#Corse « Le PNC en AG – Unité stratégique ! » par @F_alfonsi

Jeudi, vendredi, samedi, dimanche : l’enchaînement des événements de la fin de la semaine passée a posé les jalons des six mois qui viennent, jusqu’à l’élection territoriale des 6 et 13 décembre 2015.

A Paris jeudi, la conférence co-organisée par l’ALE à l’Assemblée nationale sur le processus de paix au Pays Basque a montré comment une société civile puissamment mobilisée pouvait soulever le couvercle mis par le système jacobin sur une revendication nationale. Pierre Joxe présidait une conférence qui rassemblait toute la représentation élue du Pays Basque en France, des personnalités reconnues de l’élite intellectuelle et humanitaire française, et les acteurs-clefs de la mouvance nationaliste basque, toutes tendances confondues. Les observateurs venus de Corse, particulièrement les deux présidents des groupes nationalistes, Jean Christophe Angelini pour Femu a Corsica et Jean Guy Talamoni pour Corsica Libera, ont pu apprécier la force d’organisation et de structuration d’une démarche qui, manifestement, a fait bouger les lignes, dans son propre camp comme dans le camp d’en face. Les médias, français comme espagnols, avaient envahi la salle, où s’exprimait une envie d’espoir puissante. Cette conférence, certainement, marquera l’Histoire du Pays Basque.
Le lendemain vendredi à l’Assemblée de Corse, à l’initiative de Corsica Libera, le premier pas d’une démarche semblable pour la Corse a eu lieu sous la présidence de Michel Rocard. L’intention est la même : faire entendre, et faire relayer de façon forte, avec l’aide de soutiens européens, la voix de la Corse à Paris, pour forcer la porte d’une négociation qui apporte un règlement politique après plusieurs décennies d’affrontements. Le préalable est rempli, avec la décision d’arrêt de la violence politique prise par le FLNC, et l’adoption d’un « corpus revendicatif corse » légitimé par les votes successifs de l’Assemblée de Corse : Collectivité Unique, co-officialité, statut de résident, reconnaissance constitutionnelle de la spécificité de la Corse, statut fiscal, amnistie des prisonniers politiques. La direction est bonne, car le panel d’intervenants autour de l’ancien premier ministre socialiste est de nature à donner un éclairage européen pertinent, et à initier l’internationalisation qui est absolument nécessaire pour que la Corse, enfin, fasse elle aussi bouger les lignes. Un long chemin est encore à parcourir pour arriver à l’ampleur de la démarche basque, et il ne pourra être porté à son terme sans la mise en commun de tous les moyens dont dispose le mouvement nationaliste. Dans ce domaine de l’internationalisation, pour des raisons matérielles parfois très triviales car cela appelle des moyens financiers conséquents, mais aussi pour des raisons de crédibilité–seule une voix nationaliste cohérente peut être entendue hors de Corse-, et enfin pour des raisons politiques simples car il faut un « interlocuteur unique » pour que les négociations avancent, la progression du processus initié à Aiacciu vendredi appelle un rapprochement entre les nationalistes.AssembleeGeneralePNCune2015 (3)

Ce rapprochement était matérialisé dans la rue dès le samedi. La manifestation convoquée à l’initiative des grévistes de la faim qui s’étaient regroupés dans le nid d’aigle à Corti il y a deux mois à l’appel de Ghjuventù Indipindentista a rassemblé 3.000 manifestants. La présence en tête de cortège de Maria Guidicelli et de Pierre Ghionga, membres de l’Exécutif de Paul Giacobbi, symbolisait le consensus politique de l’Assemblée de Corse. Mais la quasi-totalité des manifestants venaient des rangs nationalistes, signe que beaucoup reste encore à faire pour aller à l’Union du Peuple Corse.

Quant à l’AG du PNC tenue le dimanche elle a jeté les bases d’un renouvellement de la dynamique politique nationaliste en vue de l’échéance des 6 et 13 décembre 2015. D’abord renverser l’ordre des choses : la question n’est pas de savoir avec qui tel ou tel mouvement nationaliste fera alliance pour accéder aux responsabilités, mais qui de la classe politique traditionnelle viendra rejoindre une majorité dont le cœur est formé par les élus nationalistes pour contribuer à la construction d’un autre avenir pour la Corse.

FrancoisAlfonsiEt par voie de conséquence, l’AG du PNC a donné mandat à ses instances pour que l’unité stratégique nécessaire, rendue possible par l’arrêt de la violence clandestine, devienne réalité dès le mois de décembre prochain. C’est le « plan A », celui de la Corse qui gagne, qui serait alors mis en œuvre par les élus nationalistes lors d’une mandature courte, deux ans, mais capitale, car elle conditionnera la future Collectivité Unique, et tous les autres chantiers politiques qu’il faut activer, notamment au plan de l’internationalisation. 500 militants ont fait entendre puissamment cette offre politique. A n’en pas douter, elle répond à l’attente des électeurs nationalistes. Nous avons un mois à peine pour la mettre en œuvre efficacement, et, pour commencer, au sein de Femu a Corsica.

François Alfonsi

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