« Cette tentative d’éradication linguistique représente une étape supplémentaire vers la disparition programmée du peuple #corse « 

(Unità Naziunale – Lutte de Masse – Publié le 23 mai 2021) En censurant pour inconstitutionnalité l’enseignement immersif porté par le projet de loi Molac en faveur des langues régionales, le Conseil constitutionnel persiste et signe dans l’hostilité idéologique sans faille d’un État français qui a construit son efficience politique sur une multitude de linguicides régionaux depuis le XIXème siècle et même précédemment, quand l’abbé Grégoire pourfendait les « patois » sous la Révolution.

C’est l’article 2 de la Constitution de la Vème République et son fameux « la langue de la République est le français » assorti de « les particuliers ne peuvent se prévaloir, dans leurs relations avec les administrations et les services publics, d’un droit à l’usage d’une langue autre que le français. » qui, par son existence même, permet que ce volet de la loi soit retoqué. Nous assistons donc au retour triomphal d’une glottophobie française jamais démentie, à l’expression décomplexée d’un monolinguisme intégriste et radical.
Mais cet état de fait idéologique a des conséquences très concrètes sur le terrain puisqu’il menace très directement les dispositifs d’enseignement immersif existants de la Bretagne au Pays basque en passant par l’Alsace et bien d’autres territoires. Chez nous également, c’est l’hypothèque sur l’option immersive incarnée par l’associu Scola corsa alors que deux écoles de ce type devaient voir le jour à la rentrée 2021 à Biguglia et à Bastia. C’est au-delà, l’hypothèque sur tout un pan de développement d’une stratégie de construction de société bi-plurilingue qui s’effondre. Le détricotage de décennies de bilinguisme peut commencer.

C’est donc bien un modèle culturel bi-plurilingue alternatif que l’État veut purement et simplement éradiquer.

A cette glottophobie séculaire vient s’ajouter, n’en doutons pas, dans un monde du tout profit où plus de la moitié des six mille langues parlées est menacée de disparition, où une langue meurt tous les quatorze jours, la volonté capitaliste de marchandisation globalisée du monde qui éradique la diversité linguistique au nom d’un pragmatisme de communicants et de marchands.

La France macroniste des requins du CAC 40 et ses satellites corses en col blanc réduisent la langue à sa fonction performative d’outil au service d’un enrichissement rapide et prédateur. Rien d’étonnant à ce que ces prédateurs applaudissent des deux mains face à une telle prise de position aux lourdes conséquences de terrain.
Cette décision satisfait donc le camp des glottophobes unis de Mélenchon à Macron.

Pour A Manca, cette tentative d’éradication linguistique représente une étape supplémentaire vers la disparition programmée du peuple corse.

A Manca



 

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