#Corse Nicolas Battini « de l’ethnie à la nationalité : la mission du nationalisme corse »

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“ L’Assemblée de Corse est la maison du peuple corse et vous êtes ici chez vous.  » 

TalamoniSimeoniAssembleegouvenrementCorse17dec2015

Tels ont été les termes employés par Gilles Simeoni, président nationaliste de l’éxécutif, alors qu’il recevait aux côtés de Jean-Guy Talamoni les représentants de la communauté musulmane corse. À la suite des évènements accablants survenus ces derniers jours, de l’embuscade intolérable tendue à nos pompiers au soir de Noël jusqu’au saccage insupportable et absurde d’un lieu de culte musulman, le tout assaisonné d’amalgames corsophobes et islamophobes proférés par les esprits limités qui se sont renvoyés la balle dans les médias et sur les réseaux sociaux, l’intervention et la mise au point des deux leaders nationalistes apparaît comme salutaire. Leurs prises de position claires et fermes en matière de sécurité des citoyens corses et leur rejet catégorique du racisme et de la xénophobie sont révélateurs d’une maturité idéologique que le nationalisme corse a désormais atteint, au grand dam des groupuscules fascisants noyautés par les identitaires français, désormais définitivement marginalisés, qui surfaient jusqu’à aujourd’hui sur l’ambuiguité savamment entretenue par leurs réseaux et les médias français en ce qui concerne la notion de nationalisme sur l’île ( détournement de la symbolique indépendantiste, greffe contre-nature, entrisme dans les structures politiques, récupération de la sémantique, négation des valeurs démocratiques et sociales de la lutte corse etc… ).

Les incidents du quartier des Jardins de l’Empereur, à défaut d’avoir renvoyé à l’Europe une image positive et réaliste de la vie quotidienne en Corse, auront au moins rendu possibles – voire indispensables – plusieurs clarifications qui tardaient à venir. Oui, il existe des Corses d’origine étrangère et pas seulement issus des différentes vagues migratrices européennes, ces-dernières ayant largement été acceptées depuis des générations – nombre de militants nationalistes corses d’origines espagnole, sarde, française… -, mais également des Corses d’origine arabo-musulmane. C’est un fait. D’aucuns s’obstinent encore à le nier soit par ignorance, soit par idéologie – et nous imaginons de quelle idéologie il retourne -. Des sites liés à l’extrême droite européenne tels que Sangue Corsu ou Corsica Patria Nostra sont assez explicites à ce sujet.

Malgré tout, disons le d’emblée, aucune vision rétrograde largement inspirée par les cercles identitaires français n’est en mesure d’empêcher un certain nombre de musulmans vivant dans notre pays de se sentir Corses et même de partager les aspirations émancipatrices du mouvement nationaliste. En 2015, osons provoquer quelques étroits esprits, un musulman peut pratiquer sa foi, prier son dieu tout en chantant le Diu vi salvi regina, veiller à ce que ses enfants apprennent le corse et être un fervent patriote corse. Notre communauté nationale, en s’appuyant sur une conception citoyenne d’elle-même, renforce ses chances d’atteindre un jour les objectifs qu’elle s’est fixée en plaçant les paolistes à la tête des institutions de l’île. C’est une idée qui a fait son chemin à Barcelone, à Bilbao et à Glasgow…

Devant la Cour de Sûreté de l’État, en 1979, les premiers militants du FLNC parlaient déjà de nationalité corse ouverte à ceux qui veulent vivre en Corse, participer à sa libération et aspirent à se fondre au sein de son peuple, ce-dernier ayant toujours fabriqué des Corses. Dans leur déclaration, ces patriotes de la première heure déclaraient ceci : ” Nous ne luttons pas contre l’occupant français pour nous replier sur nous-mêmes dans une autarcie archaïque et raciste. Bien au con­traire, au lieu d’être rayés de la carte mondiale par l’État français, nous voulons avec l’indépendance nous ouvrir sur le monde. “

Les positions de Jean- Guy Talamoni et de Gilles Simeoni s’inscrivent dans cette filiation idéologique humaniste et progressiste qui prend sa source dans l’œuvre paolienne du 18ème siècle ainsi que dans la pensée des Lumières d’Italie. ” Nous sommes Corses, nous voulons le rester. “ La réponse que leur ont faite les représentants de la communauté musulmane brise un tabou. Sans sous-estimer les problématiques liées à l’immigration et à la précarité qui l’accompagne malheureusement avec son lot de maux sociaux dont souffrent les populations migrantes et celles qui les accueillent, force est de constater que, de part et d’autre, les conditions semblent réunies pour que les nationalistes puissent réellement concrétiser un véritable projet de construction nationale en édifiant, dans la concorde et avec la participation de tous, la communauté de destin que le FLNC appelle de ses vœux depuis 1987. L’avenir en Corse sera national, conforme à l’héritage de tolérance et de démocratie que nous ont légué les révolutionnaires corses de 1755.

Niculaiu Battini.

 

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