Bernard-Henri Levy suscite la polémique avec « l’embargo touristique sur la Corse »

Faut-il boycotter le tourisme en Corse ? L’interrogation lancée par un philosophe a fait le buzz dimanche sur Canal +. Invité d’Anne-Sophie Lapix dans le magazine Dimanche +, Bernard-Henri Levy a donné son sentiment sur la violence en Corse. Entre des analyses sur la mort d’Oussama Ben Laden et les décontaminateurs du nucléaire, le philosophe a commenté un reportage sur « la filière corse » où l’on parlait de violence, d’assassinats et d’une ambiance tendue au plus près des politiques.

On y voyait notamment Vincent Carlotti faire l’historique de 20 années de violence, coupures de presse à l’appui. L’homme de gauche disait notamment qu’en Sicile « la mafia détenait les rênes de l’économie », alors qu’en Corse « elle était au coeur du pouvoir politique ».

Intervenant à l’issue de ce commentaire pour le moins acerbe, BHL s’est fendu d’une réflexion tout aussi étonnante : « Est-ce qu’il n’y aurait pas lieu de boycotter l’île comme destination touristique… Si la Corse c’est la Sicile, puissance dix, il faut donner un coup d’arrêt pour que cette minorité de l’île, ces gangsters qui font la loi et qui transforment les politiques en marionnettes, comprennent qu’on ne peut pas jouer sur les deux tableaux ».

Ces propos jugés « scandaleux et indignes » par nombre d’insulaires, ont suscité beaucoup de réactions.

Camille de Rocca Serra écrit au ministre du Tourisme

Camille de Rocca Serra n’a pas tardé à prendre sa plume pour écrire sa colère à Frédéric Lefebre, secrétaire d’Etat chargé du Tourisme. Le député de Porto-Vecchio attire l’attention du ministre : « Constatant les actes de violence commis dans notre île, Bernard-Henri Levy n’a rien trouvé de mieux à proposer que de boycotter la Corse et son tourisme. Ce qui revient à pénaliser toute une économie pour des actes dont l’immense majorité de la population n’est en aucun cas responsable, encore moins coupable mais toujours victime. »

Le député de Sartène-Porto-Vecchio « condamne fermement cette proposition « d’embargo touristique » sur la Corse qui est incompréhensible. L’Ile-de-France est la région française la plus en proie à l’insécurité et à la violence mais, pourtant, Paris est une des villes les plus visitées du monde. »

« Qui aurait l’audace de proposer le boycott de notre capitale ? », interroge Camille de Rocca Serra. « Bernard-Henri Levy compare la Corse à la « Sicile » et ses élus à des « marionnettes ». Des propos aussi durs qu’inexacts qui témoignent de sa méconnaissance de la situation insulaire et sont indignes de celui qui se prétend philosophe. Qui est-il pour s’arroger le droit de juger la Corse de cette façon ? Comme beaucoup d’élus insulaires, j’ai toujours condamné le recours à la violence sous toutes ses formes. Aux bonnes questions, apportons les bonnes réponses. Ce n’est pas en fragilisant un pan de notre économie que la situation s’améliorera. Bien que se parant des habits de la vertu en jouant le pourfendeur des discriminations, Bernard-Henri Levy n’a pas hésité avec de tels propos à verser dans la stigmatisation et le racisme anti-Corses. »

A la veille de la saison touristique, il considère que cette proposition de boycotter la destination Corse peut avoir des conséquences désastreuses pour l’économie et d’interpeller donc le ministre : « Conscient de votre intérêt pour la Corse, je vous demande de bien vouloir réagir au nom du gouvernement sur les propos indignes tenus par Bernard-Henri Levy sur notre île ».

http://www.corsematin.com/article/corse/bernard-henri-levy-suscite-la-polemique-avec-lembargo-touristique-sur-la-corse

P. C

 

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