#Corse @F_Alfonsi « Sortir du tête à tête avec l’Etat »

L’Exécutif a pris un bon bol d’oxygène en Sardaigne lors du premier voyage officiel de Gilles Simeoni et de plusieurs de ses conseillers exécutifs, Jean Christophe Angelini, Fabienne Giovannini et Jean Félix Acquaviva. Mais, dès cette semaine, il doit retourner dans l’ambiance beaucoup moins vivifiante des « groupes de travail » parisiens de Manuel Valls. Que peut-on en attendre ?

La façon dont Marylise Lebranchu a été congédiée en dit long sur la portée des réformes que le gouvernement est prêt à engager. L’ex-« Ministre de la Corse » avait le sens du dialogue même si elle manquait singulièrement de marges de manœuvre. Son successeur, Jean Michel Baylet, un radical socialiste à la mode 4ème République, farouche défenseur des Conseils Départementaux, sera donc celui avec qui la nouvelle majorité de l’Assemblée de Corse devra négocier les ordonnances d’application de la loi NOTRe en vue de la création de la Collectivité Unique.

Avec Jean Michel Baylet, on est donc loin, très loin, d’un Pierre Joxe ou d’un Lionel Jospin. Le dossier corse est ainsi renvoyé au rang d’une non-priorité, et reçoit l’indifférence du gouvernement. Les ordonnances se feront sans doute, mais aucune ambition nouvelle pour la Corse et sa relation avec l’Etat n’est à espérer. Et les délibérations-clés de l’Assemblée de Corse, co-officialité, fiscalité, statut de résident, inscription dans la constitution, resteront lettre morte pour les deux ans à venir. Pour nos élus nationalistes, l’atmosphère de ces conciliabules parisiens va vite devenir peu motivante !

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Les enjeux, pour autant, ne seront pas secondaires. Sur la fiscalité du patrimoine, et la suite à donner aux arrêtés Miot, il faut reprendre le bâton de pèlerin. Sur la Chambre des Territoires, pour l’instant refusée, qui doit structurer les politiques territoriales dans les bassins de vie naturels, il ne faut rien céder et reprendre ainsi la main sur la mise en place des nouvelles intercommunalités. Et, sujet par sujet, il faudra batailler sur ce qui sera l’enjeu central des mois à venir, la santé financière de cette future Collectivité Unique. Pour sortir de l’abysse financier dans lequel se trouve l’actuelle CTC et pour engager des projets d’avenir porteurs de développement, compagnie maritime régionale, développement des relations avec la Sardaigne, plan de développement, etc…, il faudra dégager de nouvelles ressources. Rien ne sera possible pour une collectivité exsangue !

Mais, pour les deux ans à venir, le véritable oxygène politique, l’Exécutif ne le trouvera pas dans ces combats techniques obscurs. Par contre, en ouvrant grand les fenêtres sur le monde méditerranéen, il ouvre un champ nouveau et il imprimera indiscutablement sa marque sur l’avenir de la Corse. En se rendant en Sardaigne dès le début de la mandature, Gilles Simeoni et ceux qui l’accompagnaient ont délivré un message clair et plein d’espoir. L’Exécutif sarde a répondu favorablement, et même avec enthousiasme, à la demande de coopération. La démarche pourra s’étendre aux Baléares rapidement, recréant ainsi, 20 après, la coopération des « Iles de la Méditerranée Occidentale » (IMEDOC) que Jean Baggioni avait soutenue mais que Ange Santini puis Paul Giacobbi avaient enterrée.

Au-delà de cette coopération insulaire, c’est toute une démarche politique envers l’espace méditerranéen qu’il faut engager. Et l’acteur-clef, politique et économique, de cette démarche, c’est bien sûr la Catalogne, qu’il faudra voir rapidement. Un premier contact officiel aura lieu lors de la tenue de l’Assemblée Générale de l’Alliance Libre Européenne à Aiacciu fin mars.

FrancoisAlfonsiEn tant que Président de l’ALE qui compte dans ses rangs un des partis au pouvoir aux Baléares, comme dans le pays valencien, et surtout ERC à la tête de la Generalitat de Catalunya avec CDC, je vais m’employer à dynamiser ces contacts. Dans le contexte de la victoire nationaliste à Barcelone comme en Corse, ce lien sera évidemment capital.

Par ces échanges avec les autonomies de l’espace méditerranéen, l’Exécutif renouvelle le message politique, il mène une politique européenne radicalement différente, et il crée des opportunités nouvelles pour nos acteurs économiques, notre université, et toutes les forces vives. Et, surtout, il contourne de facto la tutelle de l’Etat.

Dans la courte période que le calendrier ouvre au nouvel Exécutif, c’est sans nul doute l’investissement politique le plus rentable pour lui, pour marquer sa différence, et pour convaincre les Corses, en 2018, de poursuivre sur la voie ainsi ouverte.

François Alfonsi

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