(Unità Naziunale – Lutte Institutionnelle – Publié le 4 juin 2021) La liste @Fà Nazione porté par Jean Guy Talamoni de Corsica Libera répond à Tavignanu Vivu :
Quelle est votre position au sujet du projet de CET de GIUNCAGGIO qui prévoit d’enfouir des milliers de tonnes de déchets ménagers en mélange, ainsi que des terrains amiantifères et déchets amiantés sur un terrain instable dans un méandre du Tavignanu deuxième fleuve de Corse ?
Vous prônez la transparence dans votre programme, nous espérons donc une réponse claire et précise que nous publierons sur notre page facebook.
Risposta Corsica Libera
La question des déchets est pour nous l’un des enjeux prioritaires de la mandature à venir.
Depuis la fermeture du Centre d’Enfouissement Technique (CET) de Tallone en 2015, la Corse subit annuellement les conséquences :
* Du manque d’exutoire pour les ordures ménagères Résiduelles (OMR);
– Du manque d’ambition et de financement en faveur du tri des mandatures antérieures à notre arrivée aux responsabilités.
Nous comprenons parfaitement vos inquiétudes légitimes et nous nous excusons par avance de la longueur de notre réponse mais le sujet est complexe et il nécessite bon nombre d’éclaircissements.
Contrairement à ce qu’a pu affirmer une autre démarche engagée dans ces territoriales, la question des déchets est loin d’étre une compétence exclusive de la Collectivité de Corse.
Et c’est bien le problème !
En effet la collecte relève des EPCI (Communautés de Communes), le traitement et la valorisation relève du SYVADEC, le contrôle et les autorisations de l’Etat
La Collectivité de Corse disposant du ■ pouvoir » de faire un plan déchets éco-responsable « seulement incitatif » et se devant de respecter les directives européennes et françaises, sans aucun pouvoir contraignant sur les autres acteurs.
Précisons aussi que ce plan dépend dans un premier temps, depuis l’adoption de la loi NOTRe, d’une commission où l’Assemblée de Corse est loin d’être majoritaire.
En réalité. l’Assemblée de Corse n’aura réellement la main qu’en fin de processus, c’est-à-dire dans la seconde partie de 2021 et c’est à ce moment-là que le plan déchets sera adopté.
De la même façon, il est important de préciser, contrairement à ce qui a été affirmé par la même démarche, qu’il n’existe à ce jour aucune solution de traitement sans enfouissement (ou stockage des déchets ultimes non recyclables)…
Gageons que ces affirmations erronées ne traduisent qu’une méconnaissance importante du dossier et non une volonté non-assumée de critiques systématiques de l’action de la majorité territoriale.
En effet, soit on pratique une politique du tout enfouissement sans tri. politique à laquelle nous sommes fermement opposés.
Soit on incinère (ou on « valorise ») et on enfouit le résidu dans des centres spécialisés de déchets toxiques qui n’existent pas en Corse aujourd’hui (il faut savoir que pour 100 Kg de déchets incinérés. 20 à 25 kg de déchets solides hautement toxiques seront enfouis). Solution à laquelle nous sommes également complètement opposés. Non pas par dogmatisme, mais parce qu’elle serait obligatoirement mise en œuvre par des privés, créant de facto une situation de monopole au vu des frais de fonctionnement annuels colossaux a assumer par ce type d’installation. Sans compter les risques d’affrontements mafieux que la perspective de bénéfices si importants pourrait provoquer.
Soit on choisit la voie préconisée par Corsica Libera qui consiste à inciter fortement les EPCI à s’engager dans une politique de tri sélectif en porte à porte afin de réduire au maximum les OMR à enfouir (ou stocker) dans les ISDND (ou écopôles…).
Tout en accompagnant fortement en investissement et en ingénierie les EPCI afin que chacune puisse mettre en œuvre une solution publique de traitement de ses biodéchets (plateforme de compostage, méthanisation…) et de ses déchets ultimes.
Vous pourriez être tentés de demander pourquoi s’engager sur un chemin qui semble si difficile ?
Parce que le volume de déchets à enfouir avec un tri optimum est équivalent à celui des déchets toxiques issus de l’indnératioa Mais aussi car cette politique est créatrice d’emplois qui s’auto-financent grâce à l’augmentation des déchets triés revendus à des éco- organismes.
Comme nous le préconisions dans le Corsica 21 présenté aux Corses en 2015, projet dont le fil conducteur n’a pas varié tout en s’enrichissant depuis pour tenir compte de la réalité du terrain et des nouvelles directives européennes, nous pensons que chaque territoire doit prendre sa part dans le traitement des déchets.
Il est évident que les populations ont raison de se mobiliser contre les projets prévoyant d’accueillir des déchets de toute la Corse. Pour rendre un projet d’exutoire acceptable, il faut qu’il soit calibré afin de ne recevoir que des déchets du territoire qui les produit
C’est pourquoi nous préconisons depuis 2015 la création d’exutoire publics de 15 à 20 000 tonnes maximum car cela permettrait de réduire le coût du transport et par la même occasion les émissions de carbone dans l’atmosphère, mais aussi de maîtriser les coûts pour le contribuable corse.
À ce jour, seul Lionel Mortini, candidat Corsica Libera et Président de l’EPCI de I’¡le-Rousse Balagne, a proposé un terrain sur son territoire afin que la Balagne gère ses propres déchets.
Une fois les élections passées, il faudra que les EPCI sollicitées par l’Office de l’Environnement depuis 3 ans maintenant proposent des terrains publics afin d’accueillir un exutoire.
La multiplication des acteurs étant problématique, il sera aussi nécessaire que les EPCI prennent la décision de dissoudre le SYVADEC dont les missions et le personnel devront être transférés à l’Office de l’Environnement
Bien que la Corse ait besoin de nouveaux exutoires, créer un exutoire de ce type dans un endroit dont la stabilité du sol est contestée scientifiquement et qui est entouré par le Tavignanu est pour notre part inenvisageable et totalement aberrant
Chacun comprendra aisément que pour toutes les questions évoquées précédemment et parce que la défense de la terre et de l’environnement font partie de notre ADN politique depuis plus de 50 ans, nous sommes totalement opposés au projet de Ghjuncaghju. Ce que vous avez d’ailleurs pu constater étant donné que Corsica Libera est à vos côtés depuis le début à travers l’action de ses militants et de ses élus.
Comme sur la question de la santé et sur tant d’autres, il n’y a en réalité que Corsica Libera qui dispose d’un programme clair et précis sur les déchets.
En résumé, il s’agit de privilégier la maîtrise publique sur l’ensemble de la problématique des déchets (planification, collecte, traitement, contrôle) pour maîtriser les coûts au profit du contribuable corse afin de sortir enfin de la crise tout en étant équitable avec tous les territoires.
Gouverner consiste à faire des choix et à être clair, c’est l’essence même du projet de société de Corsica Libera. Aux Corses de se déterminer dorénavant
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