À l’État français, nous disons ceci : l’heure des demi-mesures est révolue. Vous ne pouvez plus détourner le regard, ni vous cacher derrière les crises qui secouent votre République. Vous ne pouvez plus laisser les voix du conservatisme colonial tenter de nous réduire au silence. Le peuple kanak est un peuple debout, fier de ses racines et fort de sa culture. Nous n’avons jamais plié sous la tempête, et nous ne le ferons pas aujourd’hui. Nos Anciens ont planté les racines de notre résistance, et nous, leurs enfants, en portons les fruits. Nous marchons pour eux. pour nos martyrs, pour nos prisonniers politiques, pour nos enfants et pour les générations futures. Nous restons mobilisés aussi pour nos femmes, gardiennes de la culture, piliers de nos clans, mères de nos luttes et de nos rêves. Elles portent sur leurs épaules la mémoire de nos ancêtres et le souffle de nos futurs. Leur voix, forte et résolue, guide notre chemin vers la liberté. Nous restons mobilisés pour nos anciens, qui malgré les épreuves, n ont jamais cessé de transmettre la parole de nos terres, l’esprit de nos montagnes et la mémoire de nos luttes. Ils sont les gardiens de notre histoire, les témoins vivants de notre dignité, et nous ne trahirons pas leur confiance. Kanaky ne reviendra pas en arrière. L’État français doit enfin reconnaître que la décolonisation et la pleine souveraineté de Kanaky est inévitable et urgente. L’injustice ne peut plus être tolérée, et nous ne reculerons pas. Que l’État français agisse en conséquence, car l’histoire ne pardonnera pas ceux qui auront trahi le rêve d’un peuple en quête de liberté. Lors du Congrès de Saint-Louis, le Président, du Front a fixé trois priorités claires pour guider notre marche vers la liberté et l’émancipation de notre peuple : 1. Conduire notre pays à la pleine souveraineté Christian Tein a appelé chacun de nos représentants aux discussions à faire preuve de courage et de clairvoyance face à l’État colonisateur. Pour nous, militants, cela exige un engagement total, une responsabilité assumée et une pleine conscience de l’importance de cette séquence historique.

Nous devons rester lucides et vigilants, car chaque pas en arrière et incertain met en péril le rêve de nos Vieux, ce rêve qui a traversé les tempêtes de l’histoire pour nous parvenir : celui d’une Kanaky libre et souveraine. C’est ce rêve que nous devons protéger, pour ne pas trahir la mémoire de ceux qui sont tombés pour que nous puissions marcher debout aujourd’hui. 2. Bonifier notre projet de société Notre projet de société doit être à l’image de nos valeurs : un projet inclusif où chacun trouve sa place, où les inégalités n’ont plus cours et où le développement est durable. Nous voulons une société juste, respectueuse de son environnement, qui honore nos coutumes et où les générations futures pourront vivre avec dignité sur cette terre. C’est un projet ambitieux, mais essentiel, pour que notre identité culturelle rayonne entourée des identités de chacune des communautés accueillies et que notre jeunesse ait un avenir à la hauteur de ses aspirations. 3. Se donner les moyens de nos ambitions Pour transformer nos rêves en réalité politique, nous devons accéder à la gestion des institutions majeures de notre pays. Cela passera par une mobilisation massive et déterminée lors des prochaines élections provinciales. Il est temps de reprendre les rênes de notre destin et de prouver que nous sommes prêts à gouverner, à construire et à défendre notre souveraineté. En ce jour, nos pensées vont particulièrement à notre Président Christian Tein. Nous attendons avec espoir l’annonce de sa libération, de celles des autres prisonniers politiques et nous leur envoyons, toute notre force et notre courage pour traverser cette épreuve d’enfermement injuste et illégitime. Bichou nous appelle au ralliement, à l’unité face à ceux qui voudraient nous aliéner et nous diviser. Il nous invite à concentrer tous nos efforts et toute notre détermination sur cette feuille de route. Restons mobilisés, pacifiquement mais fermement, pour résister aux affronts et au déni hypocrite de ceux qui refusent de reconnaître notre légitimité. Nous avons un beau pays, riche de ses terres, de ses cultures et de ses traditions. Un pays que nous voulons partager, en toute sobriété et dans le respect des générations futures. Que chacun se souvienne que notre combat n’est pas seulement pour aujourd’hui, mais pour demain, pour nos enfants et les enfants de nos enfants.

Alors que chacun se rassure : le beau soleil de Kanaky brillera pour tout le monde, mais il brillera d’abord pour ceux qui auront eu le courage de se tenir debout, ensemble, pour leur terre et pour leur liberté. Le pari de l’intelligence portera ses fruits. Nos prisonniers, nos martyrs nous appellent à poursuivre la lutte, mais aussi à bâtir un avenir où la dignité et l’humanité de notre peuple et de tous ceux qui ont décidé de vivre avec nous . sont respectées. Ensemble, refusons le mépris , la manipulation de l’opinion publique et le racisme profond et avançons avec courage autant qu’avec sagesse.
Avec tout notre respect et tous nos espoirs, La CCAT Nationale

. . A l'accorta annant'à Google Infurmazione For Latest Updates Follow us on Google News Nos dernière informations sur Google Actus

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