« Lignes rouges sans tabous: la cage sans les oiseaux ? » – #Corse

(Unità Naziunale – gestion institutionnelle – Publié le 1er mars 2023) 4 structures dites du mouvement national, dont deux indépendantistes, sont montées à Paris, pour un « dialogue » qui devait mettre en place un projet d’autonomie fin 2022.

Dès les premières réunions suite à l’agression mortelle d’Yvan Colonna,  il a été demandé par la jeunesse en lutte trois revendications :

-La création d’une commission d’enquête sur la tentative d’assassinat d’Yvan Colonna, la vérité sur sa mort.
-La libération immédiate de tous les prisonniers politiques.
-La reconnaissance du peuple corse et un statut d’autonomie de plein droit.

Un an après que reste t il des revendications de la jeunesse corse ?

Voici la position des 4 structures suite à cette réunion sur Paris :

CORSICA LIBERA

(Unità Naziunale – Lutte institutionnelle – Publié le 27 février 2023) Le Mardi 21 février, à quelques jours de ce qui était annoncé comme une « reprise du dialogue avec Paris“ nous présentions lors d’une conférence de presse, les questions que je devais porter en ma qualité de représentante de Corsica Libera, en résumé :
• Allait-il s’agir d’ouvrir, enfin, un véritable processus politique sans tabous ni lignes rouges qui permette de prendre en compte toutes les dimensions du conflit politique qui oppose la Corse et la France depuis plusieurs décennies ?
• Allait-on traiter la question corse » comme un simple problème d’une entité administrative française ou parlions nous d’un processus de dimension politique incluant la reconnaissance du peuple corse et de l’ensemble de ses droits nationaux ?
À l’ouverture de la réunion Place Beauvau, Vendredi 24 février, le président de la république française, dans un exercice de communication savamment orchestré, s’est invité dans les échanges.
Dans un propos introductif qui se voulait plus ouvert sur la forme mais qui sur le fond n’a pas varié, Emmanuel Macron a de nouveau rappelé les “lignes rouges », à savoir :
• Le maintien de la Corse dans la République
• Le fait qu’il ne peut y avoir deux catégories de citoyens.
De plus, il a évoqué l’évolution statutaire dans le cadre d’une réforme constitutionnelle globale comme un “horizon possible parmi d’autres’.
S’agissant de la première « ligne rouge » j’ai rappelé au Président de la République française que pour les indépendantistes, dont je suis, l’autonomie n’a jamais été une finalité.
Après 50 années de combat, des années de déni de démocratie, après qu’il eut fallu un drame et des mobilisations pour que s’entame un cycle de discussion, cette étape ne pouvait aboutir à une simple décentralisation améliorée.
S’il s’agit d’un processus « à vocation historique », comme d’aucuns l’ont trop tôt qualifié, il ne peut exclure la reconnaissance de notre peuple ou bien la considérer comme un artifice symbolique mais sans traduction juridique.
Enfin sur le plan institutionnel, j’ai indiqué que l’autonomie, c’est a minima le pouvoir législatif, le pouvoir de voter la loi dans les domaines de compétences transférées aux institutions corses : éducation, langue, foncier, logement, emploi, santé, développement économique, aménagement du territoire, fiscalité….
J’ai enfin précisé que, s’il devait en être autrement, ce “processus » serait un Jeu de dupes auquel Je refuserai d’apporter ma caution et à travers moi, celle de mon parti.
Nous nous mentirions et nous mentirions aux Corses.
À l’occasion des échanges de l’après-midi, consacrés au foncier et à l’urbanisme, j’ai de nouveau évoqué spécifiquement la question du statut de résident. La réponse du ministre de l’intérieur s’est voulue fidèle au désormais bien connu « en même temps ».
En définitive “on peut parler de tout, sans tabous », mais on ne négocie rien sur l’ensemble des revendications fondamentales pour la Corse et son peuple.
Les questions ont au moins eu le mérite d’être posées, les réponses apportées ne sont pas satisfaisantes, loin s’en faut !
Au sortir de cette rencontre, je n’ai donc pas partagé l’enthousiasme général publiquement exprimé.
Il ne s’agit pas de jouer les oiseaux mauvais augure, ni de refuser le dialogue, mais bien au contraire de vouloir l’engager avec clarté sur tous les sujets, en définissant les bases d’une négociation qui soit à la hauteur des enjeux.
L’actuelle majorité qui mène les discussions ne peut se situer en deçà de ce que sous d’autres mandatures, non nationalistes, nous avions validé.
Enfin et surtout, nous ne pouvons être en deçà des revendications communes au mouvement national, validées massivement par les corses depuis 2015 lors des différentes échéances électorales.
C’est pourquoi il est plus que jamais indispensable d’intensifier la mobilisation sur tous les terrains.
Enfin, il faut rapidement engager un rapport de force déterminé par la mise en oeuvre, notamment, d’un véritable projet opposable.
C’est le message que je porterai, une fois de plus, à l’Assemblée de Corse et au delà, avec Corsica Libera, en diffusant et popularisant nos propositions.
La paix si souvent convoquée ces derniers temps, de manière incantatoire, ne peut se décréter unilatéralement, elle doit se bâtir, sans aucun renoncement et nous sommes bien déterminés à y contribuer.

