[Euskal Herria] ETA : l’adieu aux armes

Avant de tourner la page, un petit rappel historique ne sacrifiant pas aux axiomes de la pensée dominante.

ETA (Euskadi ta Askatasuna / Patrie basque et Liberté) a décidé d’en finir avec les armes et les explosifs. Personne ne devrait plus mourir pour cause de question basque. Les portes des prisons devraient s’ouvrir dans un délai raisonnable pour des centaines de militants nationalistes basques. Incontestablement, le nationalisme et la société d’Euskadi, ainsi que l’Espagne, voient s’ouvrir une nouvelle page. Souhaitons qu’elle soit belle et que toutes les parties y trouvent matière à se réjouir. Mais avant de tourner définitivement la page, un petit rappel historique s’impose. On ne saurait se satisfaire des commentaires manichéens célébrant le triomphe de la démocratie sur la violence, du bulletin de vote sur le terrorisme, de la collaboration policière et judiciaire espagnole et française sur l’organisation clandestine des indépendantistes basques. On ne saurait non plus considérer que la responsabilité de la mort de 800 personnes puisse être attribuée à la seule ETA. La réalité est bien plus complexe.

Résistance à la dictature

ETA est née en 1959 alors que – sous la dictature du général Franco épargnée après la Seconde guerre mondiale par les démocraties occidentales pour causes de Guerre froide et de lutte contre le communisme – le Peuple basque était encore plus opprimé que le reste des peuples d’Espagne. Elle a été créée par des dissidents de gauche du Parti nationaliste basque (PNV) qui contestaient l’inaction, le conservatisme et le cléricalisme de cette formation. ETA n’a pas été une organisation d’essence antidémocratique. Au contraire, durant des années, elle a été à la pointe d’une résistance offensive contre une dictature féroce et a payé le prix du sang et des larmes. En 1968, ayant déjà essuyé une sévère répression, elle a, pour la première fois, abattu un exécutant de l’appareil répressif (un policier). En 1973, ETA a fortement contribué à accélérer le processus démocratique espagnol et ainsi acquis une grande popularité en Espagne et au plan européen. Elle a organisé et exécuté, en plein Madrid, un attentat spectaculaire qui a mis fin aux jours de l’amiral Carrero Blanco, l’héritier désigné du général Franco. Cette action a réduit à néant les espoirs de survie du régime franquiste qu’entretenait une camarilla très inquiète du vieillissement et de la dégradation de l’état de santé du Caudillo. Franco s’étant éteint en 1975, la mort de l’amiral a donné au roi Juan Carlos et aux démocrates les coudées franches pour instaurer la démocratie. Le peuple basque a lui aussi bénéficié de cette évolution. Dès octobre 1977, les nationalistes emprisonnés ou recherchés ont été amnistiés. L’ETA a pour sa part approuvé le statut d’autonomie au Pays basque prévu par la nouvelle constitution espagnole. Quant au PNV, en 1980, il a remporté les premières élections désignant les députés du Parlement basque.

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