(Unità Naziunale, Corsicainfurmazione.org, Lutte Internationale, publié le 24 avril 2025) En ce jour, Core in Fronte s’associe à l’Arménie et à son peuple. Il y a 110 ans, le 24 avril 1915, débutait le génocide de 1915-1916, organisé par l’Empire Ottoman, qui a fait plus de 1,5 millions de victimes.
Plus d’un siècle plus tard, malgré les massacres et les déportations, les arméniens sont toujours là, debout et fiers, sur leur terre et ailleurs dans le monde. Ils n’ont pas disparus. Toutefois, l’agression actuelle de l’Azerbaïdjan contre l’Arménie, soutenue par la Turquie, nous ramène à cet expansionnisme panturc qui se perpétue. La situation dramatique en République d’Artsakh est là pour nous le rappeler. Core In Fronte rappelle son attachement au droit des peuples à l’autodétermination et son refus des impérialismes.
Core In Fronte.
LA POLITIQUE CONTROVERSÉE DE L’AZERBAÏDJAN.
Aborder la question de la politique agressive de la République d’Azerbaïdjan contre ‘Arménie, plus particulièrement contre la République d’Artsakh, c’est traiter sans équivoque de la stratégie de ce que d’aucuns nomment la « pétromonarchie » d’Heydar Aliyev. Une stratégie répondant à des considérations géopolitiques historiques où les rôles de la Turquie et aussi d’Israël clarifient avec force les desseins de ce pays.
De la Géographie…
L’Azerbaïdjan est présentée comme une République laïque à régime présidentiel. C’est une laïcité qui semble à priori héritée de ‘expérience socialiste soviétique (L’Azerbaïdjan est une ancienne République Soviétique). C’est aussi un pays ou 93,8% des habitants sont musulmans avec 81,6% de chiites et 12,2% de sunnites. C’est enfin d’un point de vue géographique un État d’Asie occidentale, situé en Transcaucasie orientale. C’est-à-dire dans le Caucase Sud aux ramifications stratégiques importantes.
…à la Géopolitique
Cette précision a son intérêt. Il s’agit ici de l’associer aux manœuvres « sécuritaires » d’Israël dans sa confrontation actuelle avec la République Islamique d’Iran. Cette dernière, présentée comme la composante essentielle de « l’Axe de la Résistance » (alliance politique et militaire élargie du Moyen Orient qui comprend outre le pays en question, le Hamas, le Jihad Islamique, le Front Populaire pour la Libération de la Palestine – Commandement Général, le Hezbollah, Hachd al-Chaabi, Fatemiyoun, les Houthis, le Parti Social Nationaliste Syrien) demeure ce point de fixation contre le quel l’État hébreu a développé par prévision un partenariat avec la République Azerbaidjanaise. Une collaboration qui s’appuie sur la nécessité d’établir un espace de disposition dans le Caucase du Sud.
Un partenariat stratégique.
Bien qu’à majorité musulmane, l’Azerbaïdjan est bel et bien un considérable associé pour Israël. Cela se traduit entre autres par un partenariat vérifié par l’étroite coopération en matière économique et commerciale, mais aussi en matière de renseignement et de défense militaire. Un partenariat symboliquement affiché par l’ouverture d’une ambassade à Tel Aviv en 2023 en et la nomination de Mukhtar Mammadov (vice-ministre azerbaïdjanais de l’Éducation) comme premier ambassadeur. Un partenariat militaro-technique évident puisque les fournitures d’armement de l’État hébreu (Drones « Aerostar » et appareils de numérisation territoriale « Elta System ») ont grandement participé à la victoire militaire expansionniste dans le Haut-Karabagh (République d’Artsakh) contre les arméniens. Un partenariat politique vérifié en 2023 lors du conflit entre les forces armées israéliennes et les organisations armées palestiniennes lorsque la République d’Azerbaïdjan a affiché une posture complice sur la position du gouvernement hébreu : Dans la même période la compagnie pétrolière nationale azerbaïdjanaise (Socar) acquiert 10 % de participation de parts dans le champ gazier israélien (Union Energy) répondant là aussi d’une politique présentielle pérenne en Méditerrané. Un retour de boomerang pour le « Hamas » qui en 2020, à travers son porte-parole Sami Abu Zuhri « félicitait » alors l’Azerbaïdjan pour sa victoire dans le Haut-Karabakh et « son regain de souveraineté sur ses territoires occupés »…
Et la Turquie dans tout cela ?
La Turquie, certes à régime présidentiel mais dominé d’une main de fer par Recep Tayip Erdogan, partage avec la République Azerbaïdjanaise cette vision islamo-panturque, entre autres marquée du sceau du génocide arménien perpétré d’avril 1915 à juillet 2016 et de son nouvel expansionnisme du xxie siècle toujours à l’égard de l’Arménie, de ses territoires et de sa conquête militaire de la République d’Artsakh. Le ministre des Affaires Étrangères turc, Ahmet Davutoğlu n’avait-il pas déclaré en 2023 : « La Turquie et ‘Azerbaïdjan sont deux pays frères depuis des temps immémoriaux ».
Pourtant cette entente vérifiée sur l’Arménie ne l’est pas clairement sur la Palestine, où pour cette dernière l’État turc défend plutôt un règlement négocié sur la base des résolutions 242,338, 1397 et 1515 du Conseil de Sécurité de T’O.N.U. La Turquie – actuellement membre de l’O.T.A.N. – a d’ailleurs supprimé en 2024 tout lien avec « l’État génocidaire » (État israélien) pour ses offensives meurtrières soutenues sur la bande de Gaza, particulièrement au niveau des rapports économiques.
Au-delà des différences.
Ces différences mettent en relief une apparente complexité politique relationnelle dont en réalité bien des peuples et nations sont les victimes directes voire indirectes dès lors que leurs droits sont conditionnés sinon assujettis à ces logiques expansionnistes et néo-impérialistes. Une apparente complexité qui s’efface sur le partage de ces nettoyages ethniques du xxe et du xxie siècle dont l’Arménie et la Palestine, chacune dans leur contexte, sont les victimes particulières. Un superficiel « imbroglio » qui remet gravement en cause le droit international des peuples à disposer d’eux-mêmes ; un droit qui ne saurait souffrir d’aucune contorsion d’où qu’elle vienne.
Ulivieru Sauli
Da Per Noi
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