Nazione « Nous savons que l’heure est à la résistance, à la mobilisation, pour la réussite du projet national et la reconnaissance de notre peuple et de ses droits » – #Corse

(Unità Naziunale – Lutte de Masse – Publié le 28 janvier 2024) Se tenait aujourd’hui une nouvelle refondation au sein de la lutte de libération nationale (LLN) avec la mise en place du mouvement indépendentiste NAZIONE. Plus de 500 personnes ont assisté à l’Assemblée Générale de ce mouvement.

Voici la motion d’orientation générale : 

Revue de presse – Assemblée Générale Constitutive du nouveau mouvement indépendantiste « NAZIONE » – #Corse #Photos #Vidéos

La Corse, Nation de droit naturel, connut au coeur du XVIIIe siècle une première expérience d’indépendance nationale durant laquelle elle apporta une contribution majeure à l’histoire des idées politiques. Le gouvernement national, durant près de quinze années, assura le bonheur de la Nation jusqu’à la conquête militaire française à Ponte Novu en 1769. Cependant, la chute de l’Etat paolien ne signifia jamais la disparition du sentiment national. Deux années après Ponte Novu, les nationaux corses en exil en Toscane diffusait à l’Europe et au monde un manifeste qui débutait par ses mots :

« In vano lusingansi i nostri Nemici d’averci vinti, ed abbattuti. Noi protestiamo a tutte l’età presenti, e future, che vive in Noi lo spirito della libertà, e viverà ne i nostri Posteri ancora, finchè scorrerà il sangue corso per le loro vene ». (« Nos ennemis se flattent en vain de nous avoir vaincus et abattus. Nous proclamons auprès des générations présentes et futures que l’esprit de liberté vit en nous et vivra dans notre postérité aussi longtemps que le sang corse coulera dans leurs veines »).

Ces mots transcendèrent effectivement les générations. Aussi, après une longue éclipse durant laquelle le sentiment national, bien que présent au plus profond de chaque corse, ne s’exprima plus publiquement et collectivement, la lutte nationale retrouva une vigueur nouvelle au XXe siècle. À la suite d’Aleria en 1975, la création du FLNC en 1976 apporta, à cet égard, une contribution décisive.

Depuis lors, la Lutte de Libération Nationale fut le moteur de tous les acquis politiques qu’a connu la Corse (renouveau du sentiment national, préservation de la terre, riacquistu culturale, réouverture de l’Università di Corsica, avancées statutaires…). Elle permit de remporter la « bataille des idées » et même les batailles électorales à compter de 2015.

Cependant, le dévoiement du serment passé devant les Corses en 2015, le choix assumé du renoncement et de l’assimilation par les actuels responsables des institutions corses a conduit à une impasse stratégique. Le chemin vers la souveraineté et la liberté a été délaissé au profit de l’affirmation du « destin français » d’une simple « communauté » définitivement arrimée à la France.

Après le lâche assassinat d’Yvan Colonna, notre jeunesse a su engager une mobilisation populaire d’une ampleur sans précédent. À des années de déni démocratique aurait pu, alors, succéder l’ouverture d’un véritable processus politique.

À l’inverse face au ministre de l’Intérieur français dépêché pour calmer la rue, la majorité aujourd’hui à la tête des institutions de la Corse a préféré neutraliser le rapport de force alors établi. En lieu et place de négociations jetant les bases d’une solution politique globale, un protocole excluant ce qui constitue l’essentiel de soixante années de combat contemporain a été entériné. Puis, en septembre dernier, la visite du Président de la République française en Corse est venue officialiser qu’une hypothétique évolution statutaire était conditionnée à un consensus autour du plus petit dénominateur commun.

Sur ces bases, les discussions en cours sont malheureusement condamnées à aboutir à une décentralisation améliorée que d’aucuns, à grand renfort de communication, tenteront de travestir en une « autonomie de plein droit et de plein exercice ».

De surcroit, la pérennité du peuple corse sur sa propre terre est aujourd’hui menacée par un défi démographique et migratoire sans précédent. Le mouvement de libération nationale a toujours combattu – et combat toujours – le racisme et la haine de l’autre. Ceci étant posé, il refuse de disparaître sous les coups de boutoirs de la colonisation de peuplement qui a toujours constitué l’arme la plus insidieuse des puissances tutélaires pour diluer l’identité des peuples.

