#Corse #Législatives2012 – Réponses de Laurent Marcangeli aux questions de Femu a Corsica

Le dimanche 17 juin, les électeurs de la première circonscription vont choisir leur nouveau député. Nous souhaitons interpeller publiquement ceux qui aspirent à accéder à cette fonction.

Les Corses, et notamment ceux qui, par leurs suffrages, ont soutenu la démarche FEMU A CORSICA, ont en effet le droit de savoir ce que sont les réponses que vous souhaiterez apporter aux questions suivantes :

Ci-dessous les réponses de Laurent Marcangeli aux questions posées par Femu a Corsica :

A°) Le Peuple Corse est incontestablement une communauté humaine vivante et ouverte, de par sa langue, sa culture, sa relation à un territoire historique, l’île de Corse, ses intérêts spécifiques : considérez-vous que ce peuple existe et qu’il a le droit d’être juridiquement reconnu ?

Oui. La Corse a une histoire, une langue, un patrimoine que nul ne conteste. Cette demande de reconnaissance officielle avait été portée en son temps par J. ROSSI qui, je vous le rappelle, soutien fortement ma démarche. Je suis prêt à la faire de nouveau mienne en la portant au niveau du Parlement.

B°) Etes-vous prêt à engager, dès votre élection, une réforme constitutionnelle permettant en conséquence à la Corse d’obtenir les moyens statutaires d’assurer son avenir, au travers notamment de :
– la question foncière, avec en particulier le statut de résident ;
– le statut de co-officialité de la langue corse ;
– la demande de transfert de la compétence fiscale, au nom du statut hérité des arrêtés Miot ;
Ces évolutions, voulues par une majorité d’élus ainsi que par l’immense majorité des Corses, auront nécessairement pour corollaire le transfert du pouvoir législatif et réglementaire à l’Assemblée de Corse.

Je suis favorable à tout ce qui permettra à la Corse de disposer des moyens de sa réussite. C’est pourquoi, je suis convaincu que durant cette mandature, la Corse devra s’engager sur le chemin de la réforme. Cela passe d’abord par l’utilisation au mieux des moyens qui sont déjà ceux de la CTC et qui sont insuffisamment utilisés (pouvoir d’adaptation réglementaire et législatif), mais aussi par une clarification des compétences entre collectivités qui pourrait être complétée par des compétences étendues données à la CTC, notamment dans le domaine fiscal ou réglementaire. Cette décision appartient d’abord à l’Assemblée de Corse. Si celle-ci propose une réflexion élargie dans le prolongement de la logique initiée lors du statut Joxe, je suis naturellement prêt à m’associer à cette démarche et à jouer un rôle actif.

S’agissant de la question foncière, des mesures fortes ont ou sont sur le point d’être engagées par la CTC, l’Etat et le CG (EPF…). Mais il appartient aussi aux collectivités locales, en particulier les communes, d’assumer les responsabilités et les obligations qui sont les leurs dans ce domaine. Ce qui jusqu’à présent est loin d’être le cas dans l’agglomération ajaccienne, alors que d’autres communes sont nettement plus dynamiques dans ce domaine et ont permis en libérant du foncier communal et en apportant des garanties d’emprunt par exemple, de développer fortement l’offre de logements, non seulement sociaux mais également à destination des classes moyennes. Logements qui bien entendu sont couverts par des clauses anti-spéculatives. Il me parait donc nécessaire d’épuiser toutes les solutions possibles immédiatement avant que de s’orienter vers la mise en place d’un statut de résident. En raison de sa complexité, ce sujet mérite un réel et grand débat et pour ma part je n’ai aucun a priori le concernant. Une telle réforme nécessitera une réforme constitutionnelle et je préconise la consultation des Corses au préalable par le biais d’un référendum d’initiative locale durant lequel je prendrai naturellement position.

Concernant nos institutions, il m’apparaît utile de rappeler que le nouveau président de la République est sur une ligne des plus conservatrices et qu’il ne conçoit pas de réforme spécifique à notre territoire. Comme je l’ai déjà dit, la question de l’évolution de nos institutions doit donner lieu à un véritable dialogue entre nous ici afin de pouvoir afficher une réelle unité à Paris. Le mot autonomie ne me fait pas peur et je sais d’expérience en tant que juriste que ce système est adéquat à nos réalités. Je suis un républicain sincère mais je ne crois pas en une république uniforme. Je crois en la République qui innove.

S’agissant de la langue corse, je suis pour un traitement volontaire et même volontariste du dossier. En une décennie, et au regard de la situation à la fin des années 1990, il faut reconnaître les progrès dans ce domaine ont été accomplis. Ces progrès sont, il est vrai, à consolider et à accroître. De nouvelles mesures sont venues dernièrement compléter les dispositifs existant, je pense par exemple à l’immersion. La ratification par la France de la charte européenne des langues minoritaires, pour laquelle je plaide, irait elle aussi dans ce bon sens. La question de la co-officialité mérite aussi d’être étudiée à ce titre, et je suis prêt à m’y associer.

S’agissant des arrêtés Miot. Je suis favorable à leur prorogation et à l’examen d’une solution plus pérenne à l’avenir.

S’agissant de la fiscalité. Je suis favorable à une territorialisation d’une part importante du produit fiscal local (TVA) pour nous permettre de dégager des ressources nouvelles.

C°) Etes-vous prêt à contribuer, dès votre élection, à un processus de dialogue avec l’Assemblée de Corse et l’ensemble des forces vives de l’île et de la diaspora, et l’État afin que cette réforme constitutionnelle soit couplée avec la définition d’une véritable solution politique, permettant à la Corse de s’engager définitivement et irréversiblement sur le chemin de la paix et de l’émancipation, avec naturellement la libération de tous les prisonniers politiques ?

Oui. Je suis prêt à apporter toute ma part au dialogue qui permettra de retrouver le chemin de la paix et créer les conditions d’un mieux vivre ensemble. J’ai insisté durant ma campagne sur le rôle que doit selon moi avoir un député. A savoir celui d’un élu qui pratique une réelle concertation avec tous les élus locaux ainsi qu’avec les forces vives de notre territoire. Avocat de formation, je connais la douleur engendrée par la détention d’un homme et ce qu’elle cause à ceux qui lui sont proches. La solution au problème consiste selon moi à permettre aux enfants de cette terre de vivre et prospérer honnêtement sur notre île. Je me battrais si confiance m’est donnée afin de faire de la politique autrement et proposer une nouvelle manière de représenter les Corses au Palais Bourbon.

Laurent MARCANGELI

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