Journée des « prisonniers politiques », le contexte international et #Corse

Avec le site officiel historique de l’Associu Sulidarità (aujourd’hui disparu), et le site Unità Naziunale (son dossier ici sur ce lien), nous faisions l’écho de cette journée particulière de soutien aux prisonniers politiques au niveau international.

MOBILISATIONS

Le 13 avril 2023 la police de Berlin (Allemagne) a interdit deux manifestations célébrant cette même Journée, en particulier la manifestation du 16 avril organisée par Samidoun Deutschland.

Un rassemblement le 15 avril 2023 à l’appel de plusieurs organisations dans le cadre de la Journée internationale des prisonniers palestiniens a eu lieu en Belgique.

En france, le Collectif LIBERONS MUMIA – outre le rassemblement qui aura lieu à Paris le 24 avril avec une délégation de personnalités et d’élus qui déposera une motion à l’ambassade américaine – appelle le même jour à interpeler les représentations consulaires des États-Unis dans les régions : Bordeaux, Marseille, Lyon, Rennes, Strasbourg.

En Corse, un tractage aura lieu le 17 avril sur Aiacciu,  puis un repas à Baleone ce 22 avril et enfin un repas toujours sur Aiacciu le 14 mai prochain pour cette journée internationale des prisonniers politiques.

LE CONTEXTE INTERNATIONAL

Nous ne connaissons pas le nombre exacte de prisonniers politiques à travers le monde, mais en ce jour nous voulons rappeler le nom des états qui par l’emprisonnement font le choix de bâillonner toute opposition.

FRANCE, ESPAGNE, ANGLETERRE, ALLEMAGNE, ETATS-UNIS, ISRAEL, TURQUIE , IRAN ,CHINE, CAMBODGE, MEXIQUE, CHILI , ARGENTINE , COLOMBIE, PEROU, RUSSIE, SRYLANKA , ETC..ETC…. LA LISTE ET ENCORE LONGUE…….

Initiée en 1975 par les palestiniens, puis repris en 2004 lors d’une conférence internationale au Pays Basque.

Aujourd’hui, en 2023, ont été comptabilisé 4900 prisonniers politiques palestiniens, dont 31 femmes et 160 enfants âgés de moins de 18 ans, ainsi que plus de 1016 détenus administratifs, y compris 6 enfants et deux prisonnières (Raghad Al-Fani et Rawda Abu Ajamiya). L’intellectuel et révolutionnaire palestinien Walid Daqqah lutte contre une grave maladie alors qu’il est emprisonné depuis 1986 et victime de la politique de négligence médicale des autorités pénitentiaires.

La répression politique continue en Catalogne même si celle ci n’a pas l’intensité des années précédentes. M. Puigdemont vit en exil en Belgique depuis son départ d’Espagne en 2017.

De plus de 700 prisonniers basques dans les années 1990, (200 en 2022) ils sont aujourd’hui 171 et 25 exilés. Avec la fin de l’éloignement se profilant, reste le maintien de mesures d’exception pour la majorité d’entre eux. (Source 2023)

Toujours incarcérés, Mumia Abu Jamal, Peltier Leonard, Georges Abdallah

Pour les prisonniers politiques Oscar Santillán, Jaru Rodríguez et Julián Lazarte, Facundo Molares et Milagro Salas (Argentine), pour le Vénézuélien Carlos Ilich Ramírez, pour les prisonniers Mapuche, Kurdes et pour les Irlandais, pour ceux des Brigades rouges d’Italie, pour Simón Trinidad, un prisonnier colombien emprisonné aux États-Unis… La liste est longue… (Lien)

La répression, l’incarcération comme seule réponse aux manifestions populaires dans le monde

En France, les interpellations se multiplient lors des manifestations et mobilisations contre la réforme des retraites.

En Russie, les interpellations et incarcérations des militants anti-guerre s’intensifient.

En Iran, la révolution des femmes est massivement réprimée.

En Inde, la contre-guérilla maoïste est ciblée.

La révolution au Rojava paye un lourd tribu.

Au Chili, les mapuches sont toujours incarcérés pour avoir défendu leur terre. Mais aussi des affrontements et incarcérations ont eu lieu suite à la journée du jeune combattant. (Chaque année, la jeunesse rebelle du Chili descend dans la rue pour commémorer la mort des frères Rafael et Eduardo Vergara Toledo).  Le prisonnier anarchiste Marcelo Villarroel est toujours incarcéré.

Au Sénégal, interpellations et affrontements se succèdent entre lycéens et forces de répression (Mars 2023). Les habitants de Yarakh résistent à une projet immobilier, des interpellations ont eu lieu.

Au Kenya, interpellations et affrontements ont eu lieu lors des manifestations contre la vie chère.

En Italie, la suspension de peine pour raison de santé est refusée à Alfredo Cospito.

Au Pérou, la guérilla maoïste compte de nouveaux prisonniers politiques.