Posons le problème en des termes objectifs : Quel pays au monde a vu sa population augmenter de plus d’un tiers en moins de vingt ans par le seul solde migratoire ? Quel pays au monde peut-il accepter de tels flux sans que cela ne menace les équilibres de sa société ? Quel peuple dont la langue et la culture sont niés, le pouvoir de décider confisqué, peut-il survivre à une telle situation ?

L’arrivée de 4 à 5000 nouveaux arrivants par an, l’absence de reconnaissance de notre langue, l’absence de contrôle des entrées à nos frontières, l’absence de mesure de protection de notre foncier et notre économie accentuent la minorisation de notre peuple.

Aucun pays, aucun peuple, fût-il souverain ne pourrait supporter une telle atteinte à son équilibre sociétal, une telle pression démographique. Ce que subi la Corse représente proportionnellement 4 fois l’immigration à l’échelle de la France et 2 fois celle de la moyenne des pays de l’OCDE.

Dans les années 1980, le FLNC a défini le peuple corse comme une communauté de destin.

Ce faisant, il conceptualisait une donnée historique incontestable, en Corse comme ailleurs : notre peuple a toujours été en capacité d’accueillir des personnes venues de l’extérieur au sein d’une communauté culturelle et de projet, le peuple corse. Parce que le peuple corse est une réalité vivante, ce principe vaut à la fois pour le passé mais aussi pour l’avenir.

Cependant, la communauté de destin est aujourd’hui en panne.

D’abord car le concept a pu être dévoyé, à dessein, par d’autres courants politiques. Jamais, la communauté de destin popularisée par le courant de libération nationale n’a voulu signifier que le fait de poser le pied sur la terre de Corse valait intégration au sein de notre peuple et conférait les mêmes droits que les Corses. Pas plus que le concept ne justifie l’acceptation de flux démographiques illimités. Du point de vue des migrations économiques, et pour paraphraser Michel Rocard : « La Corse ne peut accueillir toute la misère du monde mais elle doit en prendre sa part ». Aujourd’hui, à cet égard, elle prend bien plus que sa juste part. Quant à la colonisation de peuplement qui se manifeste par la marchandisation de notre terre, il s’agit là d’une prédation inacceptable que nous rejetons par nature.

D’autre part, la communauté de destin est en panne, car le peuple corse se trouve aujourd’hui dans l’incapacité objective d’intégrer les nouveaux arrivants à un projet national corse. La loi du nombre, la perte de nos référents culturels au sein même du peuple corse historique, l’absence de tout moyen de régulation conduisent, en sens inverse, à la dilution du modèle corse dans un cadre français.

Parce qu’il s’agit de bien nommer les choses pour pouvoir les combattre cette situation est la conséquence prévisible d’un système colonial bien enraciné.

Il s’agit donc pour le courant de la lutte de libération nationale d’éviter, par tous les moyens, le scénario de la disparition programmée du peuple corse comme l’avait, en son temps théorisé, le rapport de l’Hudson Institute.

Aujourd’hui, la lutte contre la colonisation de peuplement s’impose comme un axe central de lutte.

Ce constat inquiétant se doit être posé avec lucidité, non pour être un élément de résignation mais bien un appel à l’action, à l’engagement.

Nous ne devons pas collectivement céder par le renoncement fataliste et faire de la disparition de notre peuple une prophétie auto-réalisatrice.

Bien au contraire, conscients de nos potentialités, forts de notre capacité à agir nous devons engager ce pays sur le chemin d’un avenir meilleur. Nous le devons aussi aux plus jeunes d’entre nous et nous en avons les moyens.

Il y a quelques mois le ministre de l’intérieur de la France Gérald Darmanin déclarait :

« La Corse ne coûte pas cher à la France », pour notre part, nous n’avons jamais posé l’équation en ces termes.

Non, la Corse ne coûte pas cher à la France. En revanche, oui la dépendance coûte chère à la Corse.

Le combat indépendantiste ne se pose pas en termes exclusivement économiques car il est d’une toute autre nature.

Pour autant, et parce que c’est aussi essentiel, nous pouvons faire la démonstration pragmatique que la Corse, île d’Europe au cœur de la Méditerranée, riche de nombreux atouts, aura tout a gagné dans son accession à la souveraineté pleine et entière.