I diritti di u nostru populu nantu a terra soia ùn sô da pattighjà.
Pè contu nostru firmemu determinati a fà li valè è difende li più che mai.
Pè chi l’awene sia di pace, u presente ferma d’impegnu, di lotta è di resistenza.

Josepha Giacometti-Piredda
Corsica Libera
27 février 2023

CORE IN FRONTE

(Unità Naziunale – Lutte institutionnelle – Publié le 28 février 2023) La reprise du dialogue avec l’Etat français doit aller dans le sens de véritables négociations politiques pour une avancée statutaire majeure.
➡️ Aux antipodes des sujets tabous de l’ordre jacobin français, une avancée statutaire significative doit permettre au peuple corse, reconnu dans ses droits, de retrouver sa souveraineté pleine et entière, conformément au droit international des peuples à disposer d’eux–mêmes.
➡️ L’autonomie peut constituer une étape importante, à l’instar de ce qui existe déjà de façon dynamique en Europe où 350 millions de personnes vivent dans des territoires autonomes, et plus spécifiquement en Méditerranée, aire civilisationnelle, où la Corse doit retrouver sa place originelle.
➡️ L’histoire nous enseigne que le colonialisme français n’a pas vocation à s’automutiler, d’où la nécessité pour le Mouvement National, aujourd’hui, de construire un nouveau projet politique et populaire. Celui-ci doit s’inscrire résolument dans la continuité historique et contemporaine de notre résistance, avec pour objectif la fin du conflit et l’émergence de la Nation corse libre.
➡️ Il a fallu un nouvel assassinat d’un patriote pour que l’actuel Gouvernement français, après des années de condescendance, de provocation, adopte une nouvelle attitude. L’assassinat d’Yvan Colonna, au cœur même d’une prison française, et la révolte populaire suscitée ont rappelé à l’Etat français la constance d’un problème politique irrésolu dont il porte l’écrasante responsabilité.
➡️ Le dialogue ouvert avec la représentation politique de la Collectivité de Corse devrait permettre, à cette dernière, de faire état d’un projet d’autonomie correspondant aux attentes populaires exprimées. Ces dernières doivent garantir l’élargissement et l’adaptation des compétences à la Corse. L’Etat français ne peut feindre d’ignorer ce qu’est un statut d’autonomie après que Gerald Darmanin en ait évoqué l’hypothèse en mars 2022 : C’est l’obtention du pouvoir législatif. Le choix des mots est important.
➡️ Le dialogue doit être sans tabou, ni préalable. Il doit être de véritables négociations politiques à même de solder définitivement la nature du conflit qui oppose la Corse à la France. Par le passé, dans d’autres situations, la France a déjà su se hisser à la hauteur des enjeux, à l’image de la déclaration de Carthage, de Pierre Mendès France en 1954, sur l’autonomie interne de la Tunisie, ou sur les accords de Matignon en 1988 pour la Kanaky.
➡️ Circonscrire l’avenir de la Corse à sa place «dans la République» c’est omettre l’histoire nationale corse et sa place originelle dans la Méditerranée, berceau civilisationnel de l’Europe. C’est taire l’Etat corse indépendant, souverain et démocratique du XVIIIe siècle, et l’avilissante conquête militaire de 1769 qui a noyé par les armes et dans le sang un peuple alors libre.
Entrevoir la Corse sous le prisme déformant de «la création de deux catégories de citoyens» c’est s’absoudre de cette responsabilité historique d’avoir détruit les fondements de la citoyenneté corse et d’avoir cherché à anéantir la langue, la culture, le territoire et la communauté corse au nom d’un concept colonial français.
➡️Dans ce contexte, nous renouvelons notre proposition du projet Titre XII Bis pour la Corse. Cette proposition, qui prévoit à terme l’exercice du droit à l’autodétermination à l’indépendance pour le peuple corse, est à ce jour la proposition institutionnelle d’étape la plus haute faite par un parti politique corse.
➡️ L’autonomie ne saurait être détournée de sa vocation initiale. Elle doit répondre aux intérêts collectifs du peuple corse. Elle doit assurer la place et le rôle du bien public au cœur de son dispositif. Elle doit satisfaire, dans un souci de justice sociale et d’équitable répartition des richesses pour tous, les aspirations des couches populaires des villes et des « pievi ».
➡️ Les mesures de semi-liberté des patriotes Petru Alessandri et Alanu Ferrandi ont contribué à décrisper la situation actuelle.
Elles démontrent, aussi, que si l’État français a une volonté politique, il peut s’engager à mettre un terme aux logiques répressives. Elles mettent, enfin, en évidence l’incontournable importance du traitement de la question des prisonniers politiques et des anciens prisonniers politiques dans le dialogue affiché.
Le dialogue doit s’affranchir des mécanismes policiers et judiciaires politiques. Tous les prisonniers politiques doivent être libérés. Toutes les poursuites doivent cesser.