En Finlande, la police intervient contre les manifestations kurdes.

En Turquie, les prisonniers politiques se multiplient chaque année dont de très nombreux kurdes (journalistes compris). Abdulhalim Kırtay, très malade, a été libéré en mars, après 30 ans de détention. 200 arrestations à la célébration du Nouvel an kurde à Istanbul en mars dernier. Répression des manifestations pour la journée internationale des droits des femmes à Istanbul.

Aux Philippines, comme en Inde et au Pérou, la guérilla maoïste subit la répression.

Au Maroc, toujours en mars, répression brutale d’un rassemblement étudiant. Interpellations et incarcérations.

Au Canada, 16 recours collectifs ont été lancés pour des arrestations et des détentions illégales d’environ 3300 personnes entre 2011 et 2015. Les manifestants dénonçaient notamment la hausse des droits de scolarité ou les brutalités policières.

En Colombie, Couvre-feu dans le nord-ouest en raison de la lutte des mineurs.

Au Sri Lanka, affrontements, interpellations et incarcérations lors de manifestations anti-gouvernementales.

Au Mexique, affrontements dans plusieurs villes pour la journée internationale des droits des femmes.

En Grèce, affrontements suite à la catastrophe ferroviaire (cycle action-répression).

… la liste est longue nous disions.

En Corse, 17 « prisonniers politiques » dont 1 en exil carcéral, 5 incarcérés à Borgu, 2 en semi-libertés, 3 sous bracelets électronique,  1 assigné à résidence en france, 7+ dans l’attente d’un procès.

En Avril 2023, soit un an après un cycle de discussion, il y a 17 « prisonniers politiques » dont 6 sont incarcérés dont 5 le sont à Borgo. Parmi ces 5 prisonniers, 2, Alain et Pierre bénéficient enfin d’une semi-liberté. Adrien, Julien et Antoine purgent leurs peines après de lourdes condamnations. Charles incarcéré en préventive le 9 décembre 2022 est toujours en exil carcéral à Fleury Mérogis dans un état de santé très précaire. Richard est assigné en France, Cédric, Jean-Christophe et Pascal étaient encore récemment sous bracelet électronique. Les FIJAIT, FINIADA et FNAEG sont toujours d’actualité, procès et condamnations ont ponctuée l’année 2022/2023, tout comme les amendes que doivent encore pas mal d’anciens prisonniers politiques.

Plus de 5 militants libérés depuis 2020 sont sous contrôle judiciaire et attendent un procès (Jean-Pierre, Frédéric, Ange-Denis, Thierry et Pierre).  2 autres José et Manu libérés sous contrôles judiciaire en 2022 attendent aux aussi un procès.

En un an de nombreux jeunes corses ont été convoqué ou interpellé au petit matin suite aux nombreuses manifestions en soutien à Yvan Colonna.

En un an, le parti indépendantiste Corsica Libera a été la cible de la répression politique, interpellations, incarcérations, procès FIJAIT…

On pensait le cycle répression-action-mobilisation terminé avec les « discussions », il n’en a rien été. Et il n’est pas près de s’arrêter en 2023.

« En 2023 cela fera 48 ans que cette mobilisation existe, dont 19 ans en Corse depuis la conférence de 2004 »

Cette « nouvelle » journée internationale des prisonniers politiques a été crée en 2004 lors de la conférence internationale à Donostia en présence d’une délégation du Comité Anti-Répression.

la mise en place de cette journée en Corse et sur Paris dans un premier temps par le Comité Anti Répression en 2006, puis par Sulidarità en 2009, prend véritablement sa vitesse de croisière dès 2008.

En 2006 le Comité Anti-Répression citait « Mais toutes ces formes d’aliénations de liberté et de négation de la dignité humaine ne seront pas suffisantes pour museler des milliers de résistants, des Kurdes incarcérés à Sican F aux prisonniers de la prison d’Algésiras, ou encore ceux de la Santé, Fresnes, Fleury Merogis et autres prisons de France.

Elles ne seront pas suffisantes pour annihiler le courage des prisonniers Palestiniens de Jéricho ou ceux incarcérés à Askheron et Ishil. Elles ne pourront en finir avec l’honneur d’Abu Gharib, ni avec les prisonniers Afghans de Guantanamo. Comment ne pas penser au courage des prisonniers du Timor dans la prison de Cipinango, ou aux Sud-Africains de Roben Island. Tous sont des exemples de dignité. Rappelons la dignité des Irlandais dans les pavillons crasseux du bloc H de Long Kesh »

Avec la section Paris du CAR / Sulidarità, cet événement s’internationalise très rapidement avec les contacts basques, bretons, kanaks…

Comme tous les ans ou presque, sauf en 2020 et 2021, pandémie oblige, les mobilisations ont été organisées en Corse et dans le monde, retrouvez ici l’intégralité des articles traitant sur le sujet (<– Lien ici)

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