
2. Causes et mécanismes subjectifs des processus de décréolisation J’ai précédemment assigné trois caractéristiques à la décréolisation : primo, elle est quantitative, quand elle concerne la réduction du nombre des locuteurs. Quand ce nombre est réduit à zéro, on est dans le cas d’une langue morte, ce qui n’est pas encore tout à fait la situation des créoles de Trinidad et de Grenade, lesquels sont moribonds. Deuxio, elle est qualitative quand elle affecte la forme et la substance du créole, ainsi qu’il est possible d’en faire l’expérience quotidienne, à travers l’emploi de plus en plus important et non toujours maîtrisé de cette langue, notamment dans les médias. Tertio, elle correspond enfin à une diminution de l’ancrage psychologique et sociologique dans la langue. Plus que les deux premiers types de décréolisation, ce dernier joue un rôle crucial dans le processus en question. Il y a d’ailleurs lieu de noter que le niveau d’ancrage varie non seulement avec les divers pays concernés, mais aussi avec les différentes couches de la population d’un même pays. On peut véritablement parler d’une géographie et d’une sociologie de l’ancrage dans les créoles dits BLF (à base lexicale française).
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