Core In Fronte
28 février 2023

PARTITU DI  A NAZIONE CORSA

(Unità Naziunale – Gestion institutionnelle – Publié le 24 février 2023) La position du PNC et d’Avanzemu sur la réunion de paris, sans tabou et avec deux lignes rouges annoncées  :

« La réunion de ce jour à Paris, a permis d’aborder la problématique des institutions insulaires, dans une logique comparative et la situation du foncier dans l’île d’une douloureuse actualité.

La présence du Président Macron, au seuil de nos échanges, a donné au processus engagé une dimension particulièrement forte. Nous prenons acte avec intérêt et pour la première fois concernant des discussions relatives à la Corse, de cette présence et tout autant, des propos constructifs qui ont été tenus.

L’absence de tabou, un calendrier de travail resserré (auquel nous appelions ces dernières heures) et la perspective d’une réforme constitutionnelle ont été dûment rappelés. Il importe désormais pour notre part, d’accélérer le rythme et d’acter les premières propositions à transmettre au gouvernement.

Le PNC et Avanzemu entendent poursuivre avec méthode et détermination, leur objectif dans cette négociation: un projet de société ambitieux et novateur, dans le cadre d’une réforme de la loi fondamentale et d’une autonomie réelle.

Nous en appelons donc, une nouvelle fois, à une convergence des forces vives autour d’une même exigence et d’une vision partagée. C’est ainsi notamment, que nous pourrons surmonter les derniers obstacles et construire sereinement la paix pour notre peuple et l’avenir de notre pays.

U Partitu di a Nazione Corsa »
24 février 2023

FEMU A CORSICA

(Unità Naziunale – Gestion institutionnelle – Publié le 1er Mars 2023) À l’occasion de notre conférence de presse, organisée ce jour à Aiacciu, relative à la reprise du processus de discussion entre la Corse et Paris, nous avons pris l’initiative d’engager, à compter de la semaine prochaine, un cycle de discussions :
– D’abord avec les autres forces nationalistes ;
– Ensuite avec l’ensemble des forces politiques, syndicales, culturelles et associatives.
Nous avons également réitéré notre proposition d’insérer un Titre au sein de la Constitution consacrant le statut de la Collectivité autonome de Corse de demain.
Cette conférence de presse a enfin été l’occasion d’annoncer notre première tournée des « Giri citadini è paisani » le samedi 25 mars prochain à Corti.
L’objectif est de construire, par le dialogue et le débat démocratique, le socle commun le plus large possible pour le projet d’émancipation que nous avons vocation à mettre en œuvre.
Nous pensons, sans naïveté ni angélisme, qu’après un demi-siècle de lutte, une décennie de victoires électorales répétées et amplifiées, une année de révolte populaire légitime après l’agression d’Yvan Colonna, les chemins de l’espoir s’ouvrent enfin pour notre pays.

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