De nombreux corses connaissent aujourd’hui la précarité et vivent tout juste au-dessus du seuil de pauvreté. Résultat du modèle socio-économique français appliqué à la Corse. Cette situation touche nos anciens tout comme nos étudiants, nos jeunes travailleurs, tout comme nos retraités, en ville comme au village. Nous assistons à la paupérisation de la société corse, sous l’effet conjugué de facteurs multiples dont les principaux sont d’une part, une économie basée principalement sur la prédation et la captation des richesses pour satisfaire des intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général et d’autres part une spéculation immobilière effrénée. Sans parler ici d’un modèle éducatif dépassé et d’un système de santé en souffrance.

Il nous faut définitivement tordre le cou à une idée bien enracinée, celle qui consiste à penser que  nous serions trop petits, trop pauvres, trop vulnérables, soumis à tous les risques de dérives. Comme si la présence française, de sa main protectrice, civilisatrice et vertueuse, nous avait jusqu’à maintenant préservés.

Cette démonstration que nous devons poursuivre pour l’ensemble de notre peuple, est pour nous une conviction profonde.

Le combat pour l’indépendance, n’est ni d’arrière-garde, ni un excès de romantisme.

Le combat pour l’indépendance, n’est pas non plus une utopie à laquelle nous nous accrocherions, la tête dans les étoiles, déconnectés et hermétiques aux réalités du quotidien des corses.

Bien au contraire, l’indépendance est un objectif qui nous oblige, ici et maintenant à ancrer dans chacune de nos actions et de nos propositions les outils de l’émancipation pour la Corse et son peuple.

De plus ces dernières décennies ne manquent pas d’exemples éclatants, toutes les avancées obtenues pour ce pays ont été portées par notre courant. Et chaque fois, celles-ci ont d’abord été rejetées, combattues et décrédibilisées par nos adversaires.

Notre projet, nous le menons les pieds bien ancrés dans notre présent, conscients des enjeux à venir, de nos faiblesses bien entendu mais surtout convaincus de nos forces et de nos atouts pour y faire face.

Notre projet, ne part pas de zéro, nombre d’entre nous, militants auparavant organisés ou non, portent ses fondamentaux et travaillent aux propositions qui en découlent depuis longtemps, de nouvelles viendront les enrichir.

Notre projet, se traduira dans les prochaines semaines et prochains mois sur tous les terrains et dans tous les domaines par des actions concrètes au service de la Corse et de son Peuple.

Notre projet, nous voulons dans les jours, les semaines et les mois à venir le faire partager le plus largement possible au sein de notre peuple.

Nous savons qu’il y trouvera un écho favorable, il résonne dans un sentiment national bien présent même si son dévoiement par l’action institutionnelle actuelle a pu engranger de la déception. Nous savons pouvoir compter sur notre capacité de résistance, qui dans les moments les plus difficiles sait se manifester avec vigueur, les mobilisations du printemps 2022 bien que survenues dans les circonstances tragiques que nous connaissons, l’ont une nouvelle fois démontré.

Nous savons que l’heure est à la résistance, à la mobilisation, pour la réussite du projet national et la reconnaissance de notre peuple et de ses droits. Pour la résolution du conflit entre la Corse et le France, pour jeter les bases d’une paix véritable qui se concrétisera par l’accession de notre pays à la liberté et donc à la souveraineté.

En août dernier, le FLNC appelait à la résistance et à la constitution d’une « plateforme patriotique » transcendant « les partis politiques, les syndicats, les associations et les patriotes que s’y retrouveraient. » Cette plateforme devant « jeter les bases d’une alternative politique, seule garante de la sauvegarde du peuple corse ».

De la tribune des Ghjurnate internaziunale di Corti, Corsica Libera réitérait son appel « à jeter les bases d’un regroupement plus large des forces qui se situent dans une démarche d’essence nationale ».

Le collectif d’anciens prisonniers, Patriotti tenait une conférence de presse le 16 septembre dernier, appellant  « à la réorganisation du mouvement de résistance patriotique » et à une grande réunion publique le 15 octobre 2023 à Corti.

Ce jour-là des centaines de militants transcendant les partis, se retrouvaient à l’Università di Corsica et lançaient a « Chjama patriotta ». Le bureau provisoire désigné à cette occasion était chargé d’organiser à travers toute la Corse des réunions publiques et de préparer l’assemblée générale de ce jour.

A Chjama Patriotta a organisé plusieurs réunions publiques, allant à la rencontre de centaines de corses à travers toutes les pieve. Ces réunions ont été l’occasion de débats et d’échanges qui ont également nourri notre réflexion et conforter la conviction que l’attente était grande, les défis nombreux, les convictions partagées et la volonté d’agir au rendez-vous.

Oghje, rispundimu à a Chjama Patriotta, pè sta lingua, pè sta terra, pè stu populu, pè l’avvene di i nostri figlioli.

1) I militanti di a Corsica Nazioni, adduniti in una Cunsulta Generale, dumenica u 28 di ghjennaghji in Corti, ufficializeghjanu a creazione di un muvimentu puliticu novu chjamatu « Nazione».

2) «Nazione» arradicheghja a so azzione pulitica in lu quadru di a Lotta di Liberazione Naziunale di u populu corsu. Difatti si scrive in lu filu storicu di l’urganizazioni precedenti dapoi l’annati 70 è intende attualizà issu cumbattu à e sfide à i quali hè cunfruntata a Corsica di u XXI u siculu.

3)  u so ughjettivu hè l’accessione di u nostru populu à l’indipendenza naziunale è a criazione di una Ripublica Corsa.

4)   di fatti, l’internaziunalisazioni di a lotta di u populu corsu è a scrizzione di a Corsica à nantu à a lista di i tarritorii à sculunizà di l’ONU custituiscenu assi di primura di a lotta.

5) Inoltre, «Nazione» ricusa a perspettiva di un « destinu francese » par u nostru populu.

6)  s’oppone, in cunsiquenze, à a strategia purtata da i respunsavuli attuali di a Cullettività di Corsica cunsistendu, d’una parte à accittà un accunsentu cù u Statu francese, arrimbendu si à nantu à negazione di u fattu naziunale è l’accettazione di una decentralisazione amministrativa nova à l’indrentu di a Republica francesa, è , d’un’altra parte, à perpetuà una gestione di i stituzioni corse d’ispirazione clientelista.

7)  Affirma di novu chì a lotta di liberazione suciale ferma una cumpunente ch’omu ùn pò staccà di u cumbattu par a liberazione naziunale. Sottu à sta cunsiderazione « Nazione » si tene à fiancu à i travagliadori corsi in lotta par a difesa di i so diritti è s’impegna à difende, ad ogni tappa versu à a suvranità, l’instaurazione di un principiu di non regressione di i diritti suciali è a messa in anda di un Codice di u travagliu corsu.

9) Dichjara l’urgenzia ecologica è a necessità di rilevà e sfide climatiche è ambiente in tutti i duminii. St’esigenza chjama à a priservazione di e nostre pruduzzione agricule, di e nostre risorse naturale da guarantisce l’accessione à a suvranità alimentare è energetica.

10) Lotta di pettu à a precarizazione di u nostru populu, per di più ghjustizia suciale è per u so dirittu effettivu à a salute.

11) Lotta par l’ammaestria di u populu corsu di un sviluppu economicu rispittuosu di a so cultura, di u so ambiu.  A sta cunsiderazione, «Nazione » predica un statutu fiscale è suciale per favurizà un’impresariatu corsu à a scala umana. Di pettu à u risicu di spussessu di e nostre risorge, «Nazione » si prununcia par l’insturazione di un Codice di l’investimenti è a gestione publica di i settori strategichi.

12) Affirma di manera sulenna chì a leia à a nostra terra, in a so dimenzione culturale è naturale, ma dinò l’adopru di a nostra lingua custituiscenu u cimentu a a nostra identità naziunale.

13) Cumbatte u fenomenu di culunizazione di populamentu è u spussessu multiforma (fundariu, culturale, ecunomicu) chì ne ferma u curullaru è chì ipoteca di modu grave a sopravita di u populu corsu à nantu à a so terra propia.

14) Intende cunfurtà a so azzione par via di u spiigamentu di i contra puteri è a lotta di terrenu.

15) Pruclama a so sulidarità pulitica cù u Fronte di Liberazione Naziunale di a Corsica.

 

 

. . A l'accorta annant'à Google Infurmazione For Latest Updates Follow us on Google News Nos dernière informations sur Google Actus

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